Romantisme et mal du siècle dans Lorenzaccio
Dissertation : Romantisme et mal du siècle dans Lorenzaccio. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar azagoo • 29 Décembre 2015 • Dissertation • 1 069 Mots (5 Pages) • 2 039 Vues
Romantisme et mal du siècle dans Lorenzaccio
Dans la confession d'un enfant du siècle, musset note la chose suivante : 'un sentiment de malaise inexprimable, commença donc a fermenter dans tous les jeunes cœurs.' , ainsi musset définit le mal de vivre de sa génération, c'est à dire celle des lendemains de l'empire.
Lorenzaccio se fait l'écho de cette insatisfaction, de cet ennui ( in odio esse : 'être objet de mépris à soi même'), de ce malaise provoqué par la décomposition d'une société inapte à créer des valeurs neuves et positives.
Plus encore que dans les formes de la dramaturgie, c'est dans un climat, celui du mal du siècle que se discerne le romantisme du drame.
I. « Le mauvais lieu »
A. Couleur locale et décadence
Le choix de Florence comme lieu de l'action procède sans doute d'une concession à la mode de la couleur locale qui privilégie alors l'Espagne et l'Italie. La ville toscane est plus qu'un simple décors commode, elle participe de l'action. Les rues, les places, la foire de montolivet ou le fleuve arnos sont trop souvent cités ou précisés dans les didascalies pour qu'on y sente pas une intention délibérée : celle de ressusciter une cité à la grandeur passée et qui et qui est devenue un mauvais lieu.
B. L'image de la ville moderne
A travers cette Florence mythique c'est l'archétype de la ville moderne qu'il faut reconnaître, lieu ou s'affrontent dans la violence verbale ou physique les puissances opposées de l'énergie généreuse de la ville corruption. Animé d'une aspiration idéaliste, le héros romantique ne peut que tenter de s'élever contre l'étalage de la luxure et de la brutalité. La civilisation urbaine et sa médiocrité bourgeoise proclament la faillite de l'idéal de vertu et de grandeur que c'était fixée la jeunesse romantique. Florence devient une nouvelle 'tour de babel' , elle est un lieu de perdition, d'échec et ses charmes sont ceux d'une séductrice dangereuse bien que déchue. « que tu es belle florence, mais que tu es triste. » (II, 3) .Le mal sournois qui ronge le héros est nourrit de cette dégradation.
II. La tromperie du jeu social
A. De la mascarade au nouvel ordre social
Il y a une généralisation de la mascarade ; dans ce lieu de mensonge et d'artifice, se déroule une comédie sociale. Tout est fondé sur le paraître. Les hommes d'église comme Sibo, les chefs politiques comme Alexandre, tous ont renoncés à l'exercice de leur charge au profit d'une vie de simulacres et de calculs ; tous s'amusent comme Lorenzo à revêtir des vêtements d'emprunts.
Un nouvel ordre social se met en place ; il est fondé sur les honneurs, il est obtenu au prix de la servilité. II,4 Venturi comme monseigneur Jourdain récuse l'étiquette de marchand alors qu'il se trouve à la tête d'une fabrique de soie.
B. De la trahison familiale à l'amour impossible
Dans les rapports sociaux et familiaux, on s'aperçoit que dans cette pièce la franchise est rare sinon impossible. Nous avons la trahison de la marquise Sibo, trahison de son beau frère le cardinal, le mensonge de Lorenzo à sa tante et à sa mère. La fidélité est une vertu
...