L'État Stationnaire De Ricardo
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A partir du problème évoqué plus haut, Ricardo va justifier le recours au libre-échange. Aussi,
la libre importation du blé et des subsistances apparaît comme le moyen de relever le taux de profit et ainsi d’accélérer l’accumulation du capital. L’ouverture aux importations de blé étranger permettrait de relâcher la forte pression à la hausse sur le prix du blé britannique et serait ainsi, en permettant un rétablissement des profits, un remède à la perspective d’état stationnaire de l’économie. A partir de 1819, dans la cadre de son activité de parlementaire, David Ricardo va militer pour l’abolition des lois sur les blés, les Corn Laws, taxes destinées à dissuader les importations de blé étranger à plus bas prix, et donc plus compétitif, que le blé britannique.
2) Adam Smith et la théorie des avantages absolus.
Dès 1776, dans La Richesse des Nations, Adam Smith explique qu'un pays à intérêt à importer un bien dès lors qu'il est moins coûteux que le même bien produit sur le territoire national. Il en découle que chaque pays doit se spécialiser dans la production pour laquelle il dispose d’un avantage absolu, c’est à dire dans le domaine où il est meilleur que tous ses partenaires à l’échange, ou encore, le domaine dans lequel il est capable de réaliser la production à un coût inférieur à tous les autres. L'échange international s'explique alors par des différences de coûts absolus, chaque pays se spécialisant dans la production pour laquelle il dispose d'un « avantage absolu » sur ses partenaires.
L’analyse de Smith se heurte à une contrainte évidente : pour qu’un pays ait intérêt à s’ouvrir aux échanges, il faut d’abord qu’il possède un avantage absolu, c’est à dire qu’il soit plus efficace que ses partenaires dans la production d’un bien. Si ce n’est pas le cas, il n’aura aucun intérêt à participer à l’échange international et cherchera même à mettre en place une politique de protection. Ainsi, une spécialisation absolue limiterait considérablement les échanges dans la mesure où les pays développés monopoliseraient la production de marchandises du fait d’un coût de production faible et d’autres verraient au contraire leur activité réduite à néant. Ricardo va, quant à lui, aborder la question du commerce extérieur de manière moins restrictive en énonçant sa loi des avantages comparatifs.
II - Ricardo et l’apologie du libre-échange
A) La loi des avantages comparatifs de Ricardo (voir le travail sur dossier documentaire)
1) Les hypothèse de départ…
Le raisonnement de Ricardo repose sur un certain nombre d’hypothèses très strictes :
⌦ Il existe un seul facteur de production : le travail. Le capital est assimilé à du travail indirect, c’est à dire que sa valeur est mesurée par la quantité de travail qui a été nécessaire pour le fabriquer ainsi que les outils, les machines, etc. Cette conception part du principe que chaque machine, chaque outil contient une certaine quantité de travail.
⌦ Il existe une parfaite mobilité des facteurs de production à l’intérieur d’un pays. Ainsi, la main d’œuvre circule librement entre les secteurs : pas de problèmes de qualification, de reconversion, etc.
⌦ Il existe un plein emploi des facteurs de production dans chaque pays et notamment pas de chômage.
⌦ Les facteurs de production sont immobiles entre chaque pays. Ainsi, il n’y a pas de migrations internationales de populations ni de firmes multinationales. Pour Ricardo, l’immobilité du capital s’explique par le fait que les entrepreneurs répugnent à aller se placer sous une tutelle étrangère, même pour bénéficier de profits plus élevés.
⌦ Les pays sont de taille identique.
⌦ Les pays ont des techniques de production différentes.
2) Les déterminants de la spécialisation…
La démonstration de Ricardo met en présence deux pays, l’Angleterre et le Portugal, et deux produits, le drap et le vin.
Les coûts de production sont déterminés par la quantité de facteur de production nécessaire à la production d’un bien. La valeur d’une marchandise se mesure par la quantité de travail qu’elle contient. Deux biens s’échangent en proportion de la quantité de travail que requière leur production.
Le Portugal dispose dans l’exemple de Ricardo d’un avantage absolu pour la production du
vin et du drap. Dans la logique de Smith, l’Angleterre serait gagnante à importer les deux productions du Portugal, fabriquées à un coût inférieur. Mais le coût social d’un tel choix pour l’Angleterre serait inacceptable : terres en friches, fermetures d’usines textiles, augmentation du chômage, etc.
Sans avantage absolu, selon Ricardo, l’Angleterre a intérêt à jouer le jeu de la spécialisation et à participer à l’échange. Cependant, sa spécialisation va devoir reposer sur la base d’un avantage relatif et non plus d’un avantage absolu.
Le principe de l’avantage relatif ou avantage comparatif peut s’exposer de la manière suivante : chaque pays tire un gain à l’échange en exportant les biens pour lesquels il dispose du plus grand avantage comparatif en termes de coût de production (ou de productivité) et en important ceux pour lesquels il dispose de l’avantage comparatif le plus faible ;
Ou encore : un pays a intérêt à se spécialiser dans le domaine où il est relativement le meilleur ou le moins mauvais ;
Ou encore : lorsque les coûts de production diffèrent d’un pays à l’autre, chaque pays gagne à l’échange international en se spécialisant dans la production du bien où sa productivité du travail est la plus forte.
Cette loi donne au libre-échange un solide fondement puisqu’un pays ne peut que gagner à pratiquer l’échange : aucun ne peut être exclu de l’échange. Le pays qui excelle dans tous les produits devra se spécialiser et le pays dont la productivité est médiocre devra également se spécialiser sur la base de son avantage comparatif.
B - Les bienfaits du libre échange
1) Tout le monde y gagne.
Le commerce international n’est donc pas un jeu à somme nulle dans lequel l’un ne gagne que ce que l’autre perd comme le pensent les mercantilistes. L’instauration du libre-échange permet d’améliorer la situation de chaque participant à l’échange.
La spécialisation permet une hausse de la production mondiale les chiffres qui suivent doivent vous permettre de comprendre et d’illustrer la phrase en gras, mais vraiment pas nécessairement à redonner en khôlle. [En situation d’autarcie, c’est-à-dire avant la spécialisation, 390 hommes par an permettaient d’obtenir 2 unités de drap et 2 unités de vin. Sur la base du principe des avantages comparatifs, l’Angleterre se spécialisera dans le drap, les travailleurs du secteur viticole passant dans le secteur du drap, soit un volume de travailleurs toujours égal à 220 hommes par an. La productivité dans le drap étant de 1/100 en Angleterre (100 hommes par an en Angleterre pour fabriquer une unité de drap) la production sera donc de 2,2 unités de drap (220 x 1/100) après spécialisation.
Le Portugal se spécialisera dans le vin, les travailleurs du secteur du drap passant dans le secteur viticole. Pour un même volume de travail qu’en situation d’autarcie, 170 hommes par an, la productivité dans la production du vin au Portugal étant de 1/80, la production de vin sera donc de 2,125 unités (170 x 1/80).] La spécialisation internationale permet une hausse de la production mondiale et donc du bien être des participants à l’échange. La possibilité d’obtenir une plus grande variété de biens à des coûts plus bas ne peut que réjouir les consommateurs et les producteurs de tous les pays participant à l’échange.
La spécialisation permet une économie de facteurs qui pourront être consacrés à l’accroissement général des richesses même cas que pour la phrase précédente. [Avant spécialisation, la production de 2 unités de vin et de 2 unités de drap nécessitait 390 hommes par an. Après spécialisation, le Portugal produira 2 unités de vin avec 160 hommes par an (80 pour fabriquer une unité de vin), l'Angleterre produisant quant à elle 2 unités de drap avec 200 hommes par an (100 pour fabriquer une unité de drap) soit un volume de travail utilisé de 360 hommes par an pour produire la même quantité de biens qu'en situation d'autarcie. La spécialisation permet d'économiser le facteur travail, 30 hommes-années dans l'exemple de Ricardo.] La division internationale du travail permet donc une allocation optimale des ressources rares.
2) Les bienfaits politiques.
Il faut également rajouter à ces bienfaits d’ordre économique, un bienfait politique. Ricardo
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