Théories Des Cercles Vicieux De La Bureaucratie
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Les deux guerres mondiales
La propagation des idéologies notamment le fascisme.
I. WEBER ET LA BUREAUCRATIE WEBERIENNE
1.1 Max weber (21 avril 1864-14 juin 1920)
Biographie :
Economiste et sociologue allemand, Max Weber naît à Erfurt, en Thuringe, en avril 1864, dans un milieu familial protestant comptant des industriels du textile, des hauts fonctionnaires et des universitaires.
Lecteur de Marx, Hegel, Nietzsche, Kant, se passionnant pour l'histoire, la philosophie, l'esthétique, la théologie, il poursuit de brillantes études de droit et d'économie: sa thèse sur les sociétés commerciales au Moyen Age (1889) et le texte de son habilitation portant sur l'histoire des institutions agraires dans l'Antiquité (1891) le font saluer comme un chercheur éminent. Il enseigne le droit et l'économie politique à Fribourg (1894) puis à Heidelberg (1896), mais une santé défaillante lui fait abandonner ses cours en 1898. Après avoir fondé en 1904 la revue Archives de sciences sociales et de sciences politiques avec Sombart et Jaffé, il participe en 1910 à la création de la Société allemande de sociologie.
Engagé dans une activité politique, opposant à Guillaume II, convaincu de la nécessité de l'Etat-Nation, il combat l'antisémitisme, l'anti-européanisme et la démagogie, et adhère au parti social-démocrate en 1918. Membre de la délégation allemande au traité de Versailles, il est sollicité pour travailler à l'élaboration de la Constitution de la République de Weimar. Appelé à la fin de 1918 à la chaire de sociologie de l'université de Munich, il meurt prématurément de pneumonie en juin 1920.
Oeuvres :
Max Weber est considéré comme le fondateur de la sociologie compréhensive, c'est-à-dire d'une approche sociologique qui fait du sens subjectif des conduites des acteurs le fondement de l'action sociale.
Il travailla sur de nombreux objets, souvent liés à sa réflexion sur la rationalité, comme la domination, l'État, la bureaucratie, le droit, la musique etc.
Toutefois, la part la plus importante de son œuvre de sociologue est constituée par une sociologie des religions : il considérait, en effet, que les religions ont apporté une contribution décisive à la rationalisation du monde.
Une science de l’action sociale :
Pour Weber, la sociologie est d’abord une science de l’action sociale. Il considère que la société est le produit de l’action d’individus qui agissent en fonction de valeurs, de motifs, et de calculs rationnels. Expliquer le social c’est donc rendre compte de la façon dont les hommes orientent leur action. Cette démarche est celle de la sociologie « compréhensive ».
Sociétés modernes, Sociétés rationnelles?
Armé de cet outil méthodologique, Weber réalise de multiples études comparatives sur les formes du droit, les types religieux, les modes d’organisation économiques et politiques.
Une interrogation majeure domine ces travaux: qu’est ce qui fait la singularité de la société moderne? ». Selon lui, c’est la rationalisation de la vie sociale qui est le trait le plus significatif des sociétés modernes. En ce sens, il définit l’action rationnelle comme celle tournée vers des valeurs ou un but utilitaire, et implique l’adéquation entre fins et moyens. Selon lui les actions de l’entrepreneur capitaliste, le savant, le consommateur ou le fonctionnaire (appartenant à la société moderne) se fondent sur cette logique de rationalité.
Les types de domination
Dans « Economie et Société », Weber traite des différents types de relations sociales et notamment les formes de domination politique. Il distingue trois formes de domination:
La domination traditionnelle: fonde sa légitimité sur le caractère sacré de la tradition (Le pouvoir des seigneurs dans la société féodale appartient à cette catégorie)
La domination charismatique: est celle d’une personnalité exceptionnelle. Le chef charismatique fonde son pouvoir sur sa force de conviction. L’obéissance à un tel chef tient aux facteurs émotionnels qu’il parvient à susciter, à entretenir et à maîtriser.
La domination légale ou rationnelle passe par la soumission à un code fonctionnel: code de la route, ….
En se basant sur ces trois formes de domination, il distingue entre:
L’organisation traditionnelle : utilise une autorité fondée sur les précédents et les usages. « le leader tient son autorité de son statut social dont il a hérité, et l’extension de cette autorité est fixée par la coutume »
L’organisation charismatique : Elle est basée sur les qualités personnelles du Leader, celui-ci est doté d’une capacité d’influence naturelle due à la forte personnalité et à l’admiration qu’il peut inspirer aux autres .
L’organisation bureaucratique: représente « le type pur » de la domination légale. Le pouvoir fondé sur la compétence et non sur l’origine sociale, s’inscrit dans le cadre d’une réglementation impersonnelle.
1.2 La bureaucratie wébérienne :
Selon Weber, l’organisation bureaucratique est la forme la plus rationnelle parmi les autres formes, elle présente les caractéristiques suivantes :
Seul le chef du groupement occupe la position de détenteur du pouvoir soit en vertu d'une appropriation soit en vertu, d'une élection ou d'un successeur désigné;
Le personnel est libre, n'obéit qu’au devoir objectif de la fonction;
La hiérarchie des fonctions est clairement définie;
Un système de compétences est solidement établi;
Les membres sont nommés selon une qualification professionnelle révélée par l'examen et attestée par le diplôme;
Ils sont payés par des appointements fixes qui varient avec l’échelon hiérarchique;
Tous les membres sont soumis à une discipline stricte.
Les raisons de l’efficacité de l’organisation bureaucratique, d’après Max Weber dépendent des éléments suivants :
La définition claire du travail et de l’autorité de chacun ;
La formalisation des règles ;
Le refus de l’informel et le rejet des préférences personnelles du leader ;
Le contrôle par une structure hiérarchisée de toute l’activité ;
La présence d’experts maîtrisant leur fonction.
Ce système est hautement efficace parce que la dépersonnalisation extrême permet une grande coordination et un très bon contrôle : « Toutes les conséquences d’une action peuvent être calculées : L’incertitude est éliminée ».
Selon Max Weber, la bureaucratie est « un instrument de rationalisation dont se dotent les organisations ». Le type idéal de la bureaucratie comporte trois traits essentiels :
L’impersonnalité des règles;
le caractère d’expert et de spécialité des fonctionnaires ;
un système hiérarchique contraignant impliquant subordination et contrôle.
Après Max Weber, la poursuite de l’analyse scientifique a été difficile. La littérature post-Wébérienne sur la bureaucratie est marquée d’une ambiguïté fondamentale : D’un côté, la plupart des auteurs affirment la supériorité des organisations bureaucratiques du fait de leur rationalité, de l’autre elles sont décrites comme un Léviathan menaçant les valeurs traditionnelles. Ce paradoxe a paralysé l’évolution de la pensée bureaucratique jusqu’à la relecture du type idéal bureaucratique par K. Merton qui sans rompre avec la pensée Wébérienne a analysé le phénomène bureaucratique du point de vue de dysfonctions. Un travail confirmé par d’autres sociologues tels que P. Selznik et Goudner, les fondateurs de la théorie des «cercles vicieux bureaucratiques ».
II. Les cercles vicieux de la bureaucratie :
2.1 Les théories des dysfonctions de la bureaucratiques :
Selon les études et les analyses de MERTON, SELZNICK et GOULDNER, le modèle wébérien est fondé sur une conception mécaniste du comportement humain, une conception qu'ils réfutent. Il s’agit d’un dispositif adapté à l’utilisation des capacités spécialisées et il ne se montre pas particulièrement attentif au rôle joué par l’organisme humain, le comportement des fonctionnaires est dirigé de telle manière qu'ils réalisent les objectifs de l'organisation. Ce que ces auteurs veulent démontrer, c'est qu'il se peut que le modèle wébérien ne réussisse pas, dans tous les cas, à diriger le comportement des fonctionnaires dans le sens voulu, qu'il peut y avoir
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