Du Français
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D’un sang qu’elle poursuit tourments inévitables. » (v. 276-278).
La tirade amoureuse d’Aricie (v. 415-462) est quant à elle orientée vers le
présent et l’avenir ; c’est un discours optimiste. Aricie porte une attention
véritable à son amant en déclinant ses qualités. Si elle évoque sa propre
personne, elle le fait dans le cadre de sa relation amoureuse :
« J’aime en lui sa beauté, sa grâce tant vantée,
Présents dont la nature a voulu l’honorer,
Qu’il méprise lui-même, et qu’il semble ignorer.
(…) J’aime, je l’avouerai, cet orgueil généreux ! » (v. 438-443)
Mais le combat entre les deux femmes est inégal, et Phèdre sort gagnante. En
prenant connaissance de l’amour des deux jeunes amants, Phèdre va
cruellement décider de ne pas intercéder auprès de Thésée pour suspendre la
mort de son beau-fils. Son égoïsme ingrat provoque du même coup le malheur
d’Aricie.
- Troisième adversaire : Hippolyte. Il éprouve de l’horreur lorsque Phèdre lui fait
sa déclaration. Alors qu’il a répondu favorablement à la confession amoureuse
d’Aricie dans une sorte de chant lyrique à deux (Acte II, sc. 1 et 2), il condamne
l’aveu anormal de Phèdre (Acte II, sc. 5 et 6).
- Mais le véritable obstacle, c’est celui que Phèdre dresse en elle-même.
Le drame de Phèdre - aimer sans être aimée - constitue un obstacle
infranchissable dans le cadre de sa recherche personnelle du bonheur.
L’amour d’Aricie et d’Hippolyte
le DESTINATEUR l'OBJET le DESTINATAIRE :
le secret qui pèse sur leur amour, fuir ensemble Trézène la réalisation de leur amour et
la privation de liberté d’Aricie de leur ambition politique
et leur prétention légitime au pouvoir
le SUJET
Aricie et Hippolyte
les ADJUVANTS les OPPOSANTS
aucun Phèdre ; Oenone ; Thésée ; Neptune ;
le peuple d’Athènes ; le fils de Phèdre Démophon
Commentaires :
- Les deux amants sont eux aussi dans une situation d’isolement. Ils ne peuvent
pas réaliser leur voeu : ils rencontrent l’adversité –active ou passive- de tous les
autres protagonistes. Une sombre issue à leur relation est prévisible car c’est un
couple peu puissant. Aucun d’eux n’a acquis une force de caractère suffisante
ni assez d’autonomie : Hippolyte subit la comparaison de l’héroïsme paternel,
incapable d’argumenter lorsque son père l’interroge sur ses dispositions
amoureuses, n’opposant que le mutisme. Il est d’abord « le fils de… ».
Aricie subit une captivité qui se transforme à l’issue de la tragédie en une autre
forme d’aliénation : plutôt que de la libérer, Thésée prolonge son joug puisqu’il
l’intègre à sa famille et l’adopte, faisant peu de cas de sa revendication
d’appartenance à la famille des Pallantides.
- S’ils rencontrent autant d’opposition, c’est probablement parce que les
mobiles qui les font agir sont trop nombreux en comparaison de leur force.
Ils attirent des hostilités de natures diverses. Phèdre et Oenone leur reprochent à
la fois leur visée politique et leur amour ; Thésée combat à travers eux l’ambition
des Pallantides et la corruption présumée d’Hippolyte ; le peuple d’Athènes
désavoue la légitimité politique d’Aricie et lui préfère un rival politique :
Démophon.
- Avant la fin de la tragédie, il n’est d’ailleurs plus question pour les amants de
rejoindre Athènes : ils préfèrent rêver de Sparte ou d’Argos où ils s’imaginent
rassembler leurs alliés pour s’emparer du trône athénien :
Hippolyte : « De puissants défenseurs prendront notre querelle.
Argos nous tend les bras, et Sparte nous appelle.
A nos amis communs portons nos justes cris.
Ne souffrons pas que Phèdre assemblant nos débris
Du trône paternel nous chasse l’un et l’autre,
Et promette à son fils ma dépouille et la vôtre. » (v. 1365-1370, Acte V, sc. 1)
- Ils représentent tous les deux un contre-point modéré, tendre, face à la force
caractérielle de Thésée et de Phèdre. L’amour d’Hippolyte est farouche et galant,
celui d’Aricie est conforme à la morale, bienséant. Ils ne peuvent résister
longtemps à la domination de Thésée et Phèdre.
Leur innocence est une lueur d’espoir dans le sombre panorama de la pièce ;
mais la tragédie ne saurait s’achever sur une marque d’optimisme. Sur
l’injonction de Phèdre et Thésée, ils seront sacrifiés.
Le retour de Thésée
le DESTINATEUR l'OBJET le DESTINATAIRE :
« Le Ciel » (v. 956, Acte III, sc. 5), le retour de thésée le règlement des désordres
c’est à dire la volonté des Dieux, à Trézène politiques et familiaux, l’Ordre
la fatalité tragique Politique et Moral
le SUJET
Thésée
les ADJUVANTS les OPPOSANTS
Neptune Hippolyte ; Aricie ; Phèdre ; Oenone
Commentaires :
- Thésée est dans une situation différente des autres personnages: s’il se trouve
isolé, ce n’est pas en raison de ses projets mais au regard des fonctions qu’il
incarne.
Thésée suscite de la crainte parce qu’il fait obstacle aux désirs des personnages.
Roi, Juge, Père, il est garant de la préservation de l’ordre social et civil. Thésée
vivant, Phèdre ne peut donc ouvertement exprimer sa passion, elle est confite
dans les lois du mariage ; l’annonce de la mort de Thésée correspond pour elle à
une libération de ses instincts.
Aricie est dans le même cas de figure : Thésée mort, elle n’était plus soumise à
la captivité.
L’annonce de son décès fait aussitôt jaillir toutes les tensions
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