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Les figures mythologiques de la vengeance :La vengeance de Philomèle et Procné envers Térée

Fiche : Les figures mythologiques de la vengeance :La vengeance de Philomèle et Procné envers Térée. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  28 Mai 2022  •  Fiche  •  1 360 Mots (6 Pages)  •  366 Vues

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DEVOIR MAISON 2 : à la découverte d’autres figures mythologiques de la vengeance

La vengeance de Philomèle et Procné envers Térée

  1. Procné et Philomèle sont les filles du roi d’Athènes. Elles se vengent de Térée, roi de Thrace et époux de Procné. Il a en effet violé Philomèle, puis lui a coupé la langue et l’a emprisonnée pour qu’elle ne le dénonce avant de la déclarer morte auprès de sa sœur. Après avoir délivré Philomèle qui avait réussi à contacter Procné, les deux sœurs tuent Itys, le jeune fils de Procné et Térée, au moment où celui-ci se montrait tendre envers sa mère. Elles le découpent en morceaux et le servent à diner à Térée. Philomèle brandit alors la tête d’Itys devant lui. Sidéré puis fou de rage, Térée poursuit les deux sœurs mais elles lui échappent, tous trois étant métamorphosés en oiseaux par les dieux.

  1. J’ai choisi le mythe de Philomèle et Procné parce que leur vengeance est cruelle à double titre : elles ont non seulement commis un infanticide barbare mais elles font preuve également d’une perversité hors du commun dans leur crime.

En premier lieu, la cruauté vengeresse des deux sœurs réside dans le choix de commettre un infanticide particulièrement barbare. Si un homicide avec l’intention de causer la mort est déjà en soi une abomination, tuer volontairement un enfant est un crime encore plus cruel et injuste. En effet, d’une part, le rapport de force physique entre l’adulte et l’enfant est inégal et d’autre part, le rapport moral l’est également dans la mesure où l’enfant a naturellement tendance à faire confiance et à se soumettre aux adultes, et encore plus à ses parents censés prendre soin de lui. Tuer son propre enfant est donc pour moi le summum de l’atrocité dans la mesure où une mère trahit la confiance et l’amour de son enfant. Dans ce mythe, Procné est une mère infanticide d’autant plus monstrueuse et sauvage qu’elle reste totalement insensible et froide à l’élan d’amour et de tendresse que son fils Itys lui témoigne juste avant qu’elle le tue et qu’elle n’hésite pas ensuite à le découper en morceaux puis à le cuisiner et enfin à le faire manger.

Par ailleurs, la cruauté de la vengeance de Procné et Philomèle se retrouve également dans l’intensité de la perversité qu’elles manifestent vis-à-vis de Térée, en lui donnant à manger son propre fils. En effet, le cannibalisme, dévorer un individu de la même espèce, est un crime répugnant et tabou et qui est d’autant plus immonde si la personne en question est son propre enfant. Procné et Philomèle font preuve d’un sadisme hors-norme, lorsqu’au moment où Térée demande son fils, elles brandissent la tête d’Itys lui révélant qu’il venait de manger son fils. Elles ont alors un plaisir malsain à observer les sentiments d’horreur et de dégoût qu’il ressent.

  1. [pic 1]

Rubens, Pierre Paul, Le festin de Térée, entre 1636 et 1638. Huile sur toile. 195 × 267 cm. Madrid, Museo del Prado.

  1.  Ce tableau est un cadrage serré de la vengeance de Procné et Philomèle au moment où elles brandissent la tête coupée d’Itys devant Térée qui comprend qu’il vient de manger son fils.

Au centre du tableau, figurent la tête coupée d’Itys et la table de repas qui sont les éléments principaux de la vengeance des soeurs. Sur le même plan, les deux camps ennemis se font face de part et d’autre de ces deux éléments du crime séparant ainsi le tableau en deux : Procné et Philomèle sont représentées du côté droit et Térée du côté gauche.

La peinture souligne la violence de l’attaque vengeresse de Procné et Philomèle. Leurs postures, le buste en avant et les jambes fléchies en appui, reflètent leur position agressive contre Térée. Les mains de Philomèle tenant la tête d’Itys semblent être une arme menaçante. Procné, cachant une lance dans son dos, apparait également sur le point d’attaquer pour défendre sa sœur qui est en première ligne face à Térée. La volonté commune de vengeance des deux sœurs est évidente avec le geste symbolique de la main de Procné sur l’épaule de Philomèle. Les visages et les poitrines charnus ainsi que la musculature particulièrement développée voire disproportionnée des bras des deux femmes révèlent leur force physique et leur monstruosité. La lumière centrée sur les bras de Philomèle lui donnant une blancheur éclatante renforce cet effet de puissance.

Les deux femmes se vengeant sont ainsi représentées jeunes et vigoureuses et ayant l’avantage sur un Térée aux allures d’homme âgé et fragile.

Le peintre montre en effet un Térée faible face à la vengeance des deux sœurs. Son visage maigre et au teint cireux en témoignent. Son regard parait horrifié et choqué par ce qui vient de se passer. Il semble également effrayé, le bras gauche devant sa tête et la main droite posée sur son épée comme pour se protéger. Il ne semble pas maître du combat, encore à moitié assis. La table et les couverts du repas de Térée sont entièrement renversés à terre révélant la violence du dégoût ressenti par Térée, dont on aperçoit qu’il a donné un coup de pied dans la table, quand il a compris qu’il venait de manger son fils.

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