Taff Kpowell

90,0 94,4 87,5 77,5 75,9 95,8 38,1 86,5

73,1 80,8 86,3 86,3 81,8 78,2 42,6 86,4 69,6

* Profession et catégorie socioprofessionnelle.

Source : INSEE, Enquête permanente sur les conditions de vie, 2004.

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Microordinateur non portable 54,9 55,1 71,6 64,5 45,1 39,8 17,0 38,4 41,4

de statuts professionnels peuvent expliquer l’absence de tendance au nivellement des consommations; les non-salariés font, par exemple, souvent des dépenses plus somptuaires que les salariés pour soigner leur image professionnelle. Plus récemment, Pierre Bourdieu a montré que certaines pratiques sociales, dont l’acte de consommation, sont fonction des habitudes dans le comportement (« habitus »), que ces dernières découlent à la fois de l’histoire personnelle des individus et de leurs milieux sociaux d’origine et d’arrivée. Bourdieu parvient à la conclusion suivante : les classes populaires sont animées dans leurs choix de consommation par un souci utilitariste qui s’oppose au souci de paraître des classes moyennes. Par ailleurs, plus les individus appartiennent à des milieux sociaux proches (cadres supérieurs et professions libérales par exemple), plus leur culture et leurs habitudes sont communes et plus leurs pratiques de consommation vont se ressembler. Ainsi, sans écarter le revenu, Bourdieu intègre le facteur culturel comme facteur explicatif principal des différences de consommation.

LA CONSOMMATION COMME ACTE SOCIAL

La thèse du modèle diffusionniste, défendue par John Duesenberry, considère que chaque catégorie a tendance à imiter le modèle de consommation des catégories les plus aisées. Pour Duesenberry, la consommation est fondée sur l’imitation : le groupe leader, les « A » (cadres et professions libérales), constitue un « modèle » (une référence). Il trace la voie aux « non-A » (tous les autres groupes), qui cherchent à l’imiter et copient ses dépenses dès qu’ils le peuvent.

q La consommation, signe d’appartenance à un groupe social

En 1899, l’économiste américain Thorstein Bunde Veblen montre qu’à revenu identique, deux individus peuvent ne pas avoir la même consommation, car celle-ci n’a pas la Les consommations même fonction pour eux. Selon Veblen, un individu est « arrivé » socialement lorsqu’il ostentatoires présente deux caractéristiques : il dispose, d’une part, d’une aisance financière et, Inventée par Veblen, l’expression de « consommations ostentatoires » est d’autre part, de loisirs importants, c’est-àrestée pour les produits pour lesquels il dire qu’il peut consommer son temps de n’existe pas de relation inverse entre façon improductive. Il s’agit donc, pour ce prix et quantités demandées : plus ils type d’individu, d’adopter un comportesont chers, plus leur demande augmenment démontrant par des « consommatera, car un nombre croissant d’individus sera exclu de leur consommation. tions ostentatoires » qu’il dispose de temps Ces produits possèdent un fort pouvoir libre et d’argent. Il affirme ainsi son appartede différenciation sociale (biens de luxe, nance à la « classe de loisirs » (la bourgeoivoyages lointains…). sie commerçante et financière de l’époque selon Veblen). Il cherche alors à se distinguer en gaspillant des ressources monétaires et temporelles, gérées, au contraire, de façon productive et rationnelle par la classe laborieuse (ouvriers, techniciens, ingénieurs…).

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q La consommation, instrument de différenciation sociale