L'Etranger d'Albert Camus
Mémoires Gratuits : L'Etranger d'Albert Camus. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoireshumain à perdre celle qui lui a donné la vie. Donc cette mort se présente au lecteur comme l’épisode fondateur du cheminement absurde de Meursault (argument par la déduction).
Après la mort de sa mère, Meursault continue à mener son existence banale. Il se rend ainsi à son travail comme il l’a toujours fait, décide également d’aller à l’établissement des bains et y rencontre Marie, une ancienne connaissance. Une histoire d’amour semble commencer. Ce deuxième moment est également très important. Cette rencontre se fait par hasard mais elle va aboutir à une histoire plus officielle puisque Marie va le demander en mariage, ce qui est pourtant complètement absurde à cette époque là et renforce le sentiment d’étrangeté qu’inspire Meursault. Depuis quand une femme demande-t-elle en mariage un homme ? De plus Meursault accepte sans toutefois lui dire qu’il l’aime.
Un autre évènement interpellant dans le cheminement de Meursault est la rencontre (puis l’amitié) avec Raymond. Au départ, les deux individus se connaissent très peu, leur amitié va naître grâce à la disponibilité de Meursault et à la solitude des deux êtres. Cependant, les conséquences en seront lourdes voire désastreuses. En effet, c’est parce que Meursault a indirectement pris part au conflit qui opposait Raymond et sa maîtresse qu’il passera du statut d’un employé médiocre à celui de meurtrier. D’abord par une lettre, ensuite en s’emparant de l’arme appartenant à Raymond. Ainsi la rencontre avec Raymond aura été fatale pour Meursault. Il est absurde de se dire que c’est une simple rencontre avec un voisin de palier qui conduira Meursault à tuer un homme d’autant plus que cette liaison d’amitié s’est consolidée par hasard, rien ne laissait présager que les deux hommes deviendraient des « copains ».
Cette amitié avec Raymond va donc conduire Meursault à se retrouver seul sur la plage avec en face de lui, l’Arabe qui le menace avec un couteau. De son côté, il garde l’arme de Raymond contre lui dans sa poche, le doigt sur la gâchette. Tout à coup, il se sent agressé par le soleil et, alors que tout ce qu’il aperçoit se trouble dans sa tête, il tire un premier coup, puis encore quatre fois sur le corps à terre de la victime. Dans cet épisode, le soleil prend une place primordiale quant à l’acte que commet Meursault car c’est sous celui-ci, étouffé par la chaleur, qu’il tire et c’est ainsi que l’irréparable est commis. Ce meurtre est absurde pour de nombreux motifs. Meursault n’a aucune raison de tuer cet homme, il n’éprouve aucune haine et ne semble pas être un individu violent. Il ne prémédite pas non plus son acte puisqu’il tient cette arme par hasard. La seule raison que Meursault trouve vient d’un ensemble de sensations désagréables produites par un soleil accablant (argument par l’induction). Tous ces éléments font de cet acte fatal un geste irréparable et absurde pour la victime et pour Meursault. Les conséquences seront terribles et mortelles : l’Arabe meurt et Meursault est condamné à la guillotine. Autrement dit, ce meurtre est encore plus absurde quand on voit qu’il n’est motivé par rien d’autre que le soleil.
En outre, suite à ce meurtre, l’absurdité peut encore être observée à un autre niveau. En fait, après avoir commis l’irréparable, Meursault va mesurer la portée de son acte et prendre conscience de son existence… en prison dans la solitude. La deuxième partie du roman montrera un autre Meursault, la prison et le procès faisant de lui un être encore plus seul qui finira par trouver la sérénité dans la nuit. L’absurdité est flagrante, puisque la prise de conscience naît dans des réalités négatives : le meurtre, la prison, la condamnation (argument pas la définition).
Mais c’est l’épisode du procès qui atteint le sommet de l’absurdité. Celui-ci prend place un an après le meurtre où Meursault est confronté aux accusations et voit défiler sous ses yeux le témoignage de gens qu’il côtoyait autrefois. Toute cette partie est absurde à partir du moment où on comprend que Meursault est jugé plus par son manque d’émotion lors des funérailles de sa mère plutôt que pour le crime (argument par la comparaison). Il lui est reproché d’être insensible et donc dangereux. En se montrant indifférent à tout ce qui l’entoure, n’acceptant pas de mentir et donc de ne pas être hypocrite, il passe pour une personne naïve qui ignore toutes les conventions sociales et donne libre cours à ses réactions absurde. Meursault sera jugé par la société pour un crime bien différent de celui qu’il a réellement commis, le fait d’avoir « enterré une mère avec un cœur de criminel » et de ne pas s’être laissé aller aux pleurs.
Lorsque l’aumônier parvient à lui rendre visite, Meursault finit par se révolter contre la compassion de celui-ci, ne souhaitant pas se repentir ni même qu’on vienne l’ennuyer avec un quelconque dieu. Il s’ouvre plutôt pour « la première fois à la tendre indifférence du monde » et
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