Neisseria gonorrhoeae
Fiche : Neisseria gonorrhoeae. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Christian Chastagnier • 21 Mai 2018 • Fiche • 1 342 Mots (6 Pages) • 667 Vues
Généralités
Depuis le début du XXI siècle, les infections au gonocoque sont en perpétuelle augmentation en France, en 2015 nous pouvions noter que 15 000 personnes étaient infectées. Découverte pour la première fois en 1879 par Albert Neisser, depuis il a été découvert divers groupes de Neisseria : le premier groupe est constitué des pathogènes dont Neisseria gonorrhoeae ensuite il y a le groupe des commensaux ainsi que des Neisseria peu communs.
Neisseria gonorrhoeae est un diplocoque en forme de grain à café qui a pour unique hôte l’être humain elle est dite sténoxène, elle colonise l’Homme au niveau de l’appareil urogénital ainsi que les muqueuses pharyngées, plusieurs espèces de Neisseria peuvent subsister dans ces lieux comme Neisseria perflava, Neisseria sicca Neisseria flava qui sont commensales contrairement à Neisseria gonorrhoeae.
Sa transmission est possible uniquement par voie sexuelle lors de rapports on peut noter que la transmission d’un homme infecté à sa partenaire est plus à risque (50 à 70% d’infection) que l’inverse (20% d’infection). Elle est responsable de la blennorragie et est souvent asymptomatique pour la femme mais provoque potentiellement une cervicite ou une urétrite ainsi que dans des cas rares une septicémie subaiguë ou une arthrite septique ont pu être recensé, contrairement à l’homme qui y est plus sujet et va développer le plus souvent après une période d’incubation inférieure à une semaine une urétrite aiguë,. Neisseria Gonorrhoeae est une bactérie gram négative se regroupant deux à deux dit diplocoque avec une forme en grain de café (Figure 1). Ses caractères biochimiques sont ceux présentés dans la figure 2.
[pic 1]
Figure 1 : Neisseria gonorrhoeae au microscope optique suite à une coloration de gram.
Glucose | Fructose | Maltose | Saccharose | ODC | Uréase |
+ | - | + | - | - | - |
Lipase | PAL | β-Gal | Proline Amylase | GGT | Indole |
- | - | + | + | - | - |
Fig 2 : Différentes caractéristiques biochimiques de Neisseria Gonorrhoeae (+ signifie positif au caractère, - signifie ne présente pas le caractère) GGT : Gamma-Glutamyl Transférase, β-Gal : β-Galactosidase, PAL : Phosphatase Alcaline.
Mécanisme d’infection
Neisseria gonorrhoeae doit adhérer aux microvillosités cellules épithéliales pour cela les pili type IV présents à sa surface doivent entrer en contact avec les cellules. Les pili de type IV sont composés sur toute la longueur de protéines PilE sauf à l’extrémité du pilus d’une protéine PilC qui va permettre l’adhésion aux cellules épithéliales (Figure 3). Plusieurs heures après l’exposition des pili à une cellule épithéliale la quantité des pili en contact va diminuer et laisser place aux protéines d’opacité présentes initialement au sein de la membrane externe du gonocoque (Opa).
Ensuite une endocytose de Neisseria gonorrhoeae au sein de la cellule est nécessaire et va être catalysée par la présence du lipooligosaccharide qui mime les glycosphingolipides humains (LOS, structure Figure 4) car les cellules épithéliales présentent à leur surface un récepteur à l’asialoglycoprotéine de plus cette ressemblance va permettre de stopper la menace d’anticorps. Cette internalisation va permettre une multiplication bactérienne ainsi qu’une protection contre les anticorps et les leucocytes. Il est remarquable que le LOS va aussi avoir une seconde fonction qui est d’assurer la survie du gonocoque une fois internalisé, en effet si le lipide A du LOS est modifié, Neisseria gonorrhoeae devient plus vulnérable aux mécanismes de destruction cellulaire. Suite à sa multiplication le gonocoque va être exocyté et pouvoir commencer une infection qui va mener à une inflammation.
[pic 2]
Figure 3 : Schéma d’un Pilus de Neisseria Gonorrhoeae
[pic 3]
Figure 4 : Schéma du Lipooligosaccharide
Neisseria gonorrhoeae a divers outillages permettant de surmonter le système immunitaire ainsi que les différentes enzymes :
La membrane externe | Résiste aux capacités lytiques des lysozymes car le peptidoglycane des grams– n’est pas en surface mais est intercalé entre deux membranes plasmiques. |
Récepteurs à la lactoferrine et à la transferrine | La lactoferrine et la transferrine ont pour but d’inhiber la croissance bactérienne en enlevant le fer du milieu, ces récepteurs vont permettre d’extraire le fer au sein de ses molécules |
Immunoglobuline A protéase | Cette enzyme permet de lyser les Immunoglobulines A présentes chez l’hôte et donc de s’en affranchir. |
Les porines | Si le gonocoque parvient tout de même à être phagocyté les porines se relier aux membranes afin de former des canaux transmembranaires et vont ainsi permettre de créer un déséquilibre de la concentration de calcium dans la cellule immunitaire ce qui va empêcher la dégranulation et la maturation des phagosomes |
Variations diverses | Neisseria gonorrhoeae a la capacité de pouvoir moduler : -Ses porines qui ont des régions variables ce qui l’immunise contre les anticorps dirigés sur ses porines. -Ses pili qui ont deux options : La première est de ne plus exprimer les pili ce que l’on appelle la variation de phase. La seconde est de modifier l’expression antigénique à l’image de ses porines qui est qualifiée de variation antigénique. Dans ces deux cas, les anticorps dirigés contre les pili de Neisseria gonorrhoeae deviennent inefficaces. |
Une infection au gonocoque peut mener à un avortement prématuré ainsi qu’au décès du nouveau-né. Quant aux infections néonatales, elles ont lieu lors du passage des voies génitales par le nourrisson par un contact direct, le plus souvent une infection oculaire va se développer après une incubation inférieure à une semaine ce qui mènera à une cécité à cause de perforation des globes oculaires et de la cornée si aucun traitement n’est mis en œuvre.
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