L'étranger, Camus
Commentaire de texte : L'étranger, Camus. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Isabella91 • 28 Avril 2017 • Commentaire de texte • 747 Mots (3 Pages) • 1 180 Vues
Dans son œuvre contemporaine « L’étranger », qui a été couronnée de succès, Albert Camus présente au lecteur une scène de demande en mariage. Contrairement aux attentes du lecteur, ce moment n’a rien du romantique auquel on aurait pu s’attendre. À travers cette scène-clé, l’auteur brosse un portrait explicite du personnage principal, Meursault, dont le manque de toute compassion est difficile à comprendre.
L’indifférence de Meursault est omniprésente dans cet extrait et joue un rôle primordial. Dès la première phrase, le narrateur confirme cette passivité. C’est Marie, sa compagne, qui « est venue [le] chercher » et c’est justement elle qui le demande en mariage. D’ailleurs, tout au long de ce passage, Meursault ne pose aucune question, ce qui indique un certain désintéressement de sa part. En analysant sa personnalité, il n’est pas surprenant que Meursault soit taciturne (« comme je me taisais »). Toutefois, ses réponses laconiques, consistant à deux reprises en un seul mot : « Non. » - « Naturellement », témoignent d’un manque de compassion assez grave. On pourrait presque supposer qu’il s’agit d’une négligence envers Marie. Alors que Meursault se contente de répondre aux questions de Marie d’une manière assez indifférente, celle-ci fait preuve d’une persévérance admirable. Il ne reste aucun doute que l’investissement personnel de Marie est largement supérieur à celui de Meursault. Pour donner un exemple révélateur, citons la phrase : « D’ailleurs, c’était elle qui le demandait et moi je me contentais de dire oui ». Le fait que la demande en mariage est traditionnellement liée au rôle masculin met en contraste la volonté de Marie face à l’inertie totale de Meursault. Même à la fin, où elle se montre intéressée par Paris, qu’elle aimerait visiter, il dresse un tableau concis et sobre de la capitale, en disant que « C’est sale. Il y a des pigeons et des cours noires. Les gens ont la peau blanche. ». Cette phrase montre d’une manière exemplaire le style sobre du roman. Le discours direct de Meursault est composé de phrases courtes, qui sont juxtaposées dans une syntaxe simple. L’absence totale des connecteurs logiques confère une atmosphère austère au texte. De plus, cela reflète l’indifférence de Meursault envers tous, notamment envers Marie. Le fait que le narrateur homodiégétique dissimule au lecteur les pensées du personnage principal renforce cet effet. En lisant le début du passage, le lecteur découvre avec stupéfaction le détachement de Meursault. Puis, il se sent plein de mécontentement envers ce personnage égoïste qui ne manifeste aucun égard envers les sentiments de sa compagne, ce qui paraît presque cruel. À cause de cette irritation, le lecteur n’arrive pas à sympathiser avec Meursault. Au contraire, il éprouve de la compassion pour Marie, dont la nature heureuse est beaucoup plus attirante que celle de son compagnon.
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