Andromaque

’Allemagne se comporte de façon criminelle.

Conclusion

La domination de l’Europe par les nazis est impitoyable ; elle attise la haine et

mobilise une opposition toujours plus déterminée. Les formes de la domination

allemande sont une des sources de la défaite des nazis.

m 4. Le contrôle de la société dans l’État nazi

L’État nazi est un système totalitaire qui repose sur le contrôle de la

population et sa soumission totale. Pour y parvenir, un embrigadement de

toutes les couches de la société est organisé de façon systématique.

Le contrôle de la société allemande se fait par une propagande qui est

omniprésente. Un ministère, dirigé par Goebbels, en est chargé. Son objectif

est d’empêcher toute opposition intellectuelle et, à cette fin, la presse, la

radio, le cinéma sont étroitement surveillés. Les bibliothèques sont expurgées

et des milliers de livres sont brûlés sur la place publique. La police veille

à interdire tout ce qui n’est pas dans la stricte ligne de l’idéologie nazie. De

nombreux intellectuels et savants, comme Einstein, quittent alors l’Allemagne.

© H A T I E R

L’État nazi organise des démonstrations à grand spectacle, comme les

parades de Nuremberg et de Berlin, pour mobiliser et fanatiser les masses

allemandes.

L’enseignement est très surveillé par le régime. Les enseignants, de l’école

à l’université, sont sélectionnés par l’État nazi et les programmes sont établis

conformément à la pensée nazie. En dehors de l’école, les jeunes doivent

obligatoirement faire partie des organisations de jeunesse à partir de

1936. Ils sont enrôlés dès l’âge de six ans. À dix ans ils entrent dans la Jungvolk

et prêtent un serment par lequel ils s’engagent à consacrer leur « force

au sauveur » de leur pays, Hitler, et « à donner [leur] vie pour lui ». À

quatorze ans, ils entrent dans la Hitlerjugend et à dix-huit ans ils passent dans

le Service du travail et dans l’armée. Tout au long de ces années, l’objectif de

l’État nazi est de faire de ces jeunes Allemands de bons nazis, obéissants

et dévoués au Führer, de développer leurs capacités physiques et de leur donner

l’esprit de compétition.

L’emprise de l’État sur la population aboutit à la « nazification » de l’Allemagne.

Il est d’autant plus difficile d’y échapper que toute contestation est

impossible. La répression policière est redoutable. Elle est dans les mains

de la Gestapo et des SS, sous les ordres d’Himmler. Leurs méthodes sont

d’une brutalité inouïe : assassinat, torture, déportation dans les camps de

concentration.

©

m 4. L’Allemagne nazie domine et exploite une grande partie de l’Europe

En 1942, l’Allemagne occupe la plus grande partie de l’Europe. On peut parler

d’une Europe allemande. Dans cette Europe qu’elle domine, l’Allemagne

apparaît agrandie : le Grand Reich est formé de l’ancienne Allemagne et des

régions qu’il a annexées, comme l’Autriche, une partie de la Tchécoslovaquie,

la Pologne et l’Alsace-Lorraine. Ces pays, qui, comme la Pologne, sont peuplés

par des non-Allemands, sont destinés à être pillés et à servir de réservoir

de main-d’oeuvre. Les pays conquis sont occupés par l’armée allemande, la

Wehrmacht, et administrés par l’Allemagne. Une partie de la France est considérée

comme libre, c’est la France de Vichy dont le gouvernement collabore

avec l’Allemagne. L’Allemagne a aussi de nombreux alliés, comme l’Italie

ou des États satellites. Seuls le Royaume-Uni et l’URSS sont en guerre

contre l’Allemagne nazie.

La domination nazie est économique. L’Allemagne organise le pillage économique

de l’Europe pour faire face à la « guerre totale », c’est-à-dire à une

guerre qui mobilise toute l’économie. Ce pillage des pays occupés lui permet

de sauvegarder le niveau de vie des Allemands. Ces pays paient les lourds

frais d’occupation de l’armée allemande. Les matières premières et les denrées

alimentaires qu’ils produisent sont réquisitionnées au profit du Grand

Reich. Ils connaissent la pénurie, le rationnement, la misère. Le « marché

noir » fait son apparition.

Pour satisfaire ses besoins en main-d’oeuvre, l’Allemagne utilise les prisonniers

de guerre. Elle recrute environ 7 millions de civils, volontaires ou non,

qui vont travailler en Allemagne. En France, le gouvernement de Vichy instaure

le Service du travail obligatoire (STO).

La domination nazie se traduit aussi par les persécutions auxquelles sont

soumises les populations des pays occupés. Les Juifs, les Tziganes, les Slaves,

considérés par les nazis comme appartenant à des « races inférieures »,

sont victimes de la barbarie nazie. D’abord persécutés, les Juifs sont ensuite

soumis à « la Solution finale », c’est-à-dire à l’extermination. Ils sont envoyés

de toute l’Europe vers les camps de la mort (Auschwitz, Treblinka). Six millions

d’entre eux périssent. Les opposants politiques au nazisme sont emprisonnés,

torturés, exécutés ou déportés vers les camps de concentration d’où

peu reviendront.

France sous occopation Nazie

Introduction

En juin 1940, la France est vaincue par l’Allemagne. Les Français sont soumis

à l’occupation nazie. En quoi leurs conditions de vie sont-elles difficiles à supporter

?

Les multiples difficultés de la vie quotidienne s’expliquent par l’attitude de

l’occupant et provoquent des réactions, sources de dangers supplémentaires.

Les difficultés de la vie quotidienne

Soumise au pillage, la France connaît