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La littérature, comme toute forme d’art, est l’aveu que la vie ne suffit pas

Dissertation : La littérature, comme toute forme d’art, est l’aveu que la vie ne suffit pas. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  24 Avril 2019  •  Dissertation  •  1 210 Mots (5 Pages)  •  3 043 Vues

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Selon Fernando Pessoa (1888-1935), « La littérature, comme toute forme d’art, est l’aveu que

la vie ne suffit pas ». Vous commenterez et discuterez cette affirmation du poète portugais en

développant un raisonnement structuré et nourri d’exemples précis, tirés de votre culture

littéraire et, éventuellement, artistique.

Pessoa (« personne », en portugais) est connu pour ses hétéronymes : des noms propres inventés

par lui, sous lesquels il publiait des œuvres, comme pour signifier que l’identité unique de sa

naissance n’était pas suffisante à la profusion de son inspiration, et de sa vie intérieure. Si ces

remarques font déjà écho au sens de la citation, et pourront éventuellement servir d’exemple

dans un des paragraphes, il est bien entendu toutefois qu’il ne faut pas consacrer la dissertation,

ni même une de ses parties à l’auteur de la citation. C’est un exercice de réflexion générale

(quoique très encadrée par la citation), qui doit mobiliser votre culture de façon extensive.

Sue les mots du sujet :

- « aveu » appartient au vocabulaire juridique, et implique une idée de culpabilité. Qui est

coupable cependant ? L’artiste qui ne supporte pas la vie réelle, ou la vie réelle de ne pas

proposer davantage à l’homme ? La réponse n’est pas évidente, et n’est pas essentielle pour

nous.

- « la vie » n’est pas « une vie » : autrement dit, il n’est pas question, ou de façon très secondaire

(un paragraphe tout au plus), de la durée de la vie qui serait insuffisante, mais plutôt de ce qui

constitue la vie humaine – la réalité, l’identité, le quotidien...

- « ne suffit pas » : ne nous comble pas, ne nous rend pas heureux ; n’est pas à la hauteur de nos

attentes légitimes ; ne se résume pas à ce qu’on voit ou ce qu’on croit ; demande à être

transformée… Il y a diverses façons de comprendre ce verbe, toutes utiles pour le traitement du

sujet. « Ne suffit pas » à qui ? Au lecteur, et au créateur : il faudra bien parler des deux, de façon

spécifique, dans la dissertation.

En somme, pour Pessoa, l’art et la littérature seraient le signe, ou la preuve, que nous ne pouvons

nous contenter de la réalité vécue, et que nous avons besoin d’autre chose.

De quoi ? Plusieurs réponses possibles de nouveau : nous évader ; être plus heureux que nous

ne le sommes ; vivre plusieurs vies en une etc. Et de fait, au sens propre, de nombreuses œuvres

d’art et de littérature font littéralement le constat que la vie peut être insatisfaisante, lorsqu’ils

en disent la violence, la dureté, voire l’absurdité (voir Sartre, La nausée ; pour Sartre toutefois,

il n’y a rien d’autre que l’existence, de sorte qu’il faut la prendre telle qu’elle est et y prendre

ses responsabilités politiques et sociales). Ensuite la littérature et l’art sont capables de nous

proposer, à nous lecteurs, ou spectateurs, de nous évader : ce sont toutes les littératures de

l’imaginaire, comme la science-fiction, mais aussi les œuvres qui parlent de l’ailleurs temporel

et géographique. Quant à l’artiste, la création peut lui servir de façon comparable à quitter une

vie qui ne lui convient pas : pensons à Pessoa qui s’invente des identités multiples ; pensons

aussi au Nerval de « Sylvie », qui écrit comment, jeune romantique, il s’enfuyait (comme

lecteur, et comme auteur) dans « la tour d’ivoire des poètes » pour échapper à la médiocrité de

son époque.

Que répondre à l’auteur ? Assez simplement, que de nombreuses œuvres explorent la réalité ;

que si elles en disent parfois la laideur ou la tristesse, elles ne cherchent pas toujours à la fuir ;

que d’autres affirment même la beauté de la vie et de l’existence.

On peut donc concevoir les deux premières parties de la dissertation ainsi ; je ne propose que

des pistes, à rédiger évidemment de façon plus développée et soignée.

I. L’insuffisance de la réalité

1. L’œuvre permet à l’auteur de se survivre, et même aux plus talentueux de

traverser les siècles. De façon comparable, Pessoa veut vivre plusieurs vies en

une : il s’invente des identités fictives, sous lesquelles il publie. Autre citation

de Pessoa : « Pour être grands, soyez tout. »

2. La mélancolie est souvent le signe que le regard de l’artiste sur la réalité est

désabusé, frustré, ou déçu : pensons à « Tristesse » de Musset, ou à ses

Confessions d’un enfant du siècle.

3. Des œuvres proposent au lecteur de s’échapper de la réalité : le grand succès des

littératures de l’imaginaire aujourd’hui en est un symptôme, de Harry Potter à

la science-fiction.

II. L’exploration de la vie

1. Mais même pour dire la dureté du monde, il faut être capable de le comprendre,

de le connaître, et de le décrire : Émile Zola est l’auteur

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