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Caraibes

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(Belize, Cuba, Dominique, Grenade, Guyana, Jamaïque, République Dominicaine, SaintVincent et les Grenadines, Surinam) sont dans la tranche inférieure avec un PIB par habitant compris entre 800 et 3 600 dollars, tandis que cinq appartiennent à la tranche supérieure (Antigua-et-Barbuda, Barbade, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, Trinidad-et-Tobago) avec un PIB par habitant compris entre 3 600 et 10 000 dollars. Ce groupe médian est encadré, à gauche, par Haïti qui fait partie du groupe des pays les plus pauvres dont le PIB

(1) Les pays du Commonwealth, les régions françaises d’Amérique plus Cuba, Haïti, la République Dominicaine et le Suriname. (2) selon la classification de la Banque Mondiale

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par habitant est inférieur à 800 dollars. À droite, le groupe des pays les plus riches comprenant les Bahamas, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et Porto-Rico, possède un PIB par habitant supérieur à 10 000 dollars. En mettant l’accent sur les quatorze Etats du CARICOM, on note aussi de grandes disparités sur les différents aspects de la démographie, de la géographie et de l’économie. En termes du poids économique3, la taille ne semble pas du tout déterminante, à l’exception de la Jamaïque. En effet, se classent dans l’ordre Trinidad-et-Tobago, la Jamaïque, Bahamas, la Barbade, Belize, Guyana,…, Montserrat. Elle l’est, encore moins, pour le revenu par tête car des petits pays, dans l’ordre Bahamas, Antigue-et-Barbuda, Barbade et Montserrat sont largement plus performants que les plus grands qui occupent les dernières positions, Surinam, Guyana et la Jamaïque. Il faut reconnaître que ce compte rendu rapide du classement des pays a l’avantage d’être établi sur la base du PIB par habitant qui demeure l’outil macroéconomique le plus approprié pour mener les comparaisons internationales. Mais il faut aussi prendre garde que le PIB n’est pas la panacée pour éclairer et mettre en relief les richesses totales produites sur des territoires donnés. C’est particulièrement le cas de ce chapelet d’îles plus ou moins éparpillées dans la Caraïbe. Ces dernières ne sont pas des territoires homogènes, le calcul du PIB peut présenter des distorsions, notamment dans le cas des plus petits pays. Dans le sens de la surévaluation, l’estimation du PIB peut avantager les terri-

Deux indicateurs, deux classements Les pays de la zone caraïbe selon l'indice de vulnérabilité économique (IVE) et le PIB par habitant en 2001

Population en millier Antigua-et-Barbuda Bahamas Barbade Belize Cuba Dominique Grenade Guyana Haïti Jamaïque Porto-Rico République Dominicaine St Lucie St-Kitts et Nevis St-Vincent et Grenadines Suriname Trinidad-et-Tobago 73 310 269 250 11 262 78 81 763 8 223 2 628 3 856 8 611 148 42 119 432 1 298 IVE Valeur 11 246 10 433 5 670 6 652 0 8 122 7 848 7 953 4 474 7 484 0 4 858 7 449 6 362 6 563 4 921 5 264 Rang 2 4 38 23 0 8 15 13 96 18 0 83 19 29 24 78 49 PIB par habitant en US$ en 2001 9 015 13 993 8 610 3 189 1 698 3 291 3 579 942 354 2 171 14 330 2 077 3771 6 535 2 737 1 036 5 553

Guadeloupe Guyane Martinique

437 175 389

0 0 0

0 0 0

18 050 15 839 20 065

Sources : IVE , Atkins, Mazzi et Easter (2001), PIB par Habitant : Insee, Panorama de l'espace caraïbe, 2004

toires qui reçoivent des aides allouées, précisément, pour compenser les déficiences de l’économie. Elles se retrouvent dans leurs comptes économiques comme partie intégrante du revenu national. Dès lors, on peut admettre que le niveau du PIB par habitant n’offre pas une bonne représentation du potentiel productif des îles les plus aidées. Dans le sens de la sous-évalua-

tion, il occulte plus ou moins fortement le poids des activités des entreprises non-résidentes qui exportent leurs bénéfices vers leurs maisons mères. Dans les deux cas, surestimation ou sous-estimation du total des richesses effectivement créées, ces phénomènes concernent une large part des pays. Mais, pour faire preuve de plus

(3) Que l'on peut mesurer par le pourcentage du PIB d'un pays dans le PIB total du CARICOM

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de réalisme, l’analyse des constats sur les disparités des niveaux de vie et de développement ne doit surtout pas ignorer que ces imperfections du calcul du PIB par habitant peuvent fausser les classements de certains pays ou encore minorer les performances d’autres. Le diagnostic à partir d’autres approches complémentaires est donc nécessaire.

À partir des indices de vulnérabilité

Depuis le début des années 90, aux indicateurs économiques et sociaux classiques viennent s’ajouter des indicateurs de vulnérabilité économique (IVE). Cette approche fait référence aux diverses caractéristiques structurelles, permanentes ou quasi-permanentes qui rendent l'économie vulnérable aux chocs externes. Ces facteurs d’appréciation des risques et menaces qui affectent les pays sont interdépendantes et recouvrent plusieurs dimensions géographiques, démographiques et économiques (voir encadré). Avec le choix d’indicateurs appropriés et une méthodologie qui est globalement la même, plusieurs auteurs ont publié des tables synthétiques regroupant les calculs de l’IVE par pays. 4 L’IVE de Atkins, Mazzi et Easter a été élaboré sur la base de l’ensemble des pays en voie de développement, un échantillon de 111 pays ; celui de Briguglio et Galea présente plusieurs atouts, en particulier, celui d’avoir été calculés à partir de données récentes s’appuyant sur un échantillon relativement large de 117 pays hétérogènes et incluant des pays développés et des pays en voie de développement. Un autre constat montre que les têtes de ponts que sont les membres des clubs G7 ou encore G20 ont les plus

faibles scores. Mais fait notoire, ces scores font aussi ressortir clairement que des pays émergents se classent avant les « pays actuellement considérés comme les leaders économiques du monde ». Le trio de tête du classement de l’ensemble des pays est en effet, la Chine en première position, suivie du Brésil puis du Mexique. Les Etats-Unis n’arrivent qu’en quatrième position, l’Allemagne se classe au 6ième rang, le Japon au 7ième et la France occupe la 11ième position. Dans le cas particulier de la zone du bassin Caraïbe, Antigua-et-Barbuda et Bahamas occupent respectivement les rangs 2 et 4 sur 111 et se situent parmi les cinq pays les plus vulnérables de la planète, ce qui est loin d’être le cas de pays comme Suriname, la République Dominicaine et Haïti qui occupent les rangs bien plus favorables. Enfin, Les rangs obtenus pour les Etats caribéens selon l’IVE font apparaître de grandes différences par rapport au classement selon leurs PIB par habitant. Des pays tels que Bahamas et Sainte-Lucie sont moins bien classés que Jamaïque, Bélize et Suriname, quand bien même leurs niveaux de PIB par habitant sont largement supérieurs. Ainsi, le degré de vulnérabilité d’un pays est indépendant de son niveau de vie.

nent d’être évoqués, on ne peut s’empêcher de penser que le classement économique des RFA selon différents critères devrait les faire occuper des positionnements qui vont des plus favorables aux plus critiques. Sur la base du PIB par habitant, la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique apparaissent dans les premiers rangs, à coté de Antigua-et-Barbuda, Porto-Rico, la Barbade et les Bahamas. Les trois RFA se caractérisent par des PIB par habitant qui représentent près du double de celui des pays médians, Sainte-Lucie et Trinidad-et-Tobago et, plus de quinze fois ceux des deux pays les plus pauvres, Haïti et Guyana. En référence à l’Indicateur de Développement Humain (IDH) qui, outre le revenu généré par les ressortissants d’un pays sur leur territoire, prend en compte des critères de santé et de niveau d’éducation, le classement reste également largement favorable aux RFA (voir article précédent). Au regard de ces éléments comparatifs, on comprend aisément que certains observateurs qualifient les RFA de “terres de prospérité”, au milieu d’îles beaucoup moins développées de leur environnement géographique immédiat. Mais de l’autre coté, s’agissant du chômage et du commerce extérieur, les performances des RFA les placent dans le groupe des moins bons élèves de la Caraïbe. A cela, il faut ajouter que sur le critère même du niveau de vie, en particulier de sa durabilité, il faut garder à l’esprit que le niveau de vie, dans les RFA, est généré par un système de rentes entretenu par l’État et résulte de mécanismes économiques largement exogènes aux territoires de ces régions.

Les RFA au sein du bassin caraïbe

Puisque les RFA sont institutionnellement des territoires français, les Nations Unies ne les ont pas intégrés dans le calcul de l’IVE, voulant éviter aussi des problèmes de biais statistiques. Mais compte tenu de points qui vien-

(4) Atkins J., Mazzi S. et Easter C. (2001), Small states : A composite vulnerability

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