Commentaire Guy de Maupassant

Comme nous l’avons cité avant, Julien ne pense pas un seul instant à elle, mais juste à son plaisir. Après les différentes repousses de sa femme, Julien décide alors de la couvrir d’une grêle de petits baisers reconnaissants. « Grêle » marque l’abondance, une violence, une agressivité, mais Jeanne ne se souvient de rien. Julien en profite pour recommencer ses avances, c’est alors que durant cette nuit intime, Jeanne découvre sur le corps de son mari des poils. Ceux-ci représentent dans ce cas là, le dégoût, mais aussi une certaine attirance ou une répulsion. Les poils peuvent aussi désigner la bestialité et le naturel. Jeanne, surprise par cette poitrine velue, et la présence de poils sur tous le corps de son mari se recula de saisissement.

Jeanne, traumatisée par cette nuit de noce, va-t-elle être déçue et perdre ses illusions ?

En effet cela va être le cas, elle perdra ses rêves qu’elle se faisait de l’amour et sur le couple. Jeanne se dit désespérée ligne 1854, mais elle est aussi déçue par sa propre imagination qu’elle s’est fait à propos de la nuit de noce et des rapports sexuels. Après ce rapport avec Julien, Jeanne est « désespérée jusqu’au fond de son âme » ligne 1855. Elle ne s’est jamais imaginée que ce moment allait se passer de cette façon. Au contraire, la jeune femme idéalisait beaucoup cette nuit. Pour elle, cet acte sexuel devait être comme une légende d’amour (ligne 1859). Ce moment allait aussi ressembler à la toile dans sa chambre et qu’elle regarde sans cesse en s’interrogeant beaucoup sur le rôle de la femme, ligne 1857. « Voici donc ce qu’il appelle être sa femme ; c’est cela ! C’est cela ! »

C’est seulement après la nuit que Jeanne découvre la réalité, sur l’amour et la vraie personnalité de Julien. Jeanne découvre peu à peu ce qui lui arrive, on pourrait comparer sa découverte, à la gradation de couleurs du lever du soleil, clair, ensuite rose et pour finir éclatant. Jeanne après cette nuit, n’est plus la même. Une nouvelle vie va sans doute commencer pour elle. Nous avons un décalage entre son mari et elle ; l’un a dormi, l’autre non. Elle a mal vécu ce moment. Au réveil de Julien, il est maintenant naturel de tutoyer Jeanne mais pour celle-ci ceci c’est tout le contraire. Elle a du mal, elle est surprise par son mari. A la ligne 1880 nous avons le verbe « causer », Julien parle beaucoup et commence à développer ses projets d’avenir. Jeanne ne dit rien, elle le regarde simplement. Elle est étonnée. Julien en parlant de ses projets parle souvent d’économies, c’est alors qu’elle réalise enfin qu’il l’a épousée pour sa dote, et non pour l’amour qu’il éprouve pour elle.