Les Filles De Noces
Mémoires Gratuits : Les Filles De Noces. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresreprésente, selon lui, un danger pour les classes dirigeantes de la société. À la page 15 il spécifie que la prostitution est un mal nécessaire à la société, « elles contribuent au maintient de l’ordre et de la tranquillité dans la société ». Celle-ci étant nécessaire mais dangereuse on doit tolérée cette pratique ainsi que la contrôler afin d’empêcher toute débauche mais aussi tout mélange de classe. Ce discours réglementariste repose notamment sur trois principes : créer un milieu clos, que ce dernier soit hiérarchisé et contrôlé, et afin de protéger la société ce milieu doit être invisible au reste de la société. Cette mini-société doit être une société de femmes destinée à satisfaire la sexualité masculine tout en étant contrôlé par l’administration. À la suite de la Commune la prostitution est présentée comme une « vague déferlante » et non plus comme une « menace souterraine ». La femme entretenue, qui comme nous la montré CORBIN était négligé auparavant devient le centre des préoccupations. En effet pour les réglementaristes la prostitution qui n’est pas contrôlé est une terrible menace pour la société. Le problème vénérien est de plus en plus utilisé, et la prostitution devient une terrible menace pour l’avenir de la race. En 1557 le docteur DELABOST propose que l’on regroupe prison, dispensaire et hôpital destiné aux filles publiques. Cela permet ainsi de protéger de la contagion le reste de la société.
Chapitre 2 : les milieux clos du réglementarisme.
CORBIN retrace dans ce chapitre la hiérarchie des milieux du « système français ». Dans le milieu de la prostitution officiellement tolérée les filles doivent y être inscrites. Elles deviennent ainsi des « filles à numéros ». Il y existe deux types de femmes : celles qui s’inscrivent volontairement ou celles qui sont inscrites d’offices par l’administration. Jusque dans les années 1880 le nombre de filles volontaires est supérieur (Bordeaux : 1855 à 1861sur 1216 inscriptions 1005 sont des volontaires). Le premier lieu dont CORBIN nous fait le portrait est la maison de tolérance. Il y existe une hiérarchie suivant la classe : les maisons de 1ère et 2ème ordre destinées à la clientèle aristocratique ou bourgeoise caractérisé par le silence et la discrétion. Contrairement aux maisons de bas étage qui sont caractérisées par le bruit, la musique, l’alcool, la danse … Les maisons dites « de quartiers » destinées elle à la petite bourgeoisie. Les lupanars pour la clientèle populaire. Et tout en bas de l’échelle les bordels. Dans les provinces la différence est moins importante avec les « maisons fermées » pour les classes aisées, officiers et marines. Et les « maisons ordinaires » pour les ouvriers, marins et soldats. CORBIN nous montre qu’il existe une énorme diversité au sein de la clientèle. Il existe une deuxième catégorie de filles inscrites : les « filles en carte ». Elles n’ont pas l’obligation de vivre dans les maisons closes. Mais leures vies est très réglementé. Hennequin démontre en 1904 à travers une de ses analyses que l’administration tolère ces filles avec regret. Elles sont la transition entre la maison close et la prostitution illégale. CORBIN nous montre également que depuis la Monarchie de Juillet le contrôle sanitaire se perfectionne avec la création de pavillons spéciaux dans certains hôpitaux. Mais les conditions de vie y sont précaires se qui entraine de nombreuses révoltes et évasion de la part des prostituées. Puis il y a les prisons. La prostitution n’est en aucun cas un délit. Mais les filles peuvent suite à un manquement aux règlements municipaux être infligées d’une amende ou d’une période de détention punitive. Les filles en carte sont plus souvent victimes de punitions que les filles des maisons.
2ème partie : de l’enfermement à la surveillance des conduites.
Chapitre 1 : l’échec du projet réglementariste ou l’illusion de la séduction.
Au début de la Monarchie de Juillet le nombre des établissements au sein de la capitale atteint son maximum. Et vas connaitre un déclin continuel par la suite. Et cela partout en France (Lille : 23 établissement tolérés en 1876, 6 en 1888). Cela est notamment du au fait qu’ouvrir une maison clandestine revient beaucoup moins chère, et que les maisons perdent de plus en plus leur clientèle. En effet elles n’attirent plus tandis que la clandestinité est de plus en plus prisée dans les milieux populaires et la petite bourgeoisie. Les maisons ont donc du s’habituer à cette évolution et se sont transformées petit à petit en maison de passe ou de rendez-vous (p 178). Cela met en échec le projet réglementariste. En effet les prostituées deviennent libres de leurs allées et venues.
On assiste également au développement de diverses formes de prostitutions. Il y a les femmes galantes, qui opèrent seules et chez elles, possèdent des clients riches, et ne fait pas de racolage. Les femmes d’attentes (ou les filles entretenues). Celles-ci sont des « pseudo-épouses » qui permettent aux jeunes bourgeois d’avoir une vie sexuelle avant le mariage. Les « femmes de brasseries », les filles de « beuglant », ces deux dernières font partie d’un nouveau style de proxénétisme qui se traduit par une véritable entreprise de prostitutions.
On assiste également à l’émergence des maisons de rendez-vous. Celles-ci n’abritent aucunes pensionnaires. En effet elles servent de lieu de rendez vous entre de riches clients et des femmes qui se vendent. Peu nombreuses en 1888 elles sont au environ de 200 au début du siècle.
Chapitre 2 : misère sexuelle et offre prostitutionnelle.
Cette évolution de la demande se traduit notamment par l’émergence de la classe bourgeoise avec un réel enrichissement mais aussi par la gêne de l’épanouissement sexuelle masculine dans ce milieu. Frustration notamment décrit par les grossesses de la femme du bourgeois, des menstruations … Il y a également une évolution du désir, en effet les clients demandent de plus en plus de la séduction, une simulation de sentiments et d’attachement. Il souhaite notamment que la relation qu’il obtient avec la prostituée soit basé sur le modèle conjugal. Cela explique d’ailleurs l’augmentation du nombre de filles entretenues. Cette augmentation entre 1860 à 1914 résulte donc « essentiellement de la frustrations issues de la répressions sexuelle inhérente au maintien et à la diffusion du modèle conjugal bourgeois ». La façon dont la fille s’offre au client est donc modifié. Avant tout se faisait dans « l’ombre » or avec notamment la mutation du cadre urbain les filles sortent de l’ombre et cherchent à être vue.
Chapitre 3 : le système contesté.
Entre 1876 et 1884 le sujet de la prostitution est un débat brûlant. Celle-ci se retrouve notamment impliquée dans de grands débats politiques et sociaux. La contestation du « système français » voit le jour en Angleterre et en Suisse. Notamment à travers le personnage de Joséphine Butler qui dénonce en 1870 la volonté de créer en Angleterre des villes pour les prostituées tolérées et contrôlées. Cette contestation va prendre beaucoup d’ampleur (300 associations environ) et va 4 ans après se propager en Europe. Aux yeux de Joséphine Butler le « système français » est mauvais car met en esclavage la femme et applique le libertinage chez les hommes. On assiste également à un combat mené par les radicaux parisiens, les féministes et les mouvements ouvriers contre la police des mœurs. Albert Caise, fondateur du journal des femmes, réclame la fermeture des maisons, la suppression de la police des mœurs, une loi concernant la provocation sur la voie publique … La prostitution est considérée par les socialistes comme un fléau en expansion. Et ces derniers pensent également qu’il faut abolir la police des mœurs. Après 1888 le débat sur la prostitution s’estompe et on s’intéresse moins à la prostitution.
3ème partie : la victoire des nouvelles stratégies.
« Au début du 20ème siècle la gauche triomphe, les divorces chez les bourgeois se multiplient, les femmes réclament de plus en plus leur émancipation … Tout semble favorisé la libération de la prostituée » (P 385).
Chapitre 1 : maladie, rapt et dégénérescence ou la nécessaire surveillance.
La prostitution devient le sujet de préoccupation de l’opinion publique au 20ème siècle. Préoccupation qui va s’articuler principalement autour de trois problèmes. La presse dénonce la traite des blanches et captive ainsi le lecteur. Le problème vénérien préoccupe de plus en plus. Et on associe de plus en plus la prostitution à la dégénérescence mentale.
Depuis 1900 la syphilis est vue comme la maladie la plus grave, la plus contagieuse et la plus durable. Le professeur Alfred Fournier estime qu’à Paris 13 à 15% de la population masculine est atteinte de syphilis. C’est dans ce contexte de peur que se développe une réelle lutte contre la maladie. Création en 1901 de la société française de Prophylaxie sanitaire et morale. Dont le but premier est de lutter contre le péril vénérien. Il crée une propagande sexuelle qui passe avant tout par l’abstinence avant le mariage, la création d’une « éducation sexuelle », des affiches, conférences et livres.
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