Sujet d'invention
Dissertation : Sujet d'invention. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar lautrn • 21 Novembre 2017 • Dissertation • 731 Mots (3 Pages) • 763 Vues
SUJET D'INVENTION
Peu avant d'y arriver, l'odeur de l'iode et des algues leur annonça la mer. Tarrou et Rieux ressentait déjà les bienfaits de cette dernière et l'a reconnaissait pour ses atouts naturels et relaxants. Puis ils l'entendirent.
Elle sifflait doucement au pied des grands blocs de la jetée et, comme ils les gravissaient, elle leur apparut, épaisse comme du velours, souple et lisse comme une bête. Tarrou prit les devants et se dirigea vers elle, Rieux fit de même et ils s'installèrent ensemble sur les rochers tournés vers le large. Tarrou appréciait plus que tout cette ambiance détendu. Il se sentait bien. Il observait la mer de fond en comble, les eaux se gonflaient et redescendaient lentement. Cette respiration calme de la mer faisait naître et disparaître des reflets huileux à la surface des eaux. Devant eux, la nuit était sans limite. Tarrou était comblé de bonheur et profitait pleinement des vertus onéreuses et apaisantes de cette mer immense. Il ressentait ce bonheur partagé intensément avec son ami Rieux, qui semblait évadé. Ils se déshabillèrent. Tarrou observait Rieux qui s’apprêtait à goûter à l'eau somptueuse puis le vit plonger le premier. La froideur de l'eau se ressentit instantanément à son expression lorsqu'il entra puis parut tiède au fil des instants lorsqu'il l'a quitta. Au bout de quelques brasses, il savait que la mer, ce soir là, était tiède, de la tiédeur des mers d'automne qui reprennent à la terre la chaleur emmagasiné pendant de longs mois. Il nageait régulièrement. Tarrou apercevait le battement des pieds de Rieux qui laissait derrière lui un bouillonnement d'écume, il suivait chacun de ces faits et gestes et voyait l'eau fuir le long de ses bras pour se coller à ses jambes. Dépassé par l'envie de vivre la même chose, il se décida enfin à le rejoindre et fit un honorable plongeon très remarquable montrant sa satisfaction. Juste après avoir rejoint cette mer magnifique, il ressentit pendant quelques instants une petite frayeur ayant perdu de vue son ami puis l'aperçut à plusieurs mètres immobile et allongé sur le dos, face au ciel renversé, plein de lune et d'étoiles. Tarrou se rapprochait de plus en plus et finit par ressentir la respiration longue et régulière de Rieux qui n'avait jamais eu l'air aussi détendu. Tarrou s'aperçut cependant que Rieux remarquait de plus en plus distinctement sa présence, qui s'approchait d'une brasse indiscrète et d'un bruit d'eau battue, étrangement clair dans le silence et la solitude de la nuit. D'ailleurs, plus il se rapprochait, plus il sentait sa respiration qui devenait facile à définir. Il vit alors Rieux se retourner puis se placer de façon parallèle à lui. Il se mit à nager dans un rythme parfaitement égal à celui de Tarrou. Au bout de quelques minutes, ce dernier commençait à voir que son ami possédait une puissance inférieure à la sienne, ce qui obligea Rieux à précipiter son allure. Ils étaient alors tous les deux ensemble, avec la même cadence et la même vigueur. Tarrou sentaient entre eux une solidarité incroyable et étaient plus unis que jamais. Ils étaient loin de tout, loin du monde. Ils se sentaient libres, libérés enfin de la ville et de cette horrible maladie de la peste qui les avaient poussés à bout à de nombreuses reprises. Tarrou aperçu alors Rieux s'arrêter le premier et le suivit dans son acte. Ils revinrent lentement, sauf à un moment où ils entrèrent dans un courant glacé. Sans rien dire, ils précipitèrent tous deux leur mouvement, toujours ensemble et fouettés par cette surprise de la mer.
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