Qu'est-ce qui pousse les héroïnes de Madame de La Fayette, Madame de Staël et Colette à dire adieu à l'amour ?
Rapport de stage : Qu'est-ce qui pousse les héroïnes de Madame de La Fayette, Madame de Staël et Colette à dire adieu à l'amour ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Ggaa • 30 Octobre 2018 • Rapport de stage • 843 Mots (4 Pages) • 887 Vues
Si, comme on l'affirme souvent, les peuples heureux n'ont pas d'histoire, les couples heureux sont également rarement mis à l'honneur par les écrivains. C'est ce que confirme ce corpus qui rassemble trois femmes ayant décidé de renoncer à l'amour. Il ne s'agit pas ici de simples ruptures et la décision prise par les trois personnages n'est pas sans conséquences. Mais qu'est-ce qui pousse les héroïnes de Madame de La Fayette, Madame de Staël et Colette à dire adieu à l'amour ? Certes, les personnages qui entourent ces trois femmes ne sont pas étrangers à cette décision. Reste que ce renoncement est également lié à des raisons personnelles. Paradoxalement c'est peut-être aussi la puissance de l'amour qui pousse certains personnages à prendre leurs distances.
Ce sont tout d'abord les autres personnages qui poussent ces femmes à renoncer à l'amour. En effet, Delphine ne cache pas qu'elle fait ce sacrifice en partie parce que Matilde l'a « adjurée de partir ». Comme l'indiquent les derniers mots du texte, Delphine « se résigne à souffrir ». Le personnage de Colette s'adresse quant à lui à celui qu'elle a décidé d'abandonner. Renée en profite pour formuler une série de reproches. Tout se passe comme si Max, par son attitude, était en partie responsable de cet éloignement, comme le prouve cette interrogation rhétorique : « N'es-tu pas, en croyant donner, celui qui accapare ? » De même, en voulant mener Renée vers le bonheur, Max lui refuse « le droit d'être triste ». La situation semble différente dans l'extrait de La Princesse de Clèves car le discours du personnage paraît moins dur. Toutefois, la princesse de Clèves rappelle à Monsieur de Nemours que la mort de Monsieur de Clèves se dressera toujours entre eux. Surtout, elle rend en partie celui qu'elle quitte responsable de cette issue tragique, puisqu'elle s'écrie : « Pourquoi faut-il […] que je vous puisse accuser de la mort de M. de Clèves ? » En somme, ce renoncement à l'amour semble presque imposé aux personnages.
Pour autant, c'est aussi pour des raisons personnelles que chacune de ces femmes préfère dire adieu aux sentiments amoureux. La « destinée », pour reprendre un terme utilisé dans l'extrait de La Princesse de Clèves, n'est pas la seule responsable. Ces trois personnages sont en effet gouvernés par leurs émotions, même si ces dernières varient selon les textes. Renée avoue ainsi que Max a sous-estimé son « orgueil de pauvresse ». Le personnage de Colette fait bien un choix : celui de la fuite pour vivre « vagabonde » et « libre ». C'est davantage cette volonté de ne pas s'ouvrir à un autre et de ne pas s'enfermer dans cette relation qui guide le personnage. Les deux autres héroïnes du corpus sont dans des situations bien différentes. La princesse de Clèves est pour sa part tenue par un sentiment de « devoir » auquel elle ne peut échapper, comme le suggère bien la répétition du terme. Si Monsieur de Nemours qualifie cette attitude de « vertu austère », la princesse de Clèves préfère le terme de « bienséance » pour décrire sa volonté de
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