Méditerranée Interface Nord Sud

émographiques. Dans la partie européenne, les croissances démographiques sont faibles et davantage liées aux flux migratoires qu’à l’accroissement naturel. Avec moins de deux enfants par femme, le renouvellement des générations n’est pas assuré. La transition démographique est achevée, la population vieillit, confrontant l’état à de nombreux problèmes (retraites à financer, structures pour prendre en charge la vieillesse…). D’autre part, les PSEM ont une croissance démographique inégale, la transition démographique continue pour certains, avec une réduction importante de la mortalité (les progrès médicaux font chuter la mortalité infantile) et une natalité élevée (plus de trois enfants par femme en Libye, Syrie…) alors que dans d’autres pays comme la Tunisie, ont déjà achevé leur transition. Si certaines populations rajeunissent et explosent à la fois (40 % de la population est de moins de vingt ans en Algérie), d’autres sont affectées par des dynamiques contraires (fécondité en Tunisie de 1,72, contre 1,98 en France). Par ailleurs, il y a plusieurs conflits entre les pays, comme par exemple le Maroc, l’Algérie et Mauritanie au sujet du Sahara occidental. Il y a aussi des conflits au sujet de l’eau, c’est le cas entre Israël, le Liban, et la Syrie au sujet du contrôle des eaux, du Yarmouk, du Jourdain et du plateau du Golan. Des tensions existent également entre la Turquie et la Syrie au sujet de l’utilisation des eaux du Tigre et surtout de l’Euphrate.

Malgré les inégalités et les nombreuses fractures qui caractérisent l’espace méditerranéen, il est une grande zone d’échange

En effet, la Méditerranée est à la jonction de trois routes maritimes majeures : Gibraltar, le Bosphore et Suez. Cette fonction de carrefour se traduit par la présence de nombreux ports équipés. Comme les flux commerciaux et migratoires se sont intensifiés alors le commerce des matières premières et des produits énergétiques est devenue le fondement essentiel de l’économie méditerranéenne. D’ailleurs dû aux potentiels économiques différents, il y a de nombreux échanges de marchandises, cependant ils sont très dissymétriques : les PEM exportent vers les PSEM une part minoritaire de leurs productions alors que les PSEM font avec les PEM la majorité de leurs échanges qui sont aussi très inégaux, les exportations européennes sont composées de céréales et de produits agroalimentaire ainsi que des produits manufacturés à haute valeur ajoutée. Les exportations des PSEM sont essentiellement formées d’hydrocarbures et d’autres matières premières agricoles. En dehors des pays pétroliers, les échanges sont déficitaires. L’interface Méditerranée fonctionne donc bien mais surtout à l’Ouest, et majoritairement au bénéfice du Nord. De plus les PSEM servent surtout d’usines d’assemblage aux grandes marques de textiles, et des firmes de services notamment des centres d’appel. Les mobilités humaines montrent aussi que la Méditerranée est un espace intermédiaire : le Nord accueille les migrants venus du Sud car Les niveaux de vie des pays européens sont attractifs, le bassin méditerranéen est la région qui compte le plus d’émigrés (64 millions) dans le monde. Ces migrants enrichissent leur pays natal, souvent, par le jeu des remises. D’autre part, les ressources touristiques constituent une manne vitale. Cependant ces migrations sont à double détente : les PSEM accueillent eux-mêmes des migrants d’Afrique subsaharienne. D’autre part, chaque année, 250 millions de touristes y transitent. Les flux se dirigent prioritairement vers les littoraux du nord du bassin méditerranéen, puisque France, Espagne et Italie devancent largement, en nombre de touristes, la Turquie, l’Égypte, le Maroc et la Tunisie. Néanmoins il ne faut pas exagérer le dynamisme généré par le tourisme au Sud car ces destinations découragent parfois les touristes attentifs à leur sécurité politique (terrorisme) ou sanitaires. Le Maroc, la Tunisie et la Turquie sont les seuls États où le tourisme représente plus de 5 % du PIB.

Ainsi plusieurs facteurs favorisent les échanges de l’espace méditerranéen et des efforts sont faits pour promouvoir son ’intégration.

D’ailleurs, des accords sont passés entre l’Europe et le bassin méditerranéen. en 1995, la conférence de Barcelone lance le programme MEDA (renouvelé en 2000 et complété en 2007 par l’Union de la Méditerranée). Financé par l’UE, il vise au co-développement et à la création d’une zone de prospérité partagée, fondée sur un partenariat économique et financier, et l’installation d’une zone de libre-échange vers 2010. En outre, 47 États ont, par exemple, signé une feuille de route pour réduire les rejets d’eaux usées en Méditerranée. De plus D’autres efforts sont fait au nord, l’union européenne a intégré la Grèce en 1986, la péninsule ibérique en 1986, la Slovénie, Chypre et Malte en 2004, l’adhésion de la Turquie est envisageable, mais les réticences envers un pays majoritairement musulman et pas toujours aussi démocratique que l’exige l’Europe, cela montre que les frontières mentales pèsent encore lourds. Par