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Psycologie

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rocessus corporels, tels que la digestion ou la respiration. Mais, comme pour les maux d’estomac ou les allergies, c’est quand elle ne fonctionne pas correctement qu’on la remarque : oublier ses clefs de voiture, une date importante, une réplique d’une pièce de théâtre, ou la réponse à une question d’examen. C’est normal d’être agacé par ce genre de choses, mais penchons-nous sur quelques chiffres : un cerveau humain moyen peut stocker 100 000 milliards d’informations. C’est un travail gigantesque que de gérer autant d’informations. Alors il ne faut pas trop s’étonner lorsqu’une réponse n’est pas disponible quand on en a besoin ! L’objectif de ce chapitre est d’expliquer comment on se souvient d’autant de choses et pourquoi on oublie des choses connues. Nous étudierons comment on place et récupère les expériences quotidiennes de la mémoire. Nous exposerons ce que la psychologie a découvert sur les différents types de mémoires et comment ces mémoires fonctionnent. Une dernière chose : parce que c’est un chapitre sur la mémoire, nous allons immédiatement mettre votre mémoire

D

au travail. Mémorisez le chiffre 46. Faites ce que vous voulez pour vous souvenir de 46.

7.1 m Qu’est-ce que la mémoire ? n

La mémoire se définit comme la capacité à stocker et à récupérer l’information. Il s’agit donc d’un type de traitement de l’information. Dans ce chapitre, nous nous concentrerons sur les mouvements d’information en entrée et en sortie des systèmes mémoriels, et examinerons en détail les processus qui gèrent l’acquisition et la récupération de l’information.

Les types de mémoires

Évoquer la mémoire fait d’abord penser aux situations dans lesquelles elle est sollicitée pour se rappeler (ou essayer de se rappeler) des événements ou des situations particulières : le titre d’un film, la date de la bataille de Marignan ou un numéro de téléphone. L’une des fonctions importantes de la mémoire est en effet de permettre l’accès conscient au passé collectif et personnel. Mais elle fait bien plus que ça : elle permet aussi de jouir d’une continuité d’expérience, sans effort, jour après jour. Sur un trajet régulier en voiture ou à pied, par exemple, c’est cette seconde fonction de la mémoire qui rend les devantures et les façades familiers. Le travail accompli par la mémoire est en fait considérable et s’effectue bien souvent sans que nous en ayons conscience. La mémoire explicite et implicite La figure 7.1 montre une anomalie. Qu’est-ce qui ne va pas dans cette photographie ? Cela semble certainement inhabituel de voir un lapin dans la cuisine. Mais d’où vient cette impression ? Vous n’avez sans doute pas passé tous les objets de l’image en revue en vous demandant : « Le réfrigérateur fait-il partie de la cuisine ? », « Et les placards ? » Non, le lapin vous a tout de suite sauté aux yeux.

FIGURE 7.1 Qu’est ce qui ne va pas dans cette photographie ? Avez-vous pensé tout de suite « Mais que fait un lapin dans cette cuisine ? » ? Si le lapin vous a sauté aux yeux, c’est parce que vos processus mémoriels ont effectué une analyse de la scène, sans que vous en soyez conscient, et ont conclu que le lapin était l’intrus.

7.1 Qu’est-ce que la mémoire ? 167

Cet exemple simple explique la différence entre utilisation de la mémoire explicite et utilisation de la mémoire implicite. Le fait d’avoir trouvé le lapin est implicite, car les processus mémoriels ont ramené des connaissances antérieures de cuisines qui permettent d’interpréter l’image sans effort particulier. Et si nous cherchons maintenant ce qui manque sur cette photo, c’est à la mémoire explicite que nous faisons appel. Qu’y a-t-il dans une cuisine ? Que manque-t-il ? (Avezvous pensé à l’évier ou à la cuisinière ?) Ainsi, lorsqu’il s’agit d’utiliser les connaissances stockées dans la mémoire, cette utilisation sera parfois implicite – l’information est disponible sans effort conscient – et parfois, elle sera explicite – un effort est nécessaire pour retrouver l’information. Nous pouvons faire la même distinction au sujet de l’acquisition initiale de souvenirs. Comment savez-vous ce qu’il doit y avoir dans une cuisine ? Avez-vous déjà mémorisé une liste d’objets et leur disposition dans la cuisine ? Sans doute pas. Vous avez plutôt certainement acquis ces connaissances sans effort conscient. En revanche, vous avez sûrement appris les noms de ces objets de façon explicite. Comme nous le verrons dans le chapitre 10, pour faire l’association entre les mots et les expériences lorsqu’on est petit, il faut utiliser des processus de mémoire explicite. Vous avez appris le mot réfrigérateur, parce que quelqu’un a fait appel à votre attention explicite sur le nom de cet objet. La distinction entre mémoire implicite et mémoire explicite augmente de beaucoup le nombre de questions sur les processus de la mémoire (Bowers & Marsoleck, 2003 ; Buchner & Wippich, 2000). La plupart des premières recherches sur la mémoire concernaient l’acquisition explicite d’informations. Les expérimentateurs donnaient en général aux participants de nouvelles informations à retenir, et les théories servaient à expliquer ce que les participants pouvaient et ne pouvaient pas se rappeler dans ces circonstances. Cependant, les chercheurs ont, depuis, élaboré des méthodes pour étudier également la mémoire implicite. Nous disposons donc d’un compte rendu plus complet sur les différentes utilisations de la mémoire. Nous observons que la plupart des circonstances dans lesquelles on encode et récupère l’information sont un mélange de mémoire explicite et implicite. Examinons maintenant une seconde distinction dans laquelle les souvenirs sont distribués. La mémoire déclarative et procédurale Savez-vous siffler ? Essayez donc. Ou si vous ne savez pas, essayez de faire claquer vos doigts. Quelle sorte de mémoire vous permet de faire ce genre de choses ? Vous vous souvenez certainement d’avoir appris ces gestes, qui, aujourd’hui, se font sans effort. Les exemples donnés plus haut sur les mémoires implicites et explicites impliquaient tous le souvenir de faits et d’événements, constituant la mémoire déclarative. Il existe aussi des souvenirs du comment faire les choses, formant la mémoire procédurale. Dans ce chapitre, nous verrons comment les faits s’acquièrent et s’utilisent. La mémoire procédurale représente la façon dont on se souvient de la manière de faire certaines choses. On l’utilise pour acquérir, retenir et employer des capacités perceptuelles, cognitives et motrices. Les théories sur la mémoire procédurale s’intéressent le plus souvent à la durée de l’apprentissage

(Anderson, 1996 ; Anderson et al., 1999) : comment passe-t-on d’une liste consciente de faits déclaratifs, relatifs à une activité, à l’accomplissement automatique et inconscient de cette même activité ? Et pourquoi, après avoir acquis une compétence, estil souvent difficile de revenir dessus, et de parler des faits déclaratifs ? Ces phénomènes fonctionnent même dans les activités les plus simples, comme la composition d’un numéro de téléphone sur un clavier. Au début, on réfléchit à chaque chiffre, un par un. Ensuite, on parcourt une liste de faits déclaratifs : D’abord, je dois taper 2, puis je dois taper 0, ensuite je tape 7, etc. Cependant, après avoir composé ce numéro plusieurs fois, vous avez pu le reproduire comme une tâche unique – une séquence rapide d’actions sur le clavier. Ce processus se nomme compilation de connaissances (Anderson, 1987). La pratique, en conséquence, permet d’effectuer des séquences plus longues sans intervention consciente. Mais vous n’avez pas d’accès conscient au contenu de ces unités compilées : si nous reprenons l’exemple du téléphone, il n’est pas rare de voir quelqu’un incapable de se rappeler un numéro sans faire le geste de le composer sur le clavier. De façon générale, la compilation de connaissances rend difficile le partage de sa connaissance procédurale avec les autres. Vous l’avez peut-être remarqué lorsqu’on essaie de vous apprendre à conduire. Même avec un bon conducteur, il est difficile de communiquer le contenu des procédures compilées de la bonne conduite.

m Pourquoi faire semblant de taper un numéro sur un clavier vous aide-t-il à vous en souvenir ?

168 Chapitre 7

La mémoire

Vous avez peut-être observé que la compilation de connaissances peut entraîner des erreurs. Si vous êtes un bon dactylographe, vous avez probablement eu le problème du « est » : dès que vous avez tapé le e et le s, votre doigt se dirige vers le t, même si vous aviez l’intention de taper espalier ou esprit. Une fois que vous avez suffisamment exécuté le « est » avec la mémoire procédurale, vous ne pouvez faire autrement que de finir la séquence. Sans mémoire procédurale, votre vie serait extrêmement laborieuse : vous seriez condamné à exécuter pas à pas toutes vos activités. Cependant, chaque fois que vous tapez « est » par erreur, réfléchissez au compromis qu’il y a entre efficacité et erreur potentielle. Passons maintenant à l’étude des processus élémentaires qui s’appliquent à tous ces différents types de mémoire.

Vue

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