Les querelles théâtrales
Cours : Les querelles théâtrales. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar alostoros • 13 Avril 2016 • Cours • 549 Mots (3 Pages) • 836 Vues
Les querelles théâtrales
I. Des débats passionnés
Depuis le XVIIe siècle, l’histoire du théâtre français est jalonnée de querelles, de batailles ou de scandales qui témoignent des enjeux non seulement artistiques mais aussi politiques et sociaux de l’art dramatique. La représentation publique confère au théâtre son statut particulier « d’art vivant », susceptible de déchaîner les passions par les œuvres novatrices ou contestatrices.
II. Quelques controverses mémorables
La querelle du Cid en 1637 est restée célèbre : tandis que le public acclame cette tragi-comédie, certains dramaturges rivaux de Corneille reprochent à l’auteur d’avoir bafoué les règles aristotéliciennes de vraisemblance et de bienséance. Le pouvoir politique intervient même dans le conflit, puisque le cardinal de Richelieu demande l’arbitrage de l’Académie française.
Fort du soutien de Louis XIV, Molière suscite à son tour la polémique avec L’École des femmes en 1662, comédie taxée d’obscénité par les dévots qui relancent de vieilles attaques contre l’immoralité du théâtre. Molière ridiculise ses adversaires dans La Critique de L’École des femmes. Le parti dévot réitèrera ses condamnations contre Tartuffe (1664) et Dom Juan (1665), pièces interdites au terme de quelques représentations.
En 1784, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais reflète, à sa façon, le divorce entre le pouvoir et l’opinion : longtemps interdite par les censeurs, la pièce rencontre un immense succès auprès du public français et européen.
Aussi fameuse que la querelle du Cid, la bataille d’Hernani en 1830, qui oppose les partisans du classicisme aux jeunes partisans du romantisme. Les invraisemblances et les alexandrins disloqués de Victor Hugo sont hués par les uns, applaudis par les autres. Malgré l’hostilité de la presse, la pièce tient l’affiche plusieurs mois et met le romantisme sur le devant de la scène.
En 1896, Ubu Roi, d’Alfred Jarry déclenche un tapage dans le public, choqué par la bouffonnerie provocatrice de cette farce grinçante qui parodie Mac Beth de Shakespeare. Salué par les surréalistes, Jarry fut plus tard considéré comme le précurseur du Nouveau Théâtre des années 1950, et notamment du théâtre de l’absurde. Les premières pièces de Ionesco et de Beckett déconcertent les spectateurs par leur esthétique d’avant-garde qui met en cause les formes du théâtre traditionnel.
Ce n’est pas seulement la forme mais aussi le sujet des Paravents de Jean Genet qui fit scandale en 1966 : dans le contexte troublé de l’après-guerre d’Algérie, la pièce fut interprétée comme une violente caricature du colonialisme et de l’armée.
...