M. Beaud, « Le système national/mondial hiérarchisé »

0). Ce qui explique que, pour Michel Beaud le capitalisme n’a pas perdu son caractère étatique malgré ses côtés multinationaux, mondiaux. D’où sa vision du capitalisme comme étant un « système national/mondial » (p 51).

Puis, pour terminer, Michel Beaud illustre l’idée de l’expansion du capitalisme qui se trouve hors du cercle national « mais, s’il utilise le cadre national pour se former et s’affirmer, le capitalisme déborde très rapidement» (p.57). Ainsi, la propagation du capitalisme se fait sous la commande des «capitalismes nationaux dominants » (p.57), avec bien évidemment le processus de marchandisation dont le but est de répondre à la poursuite d’enrichissement, but qui est sous forme de prolétarisation et de salarisation amorcé par l’Etat.

Définition des concepts :

• Relations internationales : « relations entre entreprises, banques, organismes financiers de ce capitalisme national avec des entreprises, marchands, fabricants, administration d’une autre formation sociale. » (p 60). Mise en évidence de deux relations internationales « traditionnelles qui s’établissent entre agents distincts de pays différents, et celles nouvelles, qui sont internes à des espaces multinationaux ». (p 65)

• Capitalismes nationaux dominants : « formations sociales nationales se reproduisant sur la base d’une articulation spécifique de modes et formes de production dominés par le capitalisme, un capitalisme à travers lequel se développent les activités les plus modernes, s’accumulent les moyens liés de la richesse et de la puissance, s’irradient, par-delà les frontières, des effets d’influence et de domination asymétriques et irréversibles, bref des polarisations structurantes. » (Perroux, 1954, p. V-VII). Ils connaissent deux conditions : « la logique d’expansion à tout prix propre au système capitaliste » et « la nécessité de contribuer à la reproduction de la formation sociale nationale de son pays. » (p 63).

• Capitalismes nationaux dominés : « une économie nationale dominée se voit soumise aux pressions, à l’influence, à la domination de groupes et d’intérêts étrangers ; caractérisée elle aussi par une articulation spécifique de modes et formes de production. » Economie soumise à deux facteurs : « elle doit assurer la reproduction économique de sa formation sociale nationale » et « elle doit subir des spécialisations, des développements asymétriques, des prélèvements imposés par des forces et des logiques extérieures, venues précisément d’économies dominantes. » (p 64)

• Relation transnational : « production industrielle, banque, services : celle-ci surajoute aux espaces des États-nations et à ceux des marchés les espaces propres des firmes multinationales ; cette multinationalisation s'accompagne d'un renforcement des autres formes de relations internationale (échanges, investissement, crédit), mais elle en modifie radicalement la substance » (p61)

• Polarisation structurante : « elles (les polarisations) structurent l’espace géopolitique du monde en un système géoéconomique hiérarchisé ; ensuite parce qu’elles pèsent d’une manière asymétrique et difficilement réversible sur la structuration des économies nationales intermédiaires et dominées. » (p 63)

Critique : L’analyse effectuée par Michel Beaud pourrait être qualifiée d’originale. En effet, tout son argumentaire repose sur le principe des « SNHM » qui permettent de souligner les faits économiques observés. Le point fort de son analyse pourrait entre autre reposer sur le fait qu’il n’oublie pas de nous replacer dans le contexte socio-historique