La folle journée ou le Mariage de Figaro
Dissertation : La folle journée ou le Mariage de Figaro. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar eva.mahy • 1 Mai 2020 • Dissertation • 2 959 Mots (12 Pages) • 643 Vues
Dm de Français
Le Mariage de Figaro
Sujet A: Comment la pièce de Beaumarchais parvient-elle à mettre en évidence la représentation des rapports de force selon vous ?
Le mariage de Figaro met en scène le Comte Almaviva et Figaro son valet. Figaro est sur le point d’épouser Suzanne, mais le comte à des vues sur celle-ci et à pour dessein d’utiliser son droit de cuissage afin de pouvoir profiter d’elle. Par de nombreuses ruses et duperies les plans du compte vont être déjoués par le Valet. Au XVII e siècle, les valets sont considérés comme étant des êtres inférieurs. Les valets sont des êtres pauvres et doivent gagner des gages afin de survivre. Et pourtant Figaro et Suzanne dans la pièce sont des valets de chambres et des confidents pour qui quelques libertés sont octroyées. Figaro dans la pièce est présenté comme un homme autonome, intelligent et est le personnage principal.
Afin de comprendre comment la pièce de Beaumarchais parvient à mettre en évidence la représentations des rapports de force entre maître et valet nous étudierons en premier lieu les rapports de force qu’entretiennent le comte et la comtesse avec leurs serviteurs, et en second temps nous montrerons que ces rapport sont par moments inversés.
La comtesse dans le mariage de Figaro est une femme noble, sujette à des vapeurs. Qui sont la manifestation physique de sa frustration conjugale.Plus la pièce avance, et plus elle est dans l’action: elle prend sa volonté de reconquête de son mari en main. Afin d’étudier les rapports de forces qui s'exerce avec la Comtesse nous étudierons la place de Suzanne en tant que confidente de la Comtesse
Dans le mariage de Figaro Suzanne tient une place de confidente auprès de la Comtesse. Suzanne est certes une confidente, mais elle garde une position inférieure à celle de la Comtesse cela se traduit par la façon dont Suzanne s’adresse à la Comtesse.
Suzanne appelle la Comtesse “Madame” alors que la comtesse appelle le plus souvent Suzanne avec un petit surnom pas très reluisant “Suzon”
“Que me veut Madame?”
“Parle Suzon”
De plus Suzanne répond aux ordres de la Comtesse, elle est à son service et répond à ses moindres désirs. “Ouvre la Croisée sur le jardin” “Sors pour qu’on entre pas” “Ouvre un peu la croisée” “Prends ma guitare” “Prends le ruban d’un autre bonnet”
Cependant Suzanne tient un rôle important auprès de la Comtesse, c’est sa confidente. Suzanne connais les états d’âme de sa maîtresse, écoute ses pensées, ses envies secrètes. Suzanne se doit également de tout dire à la Comtesse. La scène I de l’Acte II illustre bien cette relation de confidence:“Ferme la porte Suzanne, et conte moi tout dans le plus grand détail”
Cette demande de fermeture de la chambre démontre que la Comtesse ne veut que personne d’autre que Suzanne ne doit être témoins de cette conversation
La comtesse partage ses pensées à Suzanne “Il ne m’aime plus du tout”
Et inversement Suzanne est pour la Comtesse une informatrice. Elle relate à la Comtesse les événements précédents. Un jeu de question réponse se met en place. Suzanne offre des réponses précises à la Comtesse.
“Quoi Suzon il voulait te séduire?”
“Ho non, Monseigneurs n’y met pas tant de façon avec sa servante: il voulait m’acheter”
“Je n’ai rien caché à Madame”
Le comte de Beaumarchais est un personnage séducteur, égoïste, jaloux et tyrannique qui est l’image de l’immoralité de l’aristocratie. Il est nourrit de désirs malsains envers Suzanne, future femme de figaro. Nous allons étudier les rapports de force qu’entretient le comte envers Figaro et Suzanne.
Dans la Pièce, les rapports de forces se dessinent assez rapidement premièrement par la façon dont Figaro appelle le Comte.
“Monseigneur” “Monsieur le Comte” “Votre excellence”
“Monseigneur veut-il quelque chose?”
“Je le s ais tellement que si Monsieur le Comte (...)”
“Me feriez-vous un crime de refuser une vieille fille, quand Votre Excellence
Alors que Figaro s’adresse à son maître avec politesse, le Comte lui l’appelles par son prénom
L'opposition entre Figaro et le Comte commence dès la première scène. Quand Suzanne révèle à Figaro les intentions du Comte à son égard
"Apprends que la dot est destinée à obtenir de moi, secrètement, certain quart d'heure, seul à seul, qu'un certain droit du seigneur..."
Donc dès la première scène c’est un conflit de classe social qui repose sur la supériorité du maître mais aussi et surtout sur l'abus de pouvoir. Pourtant pour le Comte "le droit du seigneur", "droit charmant" est un "droit qui n'existe plus" puisque le Comte lui-même l'a aboli dans "Le Barbier de Séville" afin d’interdire à Bartholo, tuteur de la future Comtesse Almaviva, d'en user.Figaro va donc faire en sorte de mettre son maître dans la situation de confirmer publiquement cette abolition.. Si Figaro respecte les règles sociales quand ils s'adressent à son maître , il le fait toujours cependant avec ironie ,il le gratifie de "Monseigneur" ou de "Votre excellence", et en son absence, il l'appelle "Le grand trompeur" , "le perfide". Le Comte , qui affirme " que Figaro, est un homme qu'il aime, et qu'il estime" Mais appelle Figaro d’une façon qui ne traduit aucunement son affection pour celui-ci : "Le maraud..Fripon" ; "Scélérat" .Chacun se cache à l'autre pour mieux le tromper. Ainsi, le Comte, qui attend Figaro mais qui ne l'entend pas arriver, explique dans un monologue ses intentions : il veut "le sonder adroitement et tâcher .... de démêler d'une manière détournée s'il est instruit ou non de mon amour pour Suzanne" . Figaro, qui a tout entendu se dit : "Voyons le venir et jouons serré" et la scène 5 de l'acte III progressera rythme de : "elle n'a pas parlé" "Suzanne m'a trahi". Figaro est à son aise, il "l'enfile et le paye en sa monnaie". dans cette joute oratoire, c'est Figaro qui l'emporte .
Le conflit qui oppose Suzanne au comte repose moins sur la différence de statut social mais plutôt sur son sexe. Effectivement, c'est la femme qui est convoitée ,Suzanne doit donc se défendre des contre les avances du Comte qui lui, est excité à l’idée de croquer la pomme interdite: "Qui donc m'enchaîne à cette fantaisie ? j'ai voulu vingt fois y renoncer... Étrange effet de l'irrésolution ! Si je la voulais sans débat, je la désirais mille fois moins." La résistance de Suzanne et la ténacité de Figaro à vouloir protéger "son bien" attisent le désir du Comte. Suzanne est donc contrainte de lutter contre les désirs mal placés du comte jusqu'à la fin de la pièce. Elle oppose au Comte sa ruse et son sens de la répartie. Elle prétexte un malaise de la Comtesse et laisse croire au Comte qu'elle est prête à céder à son désir : "Et n'est-ce pas mon devoir d'écouter son excellence ?" Suzanne use de la parole pour ensorceler le Comte sans pour autant manquer de respect.
Suzanne à de nombreuses reprises va se plaindre à Figaro et dénonce les vices du Comte
“Suzanne: Fort bien! Mais quand il aura tinté le matin, pour te donner quelque bonne et longue commission, zeste! en deux pas il est à ma porte, et crac! en trois sauts…”
“Suzanne: Il y a, mon ami que, las de courtiser les beautés des environs, M. le Comte Almaviva veut rentrer au château, mais non pas chez sa femme; c’est sur la tienne qu’il a jeté ses vues (...)”
Dans ces deux extraits de textes suzanne dénonce les envies malsaines du compte et du pouvoir qu’il possède sur eux. Il dispose d’eux comme il l’entend, il peut donc tout faire pour assouvir ses envies, faire en sorte d’éloigner figaro de Suzanne pour mieux en disposer. C’est à ce moment là de la pièce que les rapports de force vont s’inverser, Figaro bien décidé à préserver sa Suzanne va mettre au point des plans machiavéliques afin de duper le compte, le mener par le bout du nez malgré sa position sociale .
Malgré tout ce que nous venons de montrer, et l’emprise du maître sur le valet, les rôles dans la pièce de Beaumarchais sont régulièrement inversés. C’est le valet qui à une emprise sur le maître, et ce à plusieurs reprises. Le Comte se trouve à chaque fois en situation d'infériorité ; Figaro possède la suprématie de la parole, arme redoutable contre laquelle le Comte ne peut lutter. Il a réponse à tout et surtout, il possède l'art du détour : il noie le Comte dans un flot de paroles illustré, entre autre, par la tirade sur " God-dam", expression qui en soit ne veut rien dire. Scène 8 de l'acte III, il est contraint d'avouer la supériorité de son valet : "Le maraud m'embrassait ! En disputant, il prend son avantage, il vous serre, vous enveloppe... Ah ! friponne et fripon ! vous vous entendez pour me jouer ?"
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