L'Europe Des Idées De La Renaissance Aux Lumières

l’Asie, l’Europe et ce qu’il appelle la Lybie ce qui est en fait l’Afrique. Comment on est passé de la princesse au territoire ? Le processus demeure assez mystérieux. Qu’en est-il des limites du territoire ? Les grecs se heurtent déjà à cette question : celle de la frontière entre l’Europe et l’Asie. Cette limite n’a cessé de varier au cours des siècles. Paradoxalement c’est incertitude n’empêche pas les grecs d’établir une opposition tranchée entre l’Asie et l’Europe plus précisément entre les caractéristiques des peuples. Aristote écrit un siècle plus tard sur cette question des européens : il s’intéresse à nouveau sur l’opposition Europe/Asie. L’identité européenne se construit au départ par les représentations de l’identité grecque.

L’héritage antique : la plupart des grands hommes de lettres romains ont vécu ou séjourner en Grèce et se sont imprégnés de la pensée grecque et pétris de culture grecque même si ils écrivent en latin. Quelles sont les composantes de cet héritage ? La mythologie gréco-romaine, la littérature, la philosophie (immense importance d’Aristote), les mathématiques. La culture gréco-latine constitue ainsi un patrimoine commun à toute l’Europe. La Renaissance et l’humanisme sont avant tout des redécouvertes de la culture gréco-latine. La mythologie et la littérature antiques demeurent des sources d’inspiration intarissables sur les artistes. Le droit romain constitue également la base de la plupart des systèmes juridiques européens et évidemment l’apport linguistique par le latin. Le latin devient la langue de communication européenne au MA et même jusqu’au 17ème siècle où il demeure la langue de savants.

Le christianisme joue également un rôle de force unificatrice dans une Europe qui est divisée dans une multiplicité de royaumes. C’est sous l’impulsion du christianisme que s’exprime pour la première fois une solidarité européenne au MA, émergence d’une pensée politique de l’Europe. A partir du VIIème siècle. Quel héritage a-t-il légué à l’Europe ? Tout d’abord l’idée d’un Dieu unique créateur de l’univers qui s’oppose au cosmos peuplé de nombreux dieux et déesses des grecs et des romains. L’idée de résurrection également qui rejoint la pensée du judaïsme mais est en rupture avec la vision religieuse gréco-romaine. L’idée de création est liée à la vision de l’Histoire. Les chrétiens introduisent une vision linéaire de l’Histoire, un temps structuré et une marche vers quelque chose qui s’oppose à la conception du temps des grecs qui était cyclique. Nouvelle vision de l’homme qui est spécifique au christianisme : créature de Dieu, comme fils de Dieu et créé à sa ressemblance mais aussi marqué par le péché originel. Un certain rapport à l’image : représentation de la figure humaine mais aussi de la figure de Dieu  l’art européen est un art figuratif. Héritage chrétien médiéval qui a aussi sa face sombre  intolérance religieuse, celle de l’Eglise catholique vis-à-vis des autres chrétiens considérés comme hérétiques mais aussi intolérance vis-à-vis des autres religions  monté de l’antisémitisme au MA. L’époque médiévale apporte aussi d’autres choses étrangères au christianisme. De nouveaux modèles laïques apparaissent au MA par le biais de la chevalerie et de ses valeurs, bonne éducation raffinement etc… Sur le plan intellectuel on a également un apport du MA : naissance des grandes universités européennes (celle de Paris en 1200 suivies d’Oxford et Cambridge ou Padou en Italie en 1222). Grande effervescence, diffusion du savoir. On redécouvre l’œuvre d’Aristote à cette époque.

Le développement des idées scientifiques contribue également à fonder l’Europe ; exemple de l’algèbre européen grâce aux traductions de travaux arabes notamment. L’Europe est donc née d’un grand brassage culturel, volonté de se démarquer des orientaux alors qu’ils sont issus très largement de cet orient.

Renaissance et Réforme

A la fin du 14ème siècle il y a l’émergence de deux mouvements liés : l’humanisme et la Renaissance artistique. On peut considérer le 2nd comme le côté esthétique de l’Humanisme. L’Humanisme c’est un mouvement apparu en Italie au XIVème siècle avec des figures comme Boccace ou Pétrarque et d’autres, ils sont les premiers humanistes. Ils sont souvent originaires de la raison de Florence, berceau de l’Humanisme et des arts de la Renaissance. L’une des grandes caractéristiques du mouvement Humaniste est la fascination pour l’Antiquité, désir de redécouverte des œuvres de cette période. Ils vont voyager souvent, se rendre en Grèce, à Rome pour partir à la « chasse aux manuscrits » et essayer de les transcrire  désir de s’imprégner de ces idées, de cette culture gréco-romaine. La Renaissance artistique est également un mouvement de redécouverte de l’art antique, renouveau des arts : la peinture, la sculpture, l’architecture et même la littérature. La Renaissance est également née à Toscane et gagne progressivement le reste de l’Europe. On distingue trois grandes phases :

- La première Renaissance : la Renaissance italienne qui couvre en gros le quinzième siècle le fameux « Quattrocento ».

- La Haute-Renaissance : apogée du mouvement en Italie et diffusion au reste de l’Europe. De 1490 à 1530.

- La Renaissance « tardive » ou le Maniérisme.

L’art de la Renaissance se caractérise par un certain réalisme directement issu de l’art antique. Les sculpteurs et les peintres vont chercher à rendre les proportions du corps humain telles qu’elles s’observent dans la nature. Ce concept de nature est très important dans la pensée des hommes de cette époque. En architecture on met l’accent sur l’harmonie, et on s’inspire sur les temples antiques.

Recours assez fréquent aux calculs mathématiques et à la géométrie qui ont été redécouverts avec l’œuvre des anciens. Les artistes se veulent également des hommes complets et s’intéressent à d’autres domaines. Figure emblématique de Léonard de Vinci (1452 – 1519) grand artiste et homme de sciences. Ils concevaient l’art et les sciences comme complémentaires.

La Renaissance n’est en réalité qu’une conséquence d’une révolution des valeurs qui va bouleverser en même temps que les arts la philosophie et le monde des idées. Les historiens considèrent que le quinzième siècle constitue une crise des valeurs médiévales dans trois grands domaines : le mouvement humaniste (littéraire et philosophique), dans le domaine des arts (Renaissance artistique), la Religion avec l’émergence d’une pensée critique vis-à-vis du christianisme médiéval (courant critique vis-à-vis de l’Eglise catholique qui aboutira à la Réforme).

Pourquoi cette crise des valeurs médiévales ? En partie, les causes sont à chercher dans les changements sociaux et économiques à la fin du MA. Les historiens invoquent divers facteurs, une explication ancienne qui a dominé longtemps : impact d’un évènement historique important qu’est la prise de Constantinople en 1453 par les turcs. Ces derniers s’emparent du dernier bastion de l’Empire Byzantin. Cet évènement va provoquer un exode massif de penseurs et d’artistes grecs vers l’Italie. Ce sont des réfugiés qui apportent avec eux leur culture et leurs manuscrits.

Autre facteur : facteurs purement économiques, la prospérité des villes italiennes qui se sont enrichies par le commerce à la fin du MA. Dans ces villes on voit se développer une élite urbaine qui va enrichir la vie culturelle. Essor commercial et économique rattaché en partie aux grandes découvertes. Explorations de nouveaux territoires, navigateurs européens qui explorent de nouveaux continents et découvrent finalement l’Amérique. Les conséquences de ces grandes découvertes sont considérables sur le plan économique évidemment (processus de colonisation et d’exploitation des ressources naturelles) mais aussi des conséquences très importantes sur le plan intellectuel. Elles ont un impact sur l’image que les européens se font du monde. Les grandes découvertes sont la première grande confrontation des européens avec d’autres civilisations  immenses retombées idéologiques.

Tous ces évènements ont favorisé l’entrée de l’Europe dans l’âge moderne.

Essor et diffusion de l’Humanisme

Deux aspects principaux que l’on retrouve chez tous les auteurs humanistes de cette époque :

- Fascination pour l’Antiquité

- Une certaine vision de l’Homme, de la « dignité de l’Homme », une certaine foi en l’espèce humaine c’est pour cela que les historiens parlent de l’Humanisme comme une vision optimiste de l’Homme.

Ces deux aspects sont en fait liés.

Figure emblématique de l’Humanisme : Erasme (1469 – 1530). C’est à l’origine un moine hollandais humaniste qui va parcourir l’Europe pour diffuser ses idées et qui doit son rayonnement à son importante œuvre écrite. Erasme n’est cependant pas le premier humaniste.

C’est au quinzième siècle que le mouvement humaniste prend son essor en Italie. C’est Florence qui devient alors le centre de cette efflorescence sans précédents de toutes formes d’arts et de la pensée humaniste. A cette époque règne sur la