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La ville d Emile Verahaeren

Commentaire de texte : La ville d Emile Verahaeren. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  30 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 318 Mots (6 Pages)  •  271 Vues

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La ville , Emile Verhaeren

  • Présentation brève de l’auteur et de l’œuvre

Emile Verhaeren est un poète Belge de la fin du 19ème siècle (1855-1916). Ce poète s’est beaucoup intéressé au monde moderne, il en a fait un sujet poétique. En 1893 il publie son recueil « campagnes hallucinées » dans lequel il montre à la fois sa nostalgie de la campagne du passé avant que les villes soient industrielles.

  • Présentation du poème

Le premier poème « La ville » annonce des thèmes se rapportant aux villes tentaculaires.

LECTURE

Dans ce poème Verhaeren écrit un éloge ambivalent qui semble ne jamais pouvoir s'arrêter, à la manière de l'activité urbaine incessant.

Dès lors, dans quelle mesure la ville moderne se présente-t-elle comme un objet ambigu, entre fascination et terreur ?

Nous verrons d'abord que l'organisation urbaine décrite par le poète participe d'emblée à l'impression ambiguë. Nous verrons ensuite que cette organisation ambiguë donne naissance à une figure proprement monstrueuse et inquiétante.

I / Une ville gigantesque à l’impression ambiguë

Le poème commence par un vers isolé «  Tous les chemins vont vers la ville ». Ce vers isolé constitue une strophe et introduit le thème de la description, déjà contenu dans le titre du poème. Le premier vers rappelle le proverbe «  Tous les chemins mène à Rome » le poète souligne ainsi le choix multiple des chemins , la ville devenant incontournable .

La deuxième strophe est un quatrain qui décrit une apparition fantastique. La ville apparaît « du fond des brumes » (vers 2) Les brumes connotent l’étrangeté et la locution prépositionnelle « du fond » traduit aussi l’étrangeté , l’inconnu. La vision est donc floue, indistincte.

La première caractéristique de la ville pour le poète, c’est sa dimension verticale. Beaucoup de vers font ainsi référence à la hauteur, comme une ville qui irait toujours plus haut : « avec tous ses étages » au vers 2, « ses grands escaliers » au vers 3 (escaliers qui permettent de… monter !), « jusques au ciel » au vers 4 .  Le vers 5 « comme un rêve , elle s’exhume » contient une comparaison qui donne à la vision lointaine de la ville un caractère irréel, surnaturel, étrange .

La 3ème strophe est constituée d’une longue phrase de 11 vers faite de propositions juxtaposées. À la lecture du poème, il y a indéniablement une impression hétéroclite, voire chaotique, qui se dégage. Le poète évince volontairement les mots de liaisons (il n’y a pas de « et » par exemple) pour accentuer l’idée que les objets et les bâtiments sont enchevêtrés. La strophe énumère ensuite différents édifices urbains au moyen de l’anaphore « ce sont » aux vers 7,9,11 et 12. L’anaphore constitue une forme d’insistance, comme si le poète nous encourageait à suivre ses indications du regard. Tous les éléments urbains énoncés sont au pluriel pour signifier le foisonnement urbain mais aussi un certain désordre. Les vers 7 et 8 contiennent une métaphore « musclés » qui personnifie les ponts tout en soulignant la solidité de ces constructions . « de fer » rappelle le matériau principal de l’ère industrielle. Les ponts semblent vivants, en mouvement, ils sont « lancés, par bonds, à travers l’air ».

Les vers 9 et 10 décrivent les blocs et les colonnes. L’allitération en K suggère la lourdeur, l’aspect massif de ces édifices . La référence aux monstres mythologiques au vers 10 « sphinx et gorgone » confèrent un caractère fantastique à la vision. ( POUR INFO dans la mythologie grecque , le Sphinx est un monstre féminin : corps d’un lion, tête de femme et ailes d’oiseau . La légende d’Oedipe s’y rattache ….La gorgone est une créature fantastique malfaisante de la mythologie grecque , représentée sous les traits d’une femme à la chevelure constituée de serpents , et qui existait au nombre de trois .Les Gorgones sont : Sthéno , Euryale et la plus célèbre Méduse )

Les vers 12 et 13 décrivent les toits de la ville , il y a un effet d’agrandissement épique avec l’hyperbole « million » .

« C’est la ville tentaculaire » est une métaphore qui reprend les éléments contenus dans l’énumération de la strophe : une ville vivante, en mouvement. L’adjectif « tentaculaire » souligne le caractère animal de la ville qui est comparée à une pieuvre.

Le dernier vers de la strophe est un octosyllabe qui fait surgir une silhouette d’une ville gigantesque qui occupe l’espace terrestre. La ville s’étale à l’infini , donc vision de la ville est extérieure gigantesque et fantastique.

II/ La ville monstre déshumanisée ( vers 17 à 35 )

Avec la strophe 4, on entre dans la ville .C’est une strophe de 10 vers qui évoque l’activité industrielle.

Nous sommes d’abord sur les quais (vers 17 ) .La vision s’enrichit de bruits avec les verbes qui suggèrent le vacarme : « sonnent », « grincent » et les allitérations en (K) et (G) qui renforcent cette impression de bruits désagréables  «chocs »,  « fourgons », « grincent »,  « gonds » « cubes » « glissent » . Les outils et chargements semblent agir de manière autonome car ils sont sujets de verbes d’action : « faire choir », « glisser », « s’ouvrir ». Le tableau s’obscurcit avec les références à l’ombre « ombre »(vers 19) , « sous-sol »(vers 20 ), « sombres » ( vers 22) . Toutefois, dans cette obscurité on note la présence du « feu » qui évoque un univers infernal .L’image d’un bagne ou d’un enfer est renforcée par la métaphore des « gibets sombres » (gibet : potence où l’on pend les condamnés ) qui suggère la mort. Ces vers ne reflètent aucune présence humaine. La ville est humaine mais inhabitée. Cette vision de la vie connote la mort, la guerre , l’apocalypse.

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