La Géopolitique Des Émotions

s et les classes les plus pauvres, tout comme les préjugés, se font toujours sentir de nos jours. L’idée du « self made man » prévaut chez ces jeunes qui se sont mis en tête que l’on ne peut compter que sur soi-même pour réussir, bien que le désir d’assurer un avenir meilleur aux générations futures soit très fort. Chapitre II : Bien que mondialisation ait pendant longtemps rimé avec américanisation, la tendance tend à s’inverser aujourd’hui. En effet, l’ethnocentrisme occidental couplé à une mauvaise gestion des dettes, a conduit à l’essor de l’Asie. La croissance économique s’est déplacée d’Ouest en Est. Le monde occidental se retrouve tout à coup plus exposé voire vulnérable. Mais cette globalisation du monde est à double tranchant : la libre circulation et le développement des nouvelles technologies facilitent le terrorisme et renforcent le sentiment de méfiance vis-à-vis de l’étranger, la haine des plus pauvres envers les plus riches est exacerbée, la question de l’identité est devenue fondamentale dans un monde sans frontières où chacun tente de trouver sa place. Chapitre III : L’espoir également s’est déplacé de l’Occident vers l’Orient, tout comme la modernité d’ailleurs. L’inde et la Chine se sont ouverts au monde dans cette même optique de développement, on peut parler

désormais de « Chininde ». Le sentiment de fierté contraste avec celui de frustration d’être sans cesse comparé à l’Occident, car l’opposition entre tradition et modernité, autoritarisme et démocratie reste bien présente. Le Japon entre deux eaux se doit de maintenir son cap pour continuer à faire partie des grands de ce monde. Chapitre IV : L’humiliation apparaît dès lors que l’on a le sentiment de ne plus avoir le contrôle de sa vie. L’humiliation peut être bénéfique si elle permet de se dépasser ou au contraire néfaste si elle pousse à la vengeance. Le monde arabe en fait les frais actuellement, car cette rancœur tenace d’avoir été humilié par les Occidentaux le pousse à se replier sur lui-même. Relation de cause à effet, le monde arabe est de plus en plus tourné vers la religion (avec toutes les dérives extrémistes que cela comporte), tandis que le monde occidental va en se laïcisant. Les Arabes sont donc exposés à des problèmes récurrents d’intégration partout à travers le monde, ce qui une fois de plus les ramène à cette quête d’identité : « A quel groupe appartenons-nous, où est notre place » ? Chapitre V : La crise d’identité du monde occidental quant à elle, dévoile un sentiment de peur latent. L’Occident attribue son déclin futur à l’Asie et craint de devenir le musée d’un passé glorieux, il craint d’être envahit par le monde arabe pour finalement devenir une « Eurabie ». Des fléaux tels que la crise économique ou la précarité plongent un peu plus le monde occidental dans l’angoisse. Seule possibilité pour redresser la barre : l’acceptation de l’autre. Chapitre VI : La carte émotionnelle du monde est tripartite ; le monde occidental est en proie à la peur, le monde arabe ne se remet pas de son humiliation et le monde asiatique est porté par l’espoir. Cependant, certaines zones du monde n’entrent pas dans cette classification. C’est le cas de la Russie, fière et peu sure d’elle à la fois, d’Israël qui animé par la vengeance ressasse son passé, de l’Afrique oscillant entre marginalisation et progrès, et de l’Amérique latine tiraillée entre croissance et violence. Chapitre VII : Notre destin ne tient qu’à nous. Bien qu’un monde totalement unifié soit une douce utopie, il faut se rendre à l’évidence ; si l’individualisme prévaut nous courons au chaos. Nous devons être capables d’accepter le changement pour que notre situation évolue, et nous devons cesser de penser que la réussite des autres signifie notre déclin. V – Les limites de l’ouvrage On peut regretter que l’auteur offre une vision plutôt manichéenne du monde avec cette structure en trois blocs dirigés par trois émotions. Ce qui est dommage car chaque fois on aurait aimé pouvoir peser le pour et le contre, et pas forcément s’entendre dire que tout va bien en Asie, que l’Occident dépérit et que le monde arabe est au bord de l’implosion. Finalement on a parfois presque l’impression que l’auteur impose son point de vue plutôt que de le proposer comme ça doit être le cas dans un essai. VI – Dix raisons de lire ce livre Au vue du titre, La Géopolitique de l’émotion m’a paru être un ouvrage complexe et je ne savais pas trop à quoi m’attendre en débutant ma lecture. J’ai même craint de ne