Synthèse sur la paresse

Mini synthèse sur la paresse

Longtemps considéré comme péché capital, la paresse n’a pas toujours eu une bonne réputation, elle demeure encore aujourd’hui une représentation trouble. La paresse, consiste à ne pas avoir envie de faire ce qu'il serait en principe nécessaire que l'on fasse, pour soi ou pour les autres, afin en général de mieux vivre. On la réduit souvent à un état de mollesse, une répugnance au travail ou à l'effort. On se trompe. La paresse peut être joyeuse, rêveuse, opposante.

Dans une vision chrétienne, Saint- Augustin, dans le premier livre des Confessions, décrit aux chapitres 8 à 10 son enfance paresseuse, il confesse sa paresse et le manque d’ardeur au travail, paresse contrariée par « la passion du jeu » (IX), et « la passion des récits et des fables » (X), « la passion du théâtre et du cirque » (X). C’est le divertissement contre la concentration, se divertir plutôt que se concentrer. Le plaisir contre le labeur, dont il a désormais honte, et la façon dont il fuyait tout effort. Corbière, quant à lui, la considère comme une versatilité : l’auteur décrit un artiste sans art, un amoureux sans femme, un homme qui rêve et qui ne réalise rien ; qui entreprend beaucoup et qui ne finit pas ; un rêveur, une personne versatile… La paresse est ici envisagée comme une stérilité : le fait de ne pas se donner les moyens de ses ambitions, désirs, rêves. Le jeu sur la forme et l'image impose, semble-t-il, un idéal rival à celui du romantisme - en d'autres termes, à travers une authentique déconstruction de l'écriture, il nous livrerait ici une œuvre profondément personnelle

Si notre but sur cette terre est d’évoluer et penser tout au long de notre vie, il est essentiel de pouvoir faire des expériences, bonnes ou mauvaises. L’inaction est le côté vicieux à la paresse, rester indifférent à tout. Des œuvres mettent en scène la paresse de façon humoristique, indulgente ou provocatrice. Le poète français Saint-Amant, dans son sonnet Le Paresseux, explique à son ami Baudoin, qui avait la réputation d'être un bourreau de travail, qu'il se sent si bien au lit qu'il ne se soucie de rien d'autre (problèmes politiques) et a à peine pu consentir à l'effort de lui écrire des vers. Rimbaud, associe la vieillesse à la paresse ; ces deux vieillards qui n’attendent plus rien assis sur un banc (la première strophe donne une image assez précise de ces personnes assises assimilés à des vieillards, ils ont des malformations cutanées, des noirs de loupes, portent des lunettes, ont les doigts déformés par des boulures, des excroissances et le front, le sinciput ridé par la rage, des lépreux non fréquentables). La nuit, nos vieillards, rêvent de l'enlacement de leurs bras avec ceux de la chaise et éprouvent le même plaisir que celui