Comment Aborder l'Apres Ime
Documents Gratuits : Comment Aborder l'Apres Ime. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresn IME1. En effet, durant ce stage, j’ai travaillé au sein d’une unité de vie comprenant une petite dizaine de jeunes majeurs âgés de 18 à 20 ans en difficultés sociales et en rupture avec leur environnement pour une majeure partie d’entre eux.
Au travers de l’accompagnement et des observations que j’ai effectuées, je me suis rendu compte qu’au-delà des difficultés rencontrées par les jeunes pour élaborer un projet et le maintenir jusqu’au bout, une autre difficulté se montre à eux. En effet, j’ai pu m’apercevoir que les jeunes arrivants en fin de parcours sont souvent confrontés à une problématique propre à chacun, qui est l’âge symbolique des 20 ans, et de ce que cela représente pour eux. Au-delà du fait qu’ils soient engagés dans un dispositif et une démarche d’insertion socio professionnelle, ces jeunes majeurs sont confrontés à ce "passage symbolique" à l’âge adulte et tout ce qu’il peut représenter comme, l’acte de rupture avec l’établissement qui les accueille, la transition vers l’âge adulte ainsi que la quête de sens concernant leur parcours, leur existence et leur avenir hors de l’IME. Il en ressort une problématique principale qui sera le fil rouge de cet écrit, à savoir : "Dans quelle mesure, les angoisses et les questionnements des jeunes majeurs en devenir font-ils écho aux fonctionnements des institutions ? Quelles réponses ont-elles ? Quelles en sont les limites et éventuellement, ces réponses engendrent-elles des effets pervers ?
Pour obtenir des éléments de réponses je me suis intéressé à ces jeunes, à leurs difficultés, à leurs histoires mais aussi à ce que la société leur demande, à savoir : se mettre en projet, s’insérer, être autonome…Toutes les données, observations, éclairages théoriques, entrevues avec des professionnels ont pour but de mieux comprendre la situation et les questionnements de ces jeunes et de pouvoir construire une réflexion et une analyse la plus juste possible en vue d’un accompagnement adapté.
Pour cet écrit, je vais reprendre et développer tous ces éléments en trois parties,
Premièrement, la présentation de l’établissement, les différentes prises en charges et partenaires ainsi que le cadre juridique présentant ses possibilités et ses limites, qui permettra de comprendre la démarche qui abouti à mon questionnement et qui sera le fil conducteur de cet écrit.
Dans un deuxième temps, les jeunes bien que majeurs, sont dans un passage entre l’adolescence et l’âge adulte. Ces changements vont entrainer une modification de leur statut et de leur place dans la société. L’apport de notions théoriques tant sur le terme de "transition", de "passage", de "rites", que les représentations et le statut de l’adulte handicapé seront des éléments de réponses quant à leurs questionnements et leurs possibilités d’insertions socio professionnelle.
Enfin, je terminerais par une analyse et une réflexion de toutes ces données concernant les prestations et problématiques pour comprendre et entrevoir le travail d’accompagnement et de relation éducative qui permettra aux jeunes de pouvoir "passer" ce cap décisif et le préparer à aborder au mieux et dans les meilleures conditions le départ de l’institution.
1. Mon questionnement
1.1 Les raisons de mon questionnement
Afin de pouvoir cibler les raisons de mon questionnement, il me semble nécessaire d’exposer les tenants et aboutissants de mon intervention au sein d’un institut médico-éducatif.
Tout au long de mon stage long à responsabilité, j’ai travaillé au sein d’une unité de vie comprenant sept jeunes majeurs âgés de 18 à 20 ans. Ces jeunes sont, pour une grande majorité, présents dans la structure depuis plusieurs années. Certains étant arrivés à l’âge de 13 ans ce qui correspond à une longue période au sein de l’institution.
Les caractéristiques de ces jeunes présentent, comme la population accueillie au sein de l’établissement telle que la définit les articles R 114-1 à R114-3 chapitre IV du code de l’action sociale et des familles, une déficience intellectuelle qui peut s’accompagner de "troubles associés" tels que, troubles de la personnalité, troubles moteurs et sensoriels, troubles moyens ou grave de communication, déficience de la mémoire, limites de la capacité de jugement et de raisonnement…Les jeunes majeurs arrivants sur l’unité de vie ont un parcours et un projet individualisé bien établit, tant au niveau des acquis scolaires avec l’obtention du CFG2 (qui certifie l’acquisition de connaissances de bases et de capacités d’insertion sociale et professionnelles), que de l’orientation professionnelle.
L’unité de vie 2 est composé de sept chambres individuelles agrémentées d’un coin cuisine, ce qui implique que le travail avec les jeunes porte essentiellement sur les capacités de chacun à pouvoir gérer un pécule, établir des menus, faire des courses, préparer des repas, organiser ses temps libres. Une autre partie du travail implique aussi d’être capable de pouvoir gérer les levers en période de stage professionnels en entreprise.
Le rôle éducatif au sein du groupe réside dans le fait d’apporter toutes les réponses concernant les interrogations sur la gestion du quotidien d’un adulte dans différents domaines tels que professionnels, administratifs mais aussi relationnels. Cet accompagnement est bien entendu l’occasion pour l’équipe éducative d’avoir des temps d’observation qui permettent d’établir une grille d’acquis dans le but d’échanger avec le jeune et lui permettre de cibler ses difficultés et ainsi de les travailler dans le but de les améliorer.
Tout au long du déroulement de cette année, j’ai été amené à observer chez une majorité de jeunes une autre problématique qui m’a fortement interpellé au fur et à mesure que l’échéance de leur départ de la structure approche. En effet, la prise en charge des jeunes au sein de l’IME comme il a été indiqué dans la présentation de l’institution, est effective de l’âge de 13 à 20 ans.
Outre le fait d’avoir atteint l’âge de la majorité civile le jour de leurs 18 ans, les jeunes se retrouvent confrontés à un cap qui est l’âge cette fois ci symbolique des 20 ans. C’est en vivant au quotidien avec eux, en les observant et suite à plusieurs discussions, entretiens ou différents questionnements sur leur avenir après l’IME que l’on s’aperçoit que ces jeunes éprouvent des difficultés voir même des angoisses bien réelles quant à leur avenir loin d’une structure qui les accompagne depuis plusieurs années.
L’émergence de toutes ces observations, discussions, fût pour moi source de nombreuses questions comme : Que représente pour ces jeunes, l’âge symbolique des 20 ans ? Quelles représentations sociales a-t-on de l’adulte handicapé ? Cette séparation peut-elle être un obstacle pour leur avenir ? Quelle demande la société a-t-elle vis-à-vis d’eux ? Quels partenaires y a-t-il pour pérenniser leur projet ? Jusqu’ou intervient l’institution et quels outils et ressources avons-nous pour eux ?
Bref, autant de questions qui montrent que chaque jeune s’interroge sur cette quête de sens, le devenir de leur existence et comment ils abordent et vivent cette séparation avec l’institution. Mais aussi quel rôle tient l’IME face à cette étape charnière de leur vie et quelle démarche devons nous avoir en tant que professionnels.
1.2 Les instituts médico-éducatifs.
En France, à chaque handicap (déficience mentale, polyhandicap, déficience moteur, déficience sensorielle) correspond un établissement de l’éducation spéciale. Les instituts médico-éducatifs accueillent les enfants et les jeunes atteints de déficience principalement intellectuelle (troubles neuropsychiques) dans un but éducatif mais aussi avec une mission thérapeutique. L’émergence des structures de ce type commence au début des années 60, l’UNAPEI (Union Nationale des Associations de Parents de Personnes handicapées et de leurs amis)3, qui fédère une grande partie des associations gérant ces établissements.
Les instituts médico-éducatifs accueillent en internat et externat ainsi qu’en demi pension les enfants et adolescents de 6 à 20 ans, atteints de déficience intellectuelle quelque soit leur degré de déficience. Cette déficience se définit généralement par un quotient intellectuel inférieur à environ 65. Le retard mental léger (QI compris entre 50 et 70) concerne environ 850/0 des déficients intellectuels. Il est généralement repéré à l’occasion des premières difficultés scolaires. Une intégration scolaire individuelle ou collective peut avoir lieu en milieu ordinaire. Dans le milieu spécialisé, les Instituts médico-pédagogiques (IMP) puis Instituts médico-professionnels (IMPro), peuvent permettre une bonne intégration sociale.
Les IME comprennent les IMP (instituts médico-pédagogiques) qui assurent des soins, une éducation générale et une pratique adaptée aux possibilités intellectuelles de chaque enfant de 6 à 14 ans. Dans ce cadre, les éducateurs insistent sur la formation gestuelle de façon à développer au maximum l'autonomie et l'habileté manuelle.
Existent également les IMPro (instituts médico-professionnels),
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