Montaigne, sur la naissance d'un enfant monstrueux
Cours : Montaigne, sur la naissance d'un enfant monstrueux. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Arion • 14 Février 2019 • Cours • 956 Mots (4 Pages) • 860 Vues
Lecture analytique Texte 1 : Montaigne « Sur la naissance d’un enfant monstrueux ».
Au XVIème siècle, la redécouverte des textes de l’Antiquité, une réflexion sur la religion et sa place dans l’univers, ainsi que les bouleversements idéologiques liés aux guerres de religion ont conduits les auteurs à développer un courant de pensée centré sur l’homme, l’Humanisme. Michel de Montaigne s’inscrit dans ce mouvement artistique et littéraire, en particulier à travers une œuvre majeure, Les Essais, publiés entre 1572 et 1595. Dans celle-ci, il évoque des sujets très divers, mais toujours dans le but de faire réfléchir le lecteur à sa propre condition, ainsi qu’au monde qui l’entoure. Le chapitre 30 du livre II des Essais évoque la rencontre de l’auteur avec un enfant monstrueux, et les conclusions qu’il a pu tirer de l’existence de cet enfant, ainsi que de la manière dont il est perçu. On peut se demander dans quelle mesure cette anecdote est en réalité une invitation sur l’ouverture à l’autre. La description objective de cet enfant est un prétexte à une argumentation humaniste.
- La description objective de l’enfant.
- Une expérience personnelle.
- Récit à la première personne : « je ».
- expérience personnelle, racontée comme une anecdote : « Je vis avant-hier ».
- Ménage un effet d’attente : « étrangeté » annoncée l.2 ; mais expliquée seulement à la ligne 7 : « Il était attaché et collé à un autre enfant sans tête ».
- Le premier paragraphe est la description de cette expérience personnelle : emploi des temps du récit au passé et de la description : passé simple : »vis » l.1 ; imparfaits de description « disaient », « conduisaient », « était », « se soutenait », « marchait », « gazouillait », « semblaient » « avait ».
- Une description scientifique.
- Le choix du « je » est un gage de vérité. C’est une vision concrète, et non une légende.
- Montaigne s’est renseigné, il connait des évènements antérieurs : plus-que-parfait : « avait été cassé » l. 9. ; « âgé de quatorze mois tout juste ».
- Il utilise un vocabulaire du corps humain « pieds », « tétins », « canal du dos », « tête », « bras ». Cela montre une observation minutieuse de la situation.
- L’humanité de l’enfant.
- Cependant, Montaigne choisit de ne pas parler de cet enfant comme d’un « monstre », et insiste sur son côté enfantin, attachant : « gazouillait », « «comme si un plus petit enfant voulait en embrasser un second ».
- L’expression « un autre enfant » insiste bien sur la nature humaine de celui-ci.
- Il le compare aux autres enfants : « ordinaire » l.3 ; « à peu près comme les autres enfants du même âge ».
- Il anticipe les raisons de la différence : l’origine de son bras déformé est accidentelle « c’est qu’il lui avait été cassé accidentellement ».
- Un texte argumentatif humaniste.
- Une critique du comportement humain.
- Critique implicite de l’attitude de la famille, dont les liens sont mis en doute : « qui disaient être ». « pour tirer de cela quelque sou ».
- le « cela » a tendance à objectiver l’enfant, dans la façon dont sa famille le traite.
- La blessure du bras est à la forme passive « avait été cassé », mais sans complément d’agent. On ignore les circonstances de la fracture, les soupçons pèsent donc sur la famille.
- On peut donc ici évoquer le fait qu’il utilise un registre pathétique : il fait appel à la pitié du lecteur.
- Il modalise l’utilisation du terme « monstres » : « que nous appelons monstres » (l. 11).
- Les références culturelles et l’intertextualité.
- Les humanistes font de fréquents retours aux grands penseurs antiques. Ici, la citation de Cicéron, emblème du savoir, permet de critiquer l’empirisme, c’est-à-dire la théorie répandue selon laquelle toute expérience est généralisable et donc théorisable, et que l’inné n’existe pas.
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