Théatre

y a-t-il entre la lecture d'un texte théâtral et sa représentation sur scène? Pour répondre à la problématique nous allons développer les points suivant:

1) Les intérêts communs du théâtre lu et joué

-Le divertissement

-La réflexion

-Instruire

2) Les spécificités du théâtre joué par rapport à la lecture

-La mise en scène, la réalité

-L'interprétation des metteurs en scène

3) Autours du théâtre

-La rencontre sociale

- Les limites de la représentation

1) Les intérêts communs du théâtre lu et joué

Tout d'abord le théâtre joué rassemble les objectifs principaux du théâtre lu qui sont de divertir, d'instruire et de faire réfléchir. Le spectateur va voir le théâtre premièrement comme moment de détente. Il cherche avant tout la même fonction que la lecture c’est de suivre une histoire. Le théâtre joué permet donc de divertir. En effet au théâtre comme dans les romans l'œuvre suscite des émotions comme le rire, la pitié ... En effet ces émotions sont transmises par les différents registres (comique, pathétique, ironique, satyrique etc.) Les différentes émotions sont transmises par plusieurs éléments: les gestes des personnages. Comme dans les livres, (avec les didascalies) les gestes traduisent l’émotion du personnage. Selon le geste, le spectateur connait les pensées du personnage. Ces gestes peuvent aussi susciter de la tristesse, de la pitié etc. (encore une fois en fonction du registre de récit). La situation dans laquelle se trouve les personnages détermine aussi le ton du récit .Les mots, les onomatopées enrichissent souvent le comique de l’histoire et le narrateur peut aussi inventer des mots (plutôt dans l’espoir de faire rire encore une fois) Et enfin les personnages ont aussi un caractère ou juste leur apparence qui peut faire susciter une émotion(rire, pitié) Dans Dom Juan le registre comique suscite le rire chez le spectateur par les différents éléments comiques : le comique de situation ici Dom Juan et Sganarelle essaient d’échapper à leurs poursuivants. Ils se retrouvent dans des habits qui change leur statut social et se lance dans un débat. Cette situation est drôle car Sganarelle se prend pour homme de science alors que l’habit ne fait pas le moine. Le comique de personnage est axé sur Sganarelle qui est naïf. Le comique de mot repose sur la réplique du moine bourru ou l’on voit la divinité qu’attribue Sganarelle à cette légende. Et le comique de gestes repose sur les différents gestes que font les deux personnages. Le ton étant comique le spectateur ira voir cette pièce pour rire, se détendre et se divertir.

Assisté à une pièce de théâtre permet donc de se divertir en ressentant les émotions transmises par la mise en scène. Mais il permet aussi de faire réfléchir le spectateur.

Comme dans le théâtre lu, le théâtre joué suscite une post-réflexion au spectateur. En effet comme dans certaine pièce le but est de faire réfléchir le spectateur sur un fait, pour cela le metteur en scène peut introduire la morale au travers du comique c'est le "castigat ridendo mores" corriger les mœurs par le rire. Comme dans l'ile aux esclaves la description du portrait d’Euphrosine est très comique mais dénonce aussi l'aristocratie. Le spectateur va donc premièrement se moquer de l'aristocratie ce qui va le faire rire : comique de la pièce. Puis après la représentation il compare cette situation comique avec celle de son époque qu'il connait. Ce sera une remise en question. Le personne va donc réfléchir sur les points sur lesquels il a ri avec un regard extérieur à l’action et va comparer ces points avec ceux de sa vie qu’il trouvait normale. La pièce créée donc un bouleversement politique et social car tous les mœurs critiqués seront abandonnés ou transformés par leurs pratiquants. On peut donc comparer le théâtre à la fable où à la fin la morale dénonce les mœurs. Comme dans La Fontaine ici la critique et sous-entendu car elle n’est pas directement dite: elle est implicite et c’est le spectateur qui va la formuler lors de sa post réflexion. Cependant la pièce peut aussi critiquer les spectateurs eux-mêmes car lors de la pièce Les bonnes le public était composé essentiellement de bourgeoises qui étaient directement critiquées dans la pièce. C'était donc pour elles une humiliation publique.

Comme vu précédemment la représentation théâtrale pouvait critiquer des faits ou des situations de l'époque. Mais ces pièces devaient se servir des éléments de l'époque pour critiquer. Donc les pièces qui nous sont représentées de nos jours comportent toujours les éléments de l'époque et cela peut donc nous instruire.

Dans Le mariage de Figaro on apprend le fonctionnement d'une maison de maitre au XVIII ème siècle. La mise en scène (et les didascalies) peuvent aussi nous indiquer les tenues vestimentaires, le décor sur l'architecture et l'histoire sur les habitudes sociales. Les éléments de l'époque sont donc mis en présence avec le spectateur qui ne connaissait pas forcément cette époque et s'instruira tout au cours de la pièce. Encore une fois il y a un gros effort sur la mise en scène du metteur en scène car la première source d’information, du moins celle qui frappe le plus le spectateur c’est le décor et les accessoires (costumes objets sur scènes etc.).En effet d’abord pour situer spatialement le spectateur peut s’aider du décor, mais il peut aussi déterminer approximativement le siècle grâce aux costumes. La scène peut être contemporaine et tout de même, par le décor décrire une contrée inconnue à nos yeux. Il faut ensuite que le spectateur soit attentif au langage pour découvrir les termes, les expressions et les formules de l’époque. L’action renseigne aussi sur les mœurs (comme vu précédemment) Dans l’ile des esclaves et les Bonnes on apprend la relation maitre-valet de l’époque.

Les spécificités du théâtre joué est qu'il est composés de plusieurs éléments de mise en scène. En effet contrairement à la lecture où le spectateur doit imaginer les décors s’ils ne sont pas décrits ou que partiellement, dans une mise en scène les décors, les costumes, les jeux de lumière, et tous les accessoires rendent la scène plus réaliste. « Un texte de théâtre est à voir. Un texte de théâtre est à écouter. Est-ce qu'un texte de théâtre est à lire ? »De Francis Huster . Dans un texte de théâtre plusieurs sens sont susciter: la vue car le spectateur peut voir les personnages, l'ouïe car le spectateur entend les bruits de l'action, et certaine mise en scène suscite même l'odorat comme dans «Les Parfums de l’âme », création théâtrale olfactive de Violaine de Carné. Le spectateur n'est plus dans une action virtuelle car ces éléments sont bien réels et affectent directement son corps. Dans la lecture le spectateur n'a que son imagination pour créer l'ambiance de l'action. Les jeux de lumières peuvent aussi symboliquement nous informer sur une personne ou une action importante et focalisent donc l'attention du spectateur. Il est donc moins attentif aux autres éléments et l’apparition dfun personnage peut provoquer une frayeur au spectateur. Ce stratagème est bien entendu impossible au roman car l’écriture stoppe l’effet de surprise. Le roman, contrairement au théâtre, ou en tout cas de façon plus profonde s'intéresse à l'intériorité des personnages (pensées, choses "invisibles") comme le dit Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Les monologues intérieurs du personnage sont, dans une mise en scène directement adressés aux spectateurs et peuvent créés des quiproquos. Le personnage pensant parler seul (et au spectateur) peut être surpris par un autre acteur ou encore d’être espionner par un autre acteur qui sont eux-mêmes espionnés par les spectateurs. Comme vu précédemment le ton est donné par la gestuelle qui est plus faible au théâtre lu car on le trouve que dans les didascalies alors que dans le théâtre joué ces gestuelles sont tout au long de l'action et peuvent être amplifié (parfois ils sont trop amplifié