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Les Dieux voulant instruire un fils de Jupiter - Pour Monseigneur le Duc du Maine

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Par   •  6 Février 2023  •  Commentaire de texte  •  1 593 Mots (7 Pages)  •  810 Vues

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Les Dieux voulant instruire un fils de Jupiter -  Pour Monseigneur le Duc du Maine

Les Fables du Livre XI de La Fontaine

Jupiter eut un fils, qui, se sentant du lieu
               Dont il tirait son origine
               Avait l'âme toute divine.
L'enfance n'aime rien : celle (1) du jeune Dieu
               Faisait sa principale affaire
               Des doux soins d'aimer et de plaire.
               En lui l'amour et la raison
Devancèrent le temps, dont les ailes légères
N'amènent que trop tôt, hélas ! chaque saison.
Flore (2)  aux regards riants, aux charmantes manières,
Toucha d'abord le cœur du jeune Olympien.
Ce que la passion peut inspirer d'adresse,
Sentiments délicats et remplis de tendresse,
Pleurs, soupirs, tout en fut : bref, il n'oublia rien.
Le fils de Jupiter devait, par sa naissance,
Avoir un autre esprit, et d'autres dons des Cieux :
               Que les enfants des autres Dieux :
Il semblait qu'il n'agît que par réminiscence,
Et qu'il eût autrefois fait le métier d'amant,
               Tant il le fit parfaitement !
Jupiter cependant voulut le faire instruire.
Il assembla les Dieux, et dit :  J'ai su conduire
Seul et sans compagnon jusqu'ici l'univers ;
               Mais il est des emplois divers
               Qu'aux nouveaux Dieux je distribue.
Sur cet enfant chéri j'ai donc jeté la vue.
C'est mon sang : tout est plein déjà de ses autels.
Afin de mériter le rang des immortels,
Il faut qu'il sache tout.  Le maître du tonnerre
Eut à peine achevé, que chacun applaudit.
Pour savoir tout, l'enfant n'avait que trop d'esprit.
               Je veux, dit le Dieu de la guerre,
               Lui montrer moi-même cet art
               Par qui maints Héros ont eu part
Aux honneurs de l'Olympe, et grossi cet empire.
               Je serai son maître de lyre,
               Dit le blond et docte Apollon.
               Et moi, reprit Hercule à la peau de Lion,
               Son maître à surmonter les vices,
A dompter les transports, (3) monstres empoisonneurs,
Comme Hydres renaissants sans cesse dans les cœurs :
               Ennemi des molles délices,
Il apprendra de moi les sentiers peu battus
Qui mènent aux honneurs sur les pas des vertus. 
               Quand ce vint au dieu de Cythère, (5)
               Il dit qu'il lui montrerait tout.
L'Amour avait raison : de quoi ne vient à bout
               L'esprit joint au désir de plaire ?

(1) au contraire...l'enfance du jeune...
(2) probablement Mme de Montespan, le jeune duc était certainement amoureux de sa mère.
(3) les élans de la passion
(5) l'Amour, fils de Vénus.

Grand auteur classique, Jean de la Fontaine est célèbre pour ses Fables publiées en 1668 qui visent à « plaire et instruire » . Il tire aussi du classicisme son admiration pour les Anciens chez lesquels il puise son inspiration. La Fontaine est également influencé par la pensée humaniste et notamment par les écrits sur l’éducation de Montaigne (« ses Essais »), dont on retrouve l’esprit dans cet apologue du livre 11 des Fables « Les Dieux voulant instruire un fils de Jupiter ».

Problématique : Comment La Fontaine fait-il l’éloge de l’éducation ?

Annonce du plan : Dans un 1er temps, nous montrerons que La Fontaine à travers cette fable fait l’éloge de Louis 14. Dans un 2e temps, nous verrons quel serait le modèle d’éducation idéal selon La Fontaine.

  1. La louange au roi

Tout d’abord, La Fontaine utilise le champ lexical de la mythologie : « Jupiter » et « divine » (lignes 1 et 3) dont il s’est souvent inspiré.

Il annonce directement « Jupiter eu un fils » : Il place donc Louis 14 en Dieu des dieux. Ces premières lignes prouvent que La Fontaine tente de gagner les faveurs de Louis 14.

On comprend également dès le début que le Duc du Maine est le fils du roi Louis 14. Divine montre que La Fontaine donne au jeune Duc a toutes les caractéristiques d’un dieu.

Il tient le Duc du Maine, à qui il dédicace cette fable, en haute estime en lui donnant les caractéristiques d’un Dieu de l’Olympe. L’idée est renforcée avec « jeune dieu » à la ligne 4. Il est vrai que le Duc du Maine est un enfant très cultivé et intelligent.

II -        Un modèle d’éducation idéal

  1. Le rôle de la mère

A travers les mots « doux soins » et « d’aimer et de plaire » (la ligne 6), on remarque l’amour immense de la mère pour ce jeune dieu. La Fontaine veut montrer ici la prédominance de l’amour sur tout autre forme d’éducation ;

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