Les thèmes du chercheur d'or
Dissertation : Les thèmes du chercheur d'or. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Ariella Terne • 5 Février 2019 • Dissertation • 1 883 Mots (8 Pages) • 976 Vues
Thèmes : Le Chercheur d’Or
Le thème de la nature est présent tout au long du texte. À travers son œuvre, Le Clézio nous fait découvrir la nature à l’état sauvage, mais aussi, la force de cette nature, à travers les catastrophes naturelles, les histoires et contes. À travers cette analyse, nous verrons comment Le Clézio donne vie à la nature ; à travers la mer et les arbres, à travers les lieux, il associera la nature au paradis dans son texte, mais aussi à l’enfer. Nous verrons également, à travers l’analyse comment la quête d’Alexis devient une quête des trésors qu’offre la nature.
Le thème principal, omniprésent dans ce texte reste la nature, et à travers elle, nous découvrons « la mer ». C’est elle qui ouvre l’histoire, et qui la clôturera. La mer est omniprésente dans le livre, tout aussi bien dans la vie d’Alexis ; elle est liée à Alexis, et vice versa. C’est à travers elle qu’Alexis vivra, grandira, découvrira les aspects du monde, prendra des décisions, « […] qu’il a suffi que j’ouvre les yeux sur la mer pour que cela s’efface » (C 127). C’est vers elle qu’Alexis s’en ira, et vers elle qu’il retournera. Pour Alexis, elle est porteuse d’espoir et d’avenir : « J’ouvre les yeux et je vois la mer. » (C 123), elle signifie le renouvellement et le recommencement, loin de Forest Side, loin de son enfance et de sa vie à Maurice : « Déjà la mer me sépare de Mam et de Laure, de Forest Side, de tout ce que j’ai été. » (C 127).
Aussi, pour Alexis, la mer représente la liberté, le rêve et le bonheur, nous le voyons lors de sa traversée sur le Zeta, « C’est la mer comme je ne l’avais jamais vue encore, libre, sauvage, d’un bleu qui donne le vertige, […] » (C 123). On ne peut dissocier Alexis de la mer ; ils se suivront tout au long du roman, lors du départ du Boucan, à Forest Side, son voyage sur le Zeta, à l’Anse aux Anglais, lors de la découverte de Saint Brandon, et même quand Alexis ira à la guerre. Elle suscitera de la nostalgie chez Alexis.
Par moment, Le Clézio, à travers Alexis, personnifie la mer : « Je pense à elle comme à une personne humaine » (C 11). La mer devient souvent une personne avec plusieurs traits de caractère, elle est accueillante et elle berce de ses vagues, elle est triste quand on la quitte, ou encore, elle est « furieuse » (C 148), quand on lui désobéi, alors les vagues deviennent des animaux, « [qui courent] vers les îles comme une bête sauvage, […] » (C 148) ; par d’autres moments, Le Clézio se sert de la métaphore pour décrire la mer : elle devient « une route sans fin qui s’élargit vers l’horizon, en arrière » (C 126).
Aussi, la nature est associée au paradis à travers les arbres, principalement deux qui sont symboliques à ce texte, mais aussi au développement du personnage d’Alexis. Au boucan, tout d’abord, nous retrouvons l’arbre chalta qui est appelé l’arbre du bien et du mal par Laure et Alexis, à la suite du passage de la création dans la bible. Cet arbre est symbolique, comme l’arbre du texte biblique, car il sera témoin de l’amour d’Alexis pour la mer, il participera au bonheur de ce dernier et sera symbole du bonheur de l’enfance d’Alexis. Par l’intermédiaire de cet arbre et de tout ce qu’il évoque, le Boucan devient l’image du paradis terrestre : « Ici le monde ne connaît pas la faim, ni le malheur. La guerre, cela n’existe pas. » (C 357).
Nous retrouvons le tamarinier, à l’Anse aux anglais. Comme le chalta, il renvoie à l’image du paradis. Pour Alexis, le tamarinier est « le maître » de la vallée, il procure la protection à Alexis, quand l’endroit devient « très dur, hostile, hérissé de pointes et d’épines. » (C 199). Encore une fois, Le Clézio se sert d’un vocabulaire proche au paradis : « on sent une paix profonde. » (C 200). Aussi, le tamarinier est symbole de force et de protection, car afin de se protéger, de se reposer et prendre des forces, Alexis s’y réfugie : « Pour ne pas tomber, je m’assois sur la terre, près du grand tamarinier qui m’abrite le jour. » (C 205).
Quand on parle de l’Anse aux Anglais, de la nature et du paradis, nous ne pouvons contourner le personnage d’Ouma, qui va aider à rendre cette nature pure, paisible et paradisiaque. Le Clézio se sert d’elle pour initier Alexis à la vie sauvage. Cette nature, cette façon de vivre et ne faire qu’un avec la nature, c’est cela le vrai trésor que recherche Alexis tout au long du roman ; c’est cette vie en harmonie avec les éléments, la paix, la reconnaissance de la beauté terrestre, cette beauté qui fait de la terre un paradis terrestre : « Oui, c’est tout à fait comme si nous étions les seuls êtres humains vivants sur la terre. » (C 234).
Afin de bien faire ressortir cette image de paradis terrestre qu’a connu Alexis à travers les endroits où il a vécu, Le Clézio va également insérer dans son roman la guerre. Lors de cette partie du texte, les gens sont réduits à la bestialité, perdant toute humanité et tout respect, que ça soit pour leurs paires, mais aussi pour la nature. Le vocabulaire que va utiliser Le Clézio pour cette partie du texte tournera autour de la mort, qui, à son tour, nous fera ressentir l’enfer terrestre que vit Alexis : le manque de beauté, les couleurs noir et gris, la nature détruite, ainsi que les comparaisons pour décrire les hommes.
L’annonce de l’enfer se fait déjà lors de l’appel des gens qui veulent participer à la guerre : « […] ces noms qui résonnent déjà étrangement, comme des noms de morts, […] » (C 264). Ironiquement, ces noms des personnes qui ont été énoncés sont les noms de ceux qui vont mourir lors de la guerre, à l’exception d’Alexis, dont le nom ne figurait pas sur la liste. Aussi, Alexis parle des « corbeaux de la mort » (C 277), les maîtres des champs de bataille. Ces animaux symbolisent ici l’enfer, car ils représentent le mal, ceux qui se repaître des restes des cadavres, qui planent au-dessus des champs de bataille, sans avoir peur de la mort, car ils sont amis avec elle.
Durant cette guerre, l’enfer est représenté par le manque de beauté naturelle. Nous nous retrouvons face à des images sombres, à des conditions pitoyables. La terre ne coopère plus avec les hommes qui la salissent de leur sang, « L’eau de la rivière est lourde, couleur sang. » (C 294), l’atmosphère est noire, noircie par ces « fumées sans feux, [ces] fumées de mort. » (C294). Même le temps n’est plus du côté des hommes, il les a délaissé face à la mort, dans cet enfer : « La terre est lourde, elle pèse sur nos jambes, elle s’attache à nos semelles et nous fait tomber, face contre le sol. » (C 281), « la pluie commence à tomber, une pluie torrentielle, […], comme si le ciel lui-même était entré en guerre. » (C 293).
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