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La Mondialisation

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Il convient de rappeler que l’union douanière est une zone à l’intérieur de laquelle les pays membres suppriment tous droits de douane entre eux, tout en s’entourant d’une protection douanière commune à l’égard des pays tiers.

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encouragés. Ce ‘’nouveau régionalisme’’, porté par la mondialisation, n’a épargné aucun continent dans les années 1990. L’intégration européenne se renforce en extension (en passant de six à neuf, puis à quinze membres) et en profondeur (en évoluant de l’intégration commerciale à l’intégration monétaire). Les Etats-Unis, longtemps hostiles aux blocs régionaux, forment avec le Canada et le Mexique l’Association Nord-Américaine de Libre Echange (ALENA). En Amérique du Sud, le MERCOSUR (Marché Commun du Sud) dont la création est impulsée par le Forum Economique Mondial, vient en remplacement d’expériences antérieures avortées. Dans la région du Pacifique, est créée l’APEC ( Asia Pacific Economic Cooperation ). L’Afrique est particulièrement ciblée par les maîtres-d’œuvre de ce ‘’nouveau régionalisme’’. Tous les projets d’intégration économique en Afrique sont depuis une dizaine d’années inspirés de l’extérieur dans le contexte de la mondialisation et du néolibéralisme.

Les nouveaux termes de référence de l’intégration africaine La stratégie d’intégration économique en Afrique n’a jamais été pensée de l’intérieur, par les Africains. Elle a d’abord été imposée par les autorités coloniales pour ensuite être confiée à des experts citoyens des anciennes métropoles2. Cette extraversion s’est accentuée avec la mondialisation. De nouveaux termes de référence voient le jour dans les projets d’intégration africaine depuis l’initiative Cross Border Initiative. L’idée de projet Cross Border Initiative (Initiative Transfrontières) procède d’une conférence sur l’Afrique organisée en 1990 à Maastricht par l’Union européenne, Le FMI, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement3. Le CBI n’est

Le traité de la CEAO de 1973 par exemple avait été rédigé par le français Jacques David, ancien inspecteur des Douanes en Afrique Centrale où il avait été aussi été très actif dans l’UDEAC. 3 L’Initiative Transfrontières trouve un complément dans la ‘’Coalition Mondiale pour l’Afrique’’ (CMA) conçue lors d’une conférence sur l’Afrique tenue à Maastricht en 1990. La CMA a son siège à Washington, près de la Banque mondiale et du FMI. C’est un forum Nord-Sud , où sont représentés les gouvernements africains, les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux (BM et FMI surtout), et les autres partenaires du développement. Sa mission est de « forger le consensus entre gouvernements africains sur les priorités en matière de politique de développement ». La

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pas une institution, mais un cadre d’harmonisation des politiques économiques des pays africains pour renforcer entre eux la stratégie d’intégration des marchés tout en les ouvrant davantage sur l’extérieur. Il ne s’agit rien d’autre que d’une stratégie de mondialisation. Il n’est donc pas étonnant que l’ajustement structurel, instrument de la mondialisation, soit utilisé à cet effet. Les deux sous-régions d’Afrique Orientale et Australe sont identifiées pour expérimenter la dimension régionale qui manquait encore aux programmes d’ajustement. Le COMESA (‘’Common Market for East and Southern Africa’’), nouvelle appellation de la Zone d’Echanges Préférentiels est particulièrement ciblée parce qu’elle est la communauté économique qui compte le plus grand nombre de membres. Il s’agit de poursuivre la libéralisation, non pas au niveau des Etats, mais au niveau de l’ensemble des deux sous-régions. Une étude effectuée en 1991 identifie comme contraintes à l’intégration régionale dans la zone l’état défectueux des moyens de transport et de communication, les réglementations commerciales et financières. La concrétisation du CBI commence en 1992 pour ‘’ créer de meilleures conditions pour l’intégration’’. Afin d’accélérer le processus d’intégration, la stratégie ‘’géométrie variable’’ est utilisée : à l’intérieur d’une communauté économique, il est recommandé qu’un sous-groupe constitué par les partenaires les plus dynamiques mettent en place une zone de libre échange en abolissant dans leurs échanges toutes restrictions commerciales, sans attendre les autres. Lors d’une réunion tenue à Maurice en 1995, les mesures suivantes sont prescrites : abolition de toutes barrières douanières à partir de 1998 ; abolition immédiate de toutes barrières non douanières ; harmonisation des tarifs extérieurs à l’égard des pays tiers : le nombre de taux ne doit pas dépasser 4 ; le taux maximum doit se situer entre 20% et

décision de créer la CMA a été entérinée par les chefs d’Etat africains. La CMA a , en collaboration avec le gouvernement japonais, organisé les deux Conférences Internationales sur le Développement Africain (TICAD) tenues à Tokyo en 1993 et en 1998. Officiellement, la CMA cherche ainsi, à

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25% ; le taux moyen ne doit pas dépasser 15%. En Mai 2000, lors d’une réunion tenue à Maurice, le CBI est transformé en RIFF (Regional Integration Facilitation Forum, Forum de facilitation de l’intégration régionale) qui met en place de façon formelle les structures de fonctionnement comme les groupes techniques de travail nationaux supervisés par un Comité Directeur dans lequel on trouve l’Union européenne, le FMI, la Banque mondiale et la BAD. L’initiative CBI-RIFF couvre des pays des deux sous-régions de l’Afrique Australe et de l’Afrique de l’Est, répartis entre quatre communautés économiques : COMESA, SADC, Commission de l’Océan Indien et Communauté de l’Afrique de l’Est. Il ya lieu de se demander pourquoi la République Sud-africaine, le Botswana et le Leotho n’en sont pas membres. L’idée à la base est tout simplement d’amener un groupe de pays africains à se familiariser avec la libéralisation et la dérégulation dans leurs rapports mutuels, de façon à se sentir davantage à l’aise dans leurs rapports avec d’autres partenaires au niveau mondial. L’intégration sous-régionale est ainsi appelée à servir de banc d’essai pour la réussite de l’intégration mondiale. la stratégie d’intégration-balkanisation Ce que nous appelons ‘’intégration-balkanisation’’ est la tendance actuelle à entreprendre l’intégration régionale entre des groupes de plus en plus réduits de pays, même s’il faut pour cela casser de grands ensembles préalablement constitués. L’Afrique de l’Est a été le champ d’expérimentation de cette stratégie. En janvier 2001, neuf membres de COMESA (Egypte, Soudan, Kenya, Madagascar, Maurice, Zambie, Zimbabwe, Malawi, Djibouti) ayant aboli leurs droits de

focaliser l’attention de la communauté des pays du Nord sur l’Afrique, afin d’éviter ou d’atténuer la marginalisation du continent dans les relations commerciales et financières.

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douane dans une proportion de près de 90% en moyenne, se constituent en zone de libre échange. IGADD (‘’Intergovernmental Authority on Drought and Development’’, Autorité intergouvernementale pour la sécheresse et le développement)4 créée en 1986 comme structure de coopération à objectif limité devient en 1996 IGAD (‘’Intergovernmental Authority on Development’’, Autorité intergouvernementale pour le développement). Un des objectifs assignés à la nouvelle organisation est de « créer un environnement favorable pour le commerce et l’investissement étranger, transfrontières et domestique ». La Communauté de l’Afrique de l’Est, créée par les Britanniques en 1917, reconduite par les gouvernements du Kenya, d’Ouganda et de Tanzanie en 1967, puis dissoute dix ans après, est reconstituée en janvier 1999. Pourtant, les trois pays sont membres de COMESA depuis sa création en 1981. Le traité prévoit la formation d’une union douanière suivie d’un marché commun et d’une union monétaire, et assigne un rôle moteur au secteur privé. La dissolution de la communauté en 1977 avait résulté du partage inégal des gains de l’intégration entre le Kenya et ses partenaires dans un ensemble dont le fonctionnement était régi par les mécanismes du marché. Les mêmes causes qui avaient conduit à cette situation n’ont pas disparu. Dans les autres sous-régions, la situation antérieure de prolifération des communautés économiques est maintenu, voire encouragé. En Afrique de l’Ouest, le traité de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) révisé en 1992 stipule que « la CEDEAO sera dorénavant la seule communauté économique de la sous-région ». Mais en 1994, l’Union européenne encourage la création de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en remplacement de la CEAO en léthargie. Le même scénario se déroule en Afrique Centrale où la Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) créée en remplacement de

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l’UDEAC (Union Douanière et Economique d’Afrique Centrale) va coexister avec la CEEAC (Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale) et la CEPGL (Communauté Economique des Pays des Grands Lacs). On assiste ainsi à un véritable

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