DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Scène V Huis Clos

Documents Gratuits : Scène V Huis Clos. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 5

ngent... (Il se retourne brusquement.) Ha! vous n'êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. Thème des regards « qui mangent ». Garcin semblent s’oublier. Folie ?

(Il rit.) Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril... Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres.

« Alors c’est ça l’enfer » : toute la pièce n’est peut-être finalement qu’une définition de l’enfer. Définition philosophique, existentialiste, que les personnages nous ont donné A VOIR. (un théâtre philosophique). En même temps, démystification (« Pas besoin de » = inutilité des souffrances physiques) et démythification de l’enfer judéo-chrétien. Athéisme de Sartre. « Quelle plaisanterie ».

« l’enfer, c’est les Autres » : cf cours précédents. Un jour d’oral, ne pas oublier ce que signifie cela. S’appuyer sur l’explication donnée par Sartre lui-même = l’enfer, c’est le rapport que j’établis avec les Autres.. En plus, la majuscule à Autres, habituellement réservée à Dieu : pas besoin de Dieu pour nous juger, il y a les autres.

ESTELLE

Mon amour !

GARCIN. la repoussant.

Laisse-moi. Elle est entre nous. Je ne peux pas t'aimer quand elle me voit.

Le triangle infernal. Une illustration de « l’enfer, c’est les Autres ». Après la théorie, la pratique, après l’argument, l’exemple. Des personnages enfermés par leur désir et leur fuite ou entravés par l’autre. Jamais deux d’entre eux ne pourront s’accorder.

ESTELLE

Ha ! Eh bien, elle ne nous verra plus.

Elle prend le coupe-papier sur la table, se précipite sur Inès et lui porte plusieurs coups.

INÈS, se débattant et riant.

Qu'est-ce que tu fais, qu'est-ce que tu fais, tu es folle ? Tu sais bien que je suis morte.

ESTELLE

Morte ?

Estelle était encore dans l’illusion : prend conscience que tout est déjà fait, ils st morts, et que cela va durer l’éternité.

Les personnages sont nus comme des vers ; Estelle : langage de la haine.

Le coupe-papier : réponse à la 1ère scène : « Alors à quoi sert-il ? » Maintenant, nous le savons : à démontrer son inutilité la mort = la vie sans coupure + une pièce sans coupure, au sens propre, et qui donc ne peut pas ne pas continuer..

Elle laisse tomber le couteau. Un temps. Inès ramasse le couteau et s'en frappe avec rage.

INÈS

Morte ! Morte ! Morte ! Ni le couteau, ni le poison, ni la corde. C'est déjà fait, comprends-tu ? Et nous sommes ensemble pour toujours.

Tragique de la situation : « C’est déjà fait » : portée politique et philosophique du théâtre de Sartre : il faut donc agir dans la vie. La mort transforme la vie en destin. On ne peut pas réécrire son passé, ni lui donner un nouveau sens : on ne peut plus changer les faits de l’intérieur (en agissant) et « on » (les Autres : Gomez, Ines) les juge de l’extérieur.

Rappel de l’éternité « pour toujours » de la situation « ensemble ». Une réflexion sur le temps : nbx symboles et mots qui disent l’éternité : le personnage tragique, dans la tradition classique subit un avenir prédestiné. Avec Sartre, le tragique vient de ce qu’il ne peut plus agir sur son propre passé.

Elle rit.

ESTELLE, éclatant de rire.

Pour toujours, mon Dieu que c'est drôle ! Pour toujours !

GARCIN, rit en les regardant toutes deux.

Pour toujours !

Rire délicat à interpréter. Je le prends pour un rire jaune, une prise de conscience de chacun du tragique de leur situation. Tout est déjà joué. Ils sont en enfer. Il n’y a pas moyen d’y échapper, ni physiquement, ni « mentalement ».

Ils tombent assis, chacun sur son canapé. Un long silence. Ils cessent de rire et se regardent. Garcin se lève.

GARCIN

Eh bien, continuons.

Garcin a le mot de la fin (et la plus grande présence sur scène, et la seule question qui dépasse le désir physique). Il est le personnage qui fait l’unité de la pièce.

Une fin sans fin ? qui sonne comme un début, suggère un recommencement. Cf début de la pièce qui commençait comme une conclusion. Moyen de rappeler que le temps est aboli, l’éternité. L’entrée dans la mort signifiait la fin de la vie (ou l’inverse), et la mort n’a pas de fin.

...

Télécharger au format  txt (7.1 Kb)   pdf (80.5 Kb)   docx (8.9 Kb)  
Voir 4 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com