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La Pensée Consciente n'Est Qu'Un Épiphénomène De La Pensée Organique

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yse du sujet : Un texte qui tente de mettre en lumière la généalogie de la notion de conscience. Loin d'être une qualité constitutive de l'homme, elle n'est apparue qu'à la faveur de la nécessité sociale et vitale, et ne représente qu'une très petite partie de son être dont la majeure part vient du fond des âges et échappe à la représentation consciente.Conseils pratiques : Attention à ne pas opposer seulement conscience et inconscient suivant les schémas freudiens. L'optique de Nietzsche est ici radicalement différente : la critique de la conscience s'exerce au nom de la vie pensée comme force, dont la vie sociale et consciente n'est jamais à ses yeux qu'un affaiblissement ou un abâtardissement.

IntroductionDans la philosophie classique, et notamment chez Descartes, la conscience constituait une donnée originaire de l'homme comme sujet pensant. Dans la Méditation seconde, Descartes affirme ainsi : « Je ne suis donc, précisément parlant, qu'une chose qui pense, c'est-à-dire un esprit, un entendement ou une raison ». La conscience était intrinsèquement liée à l'essence de l'homme et permettait, par là même, de le définir comme être raisonnable.Un changement de perspective s'opère avec Nietzsche : la conscience n'est plus une donnée originaire en l'homme, mais le résultat et le produit d'une histoire. Sa naissance est donc déterminée par un certain nombre de circonstances, que Nietzsche définit dans le présent texte.En procédant à son étude ordonnée, nous tenterons de montrer comment Nietzsche répond aux deux problèmes qui suscitent sa pensée : par quel processus expliquer l'apparition de la conscience ? Et comment la redéfinir dans cette perspective historique ? Nous pourrons ainsi préciser le sens du déplacement qu'il fait subir au concept de conscience, par rapport à Descartes.1. Les thèses du texteDans un premier moment, Nietzsche avance trois thèses fondamentales. Elles ne sont justifiées et expliquées que dans la suite du texte. Il nous faut cependant les commenter telles quelles. Elles nous permettent en effet de définir exactement la perspective de l'auteur.A. Caractère social de la conscienceLa première thèse de Nietzsche est fortement restrictive. La conscience, nous dit-il, est un « réseau de communication entre les hommes », et elle n'est que cela (I. 1). Que signifie cette expression ? Le terme de « réseau » implique un faisceau de liens entre individus. Il permet de définir la conscience comme relations entre les hommes. Quelles sont les conséquences de cette définition ?Tout d'abord, la notion de réseau qualifie une relation. Elle remet ainsi en cause une thèse classique : la conscience définirait l'intériorité d'un sujet solitaire, seul face à lui-même, abstraction faite des rapports qu'il pourrait entretenir avec d'autres hommes. Or il n'en est rien pour Nietzsche : selon lui, la conscience ne caractérise pas l'intériorité de l'âme humaine. Elle implique au contraire la confrontation de plusieurs individus. Elle naît à l'occasion de leur rencontre et assure leur lien.D'où une deuxième conséquence : puisque la conscience qualifie les relations entre les hommes, elle est par essence sociale et collective. C'est la deuxième caractéristique du « réseau » : il relie les membres d'une collectivité. On ne peut donc séparer la conscience des hommes de la société dans laquelle ils évoluent : la conscience a un caractère essentiellement social.B. Caractère historique de la conscienceLa seconde thèse de Nietzsche, énoncée ligne 2, renforce la première thèse, en insistant sur le caractère purement social de la conscience. Mais elle lui ajoute une autre idée : la conscience a une histoire. Elle est le résultat d'un processus historique : elle a en effet été « forcée de se développer ». L'enjeu de la suite du texte est précisément d'expliquerpourquoi et comment la conscience humaine peut apparaître. Mais auparavant, il nous faut signaler une conséquence majeure de cette seconde thèse.C. La conscience ne définit pas une nature de l'hommeAffirmer l'historicité de la conscience, c'est en effet dire que la conscience n'est pas originaire ni innée en l'homme. Elle résulte d'un processus au cours duquel l'homme finit par l'acquérir.Par conséquent, la conscience n'est pas intrinsèquement liée à une nature humaine. Elle ne permet pas de définir l'homme dans ce qu'il a de propre. Elle n'est en effet qu'une possibilité pour l'homme, qui « aurait pu s'en passer » (I. 3) s'il vivait en solitaire, en dehors de toute société. L'homme devient conscient sous l'effet de circonstances contingentes, et non par une propriété nécessaire de sa nature.Nietzsche affirme donc conjointement le caractère collectif, historique et contingent de la conscience. Il s'agit désormais d'en expliquer la naissance et le développement.2. Explication : l'origine de la conscienceEn un deuxième temps de son raisonnement (I. 4 à 11), Nietzsche retrace le processus de formation de la conscience. Il détermine ainsi les conditions d'apparition de la conscience chez l'homme. Quelles sont-elles ?A. La conscience comme condition de survieLe raisonnement de Nietzsche procède en trois temps.Il part tout d'abord d'un constat : la faiblesse physique de l'homme ne pouvait lui permettre de survivre, s'il ne s'était pas associé à d'autres hommes. Il était en effet « le plus menacé des animaux ».En un deuxième temps, Nietzsche définit cette vie en collectivité comme un « besoin » (I. 6 à 8). Ce terme est à prendre au sens fort : il s'agit d'une nécessité d'ordre physiologique. Sans la vie en collectivité, l'espèce humaine ne pourrait survivre. L'homme est donc placé devant un problème : comment assurer ce lien entre les individus ?La conscience apparaît en un troisième temps comme solution du problème. La conscience permet en effet l'exercice de la parole, et seule la parole peut assurer un lien entre les hommes. Sans la conscience, aucun savoir de soi n'est possible. Aucune relation entre soi et les autres ne peut naître. La conscience trace ainsi un lien entre le domaine individuel des sensations, des besoins, et le domaine collectif du langage.La conscience se présente donc comme un instrument nécessaire à la survie de l'espèce humaine. Quelles conséquences implique cette définition ?B. La conscience : une nécessité physiologiqueNietzsche ne nie pas l'existence de la conscience. II opère néanmoins un déplacement de son concept : la conscience n'est plus essentiellement liée à une nature raisonnable de l'esprit humain. Elle satisfait une nécessité physiologique de conservation de l'espèce. Suivant un mouvement de pensée qui lui est habituel, Nietzsche rapporte ainsi la' conscience de soi à une exigence vitale.C'est pourquoi il use de guillemets avec des mots comme « conscience » et « sût ». Dans la perspective historiciste de Nietzsche, ces termes perdent leur signification traditionnelle. Chez Descartes, la conscience définissait l'esprit humain : l'exercice du doute montrait que l'esprit se distinguait par essence du corps, dans la mesure où il pouvait « subsister » sans lui. La démarche historique de Nietzsche aboutit au résultat inverse : elle établit que l'apparition de la conscience est intrinsèquement liée aux exigences du corps. La signification courante 'de la notion de conscience dissimulait ainsi sa véritable origine.Pour reprendre un terme nietzschéen absent du texte, la conscience est en définitive une manifestation de la volonté de puissance. Elle permet en effet une augmentation de la puissance de l'homme, en garantissant sa vie en collectivité. La conscience ne donne pas à l'homme un statut privilégié par rapport à l'animal, mais seulement une puissance supérieure.Cette histoire de la conscience implique cependant un présupposé : la conscience n'embrasse pas toute l'activité de l'homme. Nietzsche met en lumière ce principe dans le dernier moment de son texte.

3. Existence d'un inconscientLe dernier temps du texte, introduit par l'adverbe « car », fait apparaître un principe : l'existence d'un inconscient. Il animait néanmoins la démarche nietzschéenne depuis le début du texte : l'adverbe « car » en témoigne. Comment Nietzsche met-il en évidence ce principe ?A. La pensée n'est pas nécessairement conscienteTout d'abord, Nietzsche fait de l'inconscient une propriété de tout être vivant. Ce faisant, il se montre cette fois proche de Descartes, affirmant avec lui que la conscience n'appartient qu'à l'être humain.Pour Nietzsche cependant, l'inconscient n'est pas de nature simplement physiologique : il est psychique. L'inconscient ne concerne pas uniquement, comme chez Descartes, les mécanismes corporels : il y a bien une pensée inconsciente, agissant en deçà de la conscience.Nietzsche préfigure ainsi les thèses de la psychanalyse. Il ne donne cependant aucune définition de la « pensée » inconsciente, dans ce texte du moins. L'existence d'une pensée inconsciente demeure en effet problématique : comment définir la pensée sinon par la conscience ? C'est une interrogation que le texte laisse sans réponse.B. La conscience se limite à la sphère du langageLes dernières lignes reprennent la thèse initiale du texte : la conscience se limite

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