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Le Poid De l'Énergie Russe En Europe

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Part du gaz russe dans l’approvisionnement de certains pays européens (janvier 2006, en %)

Sources : Kommersant Vlast,

19 décembre 2005 et Enerpresse, n° 8 985, 4 janvier 2006.

En 2003, 58% des exportations russes de pétrole étaient destinés à l’UE et 65% des exportations de gaz.

Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) la demande européenne en gaz va augmenter de 50% d’ici 2020 et la Russie pourrait fournir 70%.

Aujourd’hui les activités de plusieurs entreprises russes dépendent directement de la conjoncture du marché européen et de l’activité régulatrice de la Commission européenne.

Gazprom investit dans les industries gazières en Europe orientale dans le but de sécuriser les marchés traditionnels et les voies de transit qui correspond à une stratégie d’investissement dans les réseaux d’exportations.

c. Des avantages pour chaque partie

Pour la Russie :

La Russie a besoin d’investissements étrangers pour plusieurs raisons :

o les équipements soviétiques sont vétustes

o la nécessité de rechercher de nouvelles sources

o remettre aux normes les sources existantes

ex : les investissements à Sakhaline ont été accordés à deux groupes occidentaux : Exxon-Mobil et Shell-Mitsui-Mitsubishi

ex : en mer des Barents les gisements gaziers demandent la technologie de l’exploitation « off-shore » que la Russie n’a pas développée, Gazprom a donc pris Total comme partenaire.

Pour l’UE :

L’importation d’énergie russe permet à l’UE de réduire sa dépendance à l’OPEP pour le pétrole.

Dans le secteur du gaz la Russie est le partenaire le plus fiable de l’Europe dans la mesure où :

o Les réserves de la Norvège et de la Grande-Bretagne seront épuisées d’ici 15ans

o Les réserves de l’Algérie sont évaluées jusqu’en 2051 mais c’est un gaz considéré cher et peu sûr.

o Les réserves de l’Iran dureront jusqu’en 2083 mais c’est un partenaire peu fiable.

II. L’institutionnalisation des échanges énergétiques

a) Le Traité sur la Charte de l’énergie

Le Traité sur la Charte de l'énergie est un traité intergouvernemental qui a été signé en 1994 à Lisbonne (Portugal) et est entré en vigueur en 1998. Il était précédé d’une déclaration politique de 1991 (Charte européenne de l’énergie) dans laquelle les Etats de l’ancien bloc de l’est et de l’ouest ont manifesté leur volonté de collaborer plus étroitement dans le domaine de l’énergie. L’objectif du Traité est la promotion de la coopération à long terme dans le domaine de l’énergie. A l’heure actuelle la Charte de l’énergie se compose des Etats Membres de l’Union européenne et des Etats candidats, de tous les autres Etats des Balkans, des Membres de la Communauté des Etats Indépendants (CEI) ainsi que du Japon et de la Suisse. Parmi les pays de la CEI, la Russie et le Bélarus n’ont pas encore ratifié le Traité ; ils l’appliquent cependant provisoirement.

Le Traité est administré par un secrétariat à Bruxelles. Celui-ci convoque au moins une fois par an la Conférence de la Charte, son organe suprême. A côté de la Conférence, il existe un groupe de travail pour chacun des quatre domaines mentionnés ci-après :

- Echanges et transit : Il s’agit de diminuer les obstacles au commerce et de mettre en œuvre des conditions cadre non–discriminatoires

- Investissements : Les pays y accordent la protection des investissements existants dans le secteur énergétique. De cette manière, ces investissements seront protégés de nationalisations arbitraires

- Efficacité énergétique et environnement : Dès le départ les Etats Membres de la Charte de l’énergie ont mis l’accent sur la protection de l’environnement

La non-ratification du traité par la Russie ne peut que contribuer à détériorer les relations russo-européennes, mais les autorités russes continuent à affirmer qu’elles ne ratifieront pas le traité.

b) Les Sommet de Paris, 30 oct. 2000, et de Londres, 4 octobre 2005

Sommet de Paris

Ce sommet marque le lancement du partenariat stratégique Russie-UE. L’énergie est le domaine le plus concret de réalisation du partenariat énergétique russo-européen.

L’UE prévoit d’augmenter son approvisionnement en provenance de Russie, c’est le « Plan Prodi », et Moscou a besoin des technologies et des investissements européens pour accroitre ses capacités de production.

L’UE met l’accent sur :

• Refonte des "monopoles naturels" et ouverture du marché énergétique russe à une concurrence accrue,

• Amélioration de l’environnement économique; garantie d’un pouvoir judiciaire indépendant et efficace,

• Amélioration du climat d’investissements (ratification par la Russie de la Charte de l’énergie, possibilité de mise en œuvre d’une procédure rapide de résolution des litiges entre Russie et UE ; adoption ou reconnaissance des règles de comptabilité internationales.),

• Coopération dans le domaine du changement climatique et de la sûreté.

La Russie met l’accent sur :

• Maintenir et développer le concept de contrats d’approvisionnement à long terme,

• Obtenir une expertise et des conseils indépendants en ce qui concerne les monopoles énergétiques et l’ouverture progressive des marchés intérieurs à la concurrence,

• Attirer les investissements pour permettre à la Russie d’accroître ses exportations de pétrole et de gaz par une réorientation de sa production énergétique et de ses systèmes de consommation,

• Dépasser son rôle traditionnel d’exportateur d’énergie primaire. La Russie s’intéresse aux transferts de technologies qui pourraient lui permettre d’augmenter la part de ses exportations à plus forte valeur ajoutée (produits raffinés et pétrochimiques) et de développer chez elle la production d’électricité (notamment à partir du charbon et de sources nucléaires).

Il est aussi prévu lors du sommet de Paris la création d’un Centre Russie-UE pour les technologies énergétiques. La Russie ne veut plus être seulement un fournisseur de gaz et de pétrole mais participer au développement de projets conjoints.

Mais le « dialogue énergétique » reste au stade de dialogue et ne se réalise pas en projets concrets.

Sommet de Londres

La Russie et l’UE affichent une volonté de coopération plus étroite sur l’efficacité énergétique, les infrastructures et les investissements.

c) Les lignes de discordes

o l’UE, en tant qu’acheteur, prône une approche de marché libéralisé.

o la Russie, en tant que vendeur, privilégie un fort contrôle étatique : en 2005 l’Etat russe est devenu l’actionnaire majoritaire de Gazprom. A son arrivé au pouvoir Vladimir Poutine a repris en main la production russe, aujourd’hui l’Etat contrôle 30% de la production pétrolière et 87% de la production de gaz.

Les inquiétudes de l’UE :

• hausse de la consommation intérieure russe et manque d’investissement (sur 650 milliards de m3, les deux tiers reviennent à la consommation intérieure)

• depuis 2005 la production de gaz et de pétrole stagne : 70-80% de la production russe est effectuée sur seulement trois gisements situés en Sibérie occidentale qui sont exploités depuis une trentaine d’année et en voie d’épuisement

• aucun nouveau gisement n’a été mis en exploitation depuis 20ans, principalement à cause de l’ampleur de l’investissement : il faudrait 300 milliards d’ici 2020 et 735 milliards d’ici 2030.

• le gouvernement russe multiplie des obstacles à l’investissement (les accords avec les Etats-Unis sur Sakhaline ont été remis en cause en 2004, ceux avec Total sur Shtokan en 2006)

 D’après un scénario pessimiste, avec une hausse de 6%/an de la consommation intérieure de gaz (comme c’est le cas à Moscou aujourd’hui), à partir de 2012 la Russie ne pourrait plus honorer ses contrats avec l’UE. Il est donc indispensable qu’elle développe le plus rapidement possible l’exploitation de nouveaux gisements.

Les solutions russes :

o Développer l’énergie nucléaire

o Augmenter de 15% le prix du gaz sur le marché domestique à partir de 2007 avec pour objectif une convergence des prix en 2012. Le faible coût à l’intérieur n’incitait pas à réduire

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