La Poésie Est-Elle Un Moyen De s'Éloigner De La Réalité ?

t, il n’aime pas être en communauté, c’est un solitaire et un rejeté. Il n’est pas apte à communiquer avec le monde, il est en décalage. Nous pouvons donc conclure que la poésie cherche à s’éloigner de la réalité et à se rapprocher du rêve, d’un monde meilleur.

De plus, la poésie est un échappatoire à des situations douloureuses. En effet, dans le poème « Pluviôse » de la section Spleen du recueil Les Fleurs du Mal de Baudelaire, l’atmosphère est inquiétante et il règne un sentiment de malaise physique et moral. La poésie révèle qu’on ne sait pas de quoi l’avenir est fait, cependant, la poésie peut aussi suggérer que la mort est la meilleure solution pour échapper au mal-être. De même, dans le poème « Demain, dès l'aube... » du recueil Les Contemplations de Victor Hugo, nous retrouvons une situation difficile dans laquelle l’auteur cherche à fuir, « Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends ». Ce poème montre que l’auteur préfère imaginer fuir plutôt que de souffrir. Nous pouvons donc conclure que l’auteur, à travers sa poésie, s’éloigne de son mal.

Pour terminer cette partie, nous pouvons souligner le fait que la poésie a des limites à l’éloignement du réel puisqu’elle a des critères précis. En effet, la poésie est une écriture complexe étant donné qu’elle doit souvent comprendre des rimes, des vers, un rythme ou encore un vocabulaire recherché. Nous pouvons signaler que le fait de s’éloigner du réel est opposé à la difficulté que nécessite l’écriture de la poésie. Néanmoins, certains poèmes tels que N’importe où hors du Monde de Baudelaire ou encore Clown de Michaux, sont écrits en prose et ne comportent aucune rime. Il n’empêche que le langage poétique reste différent des autres genres par sa syntaxe, c’est-à-dire les assonances, les sonorités, les allitérations, la musicalité. Verlaine a affirmé « De la musique avant toute chose » afin de définir la poésie. Nous pouvons donc conclure que les poètes sont considérés, et se considèrent comme différents, mais dans leur texte, ils créent, grâce au travail des mots, au sens et aux sons, un univers totalement différent et quittent le quotidien.

Dans un second temps, nous allons étudier le fait que la poésie fait redécouvrir le réel au lecteur, et que le poète, souvent considéré comme un rêveur, nous entraîne dans son monde. Cependant il peut aussi évoquer le réel.

Pour commencer, la description de la poésie se rapproche souvent de la réalité. En effet, l’exemple « que penserais-tu d’habiter Lisbonne ? Il doit y faire chaud et tu t’y ragaillardirais comme un lézard » dans N’importe où hors du Monde de Baudelaire montre que la poésie tente de reproduire la réalité. De même que les figures de style accentuent la réalité. Nous pouvons trouver des métaphores telle que « de les jeter sous le couteau de leur précoce guillotine » tiré du poème Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud de René Char, ou encore des comparaisons telles que « cette vie est un hôpital » tiré de N’importe où hors du Monde de Baudelaire. Nous pouvons donc conclure que la description et les figures de style donnent un effet de réel à la poésie.

De plus, le choix des sujets accentue l’effet de réel. En effet, l’intérêt du poète se porte généralement sur des objets inattendus. Par exemple, dans le poème « La Charogne » de Baudelaire. Dans ce poème Baudelaire compare la femme qu’il aime à une carcasse d’animal. Ce poème nous apprend que ce n’est pas le mot qui rend la poésie belle, mais ce que l’on en fait. Autrement dit, n’importe quel mot peut être le sujet d’un poème, qu’il soit lui-même poétique ou pas. En outre, dans Clown, le poète est comparé à un clown, ce qui lui donne une image de personnage drôle dont tout le monde se moque. Nous pouvons donc conclure que le plus important n’est pas le mot mais ce que le poète en fait.

Pour terminer, l’expression des sentiments ou d’un message rend réelle la poésie. En effet, le poète peut avoir envie d’exprimer ses sentiments, de parler au lecteur car les sentiments sont universels, comme par exemple « mon âme » ou « la reine des grâces » dans « La Charogne » de Baudelaire. Le monde poétique n’est pas si éloigné du notre car, que ce soit en rime ou en prose, versifié ou pas versifié, le poète parle au lecteur d’amour.