Commentaire : Sept poèmes d'amour en guerre

: La force persuasive du poème : un appel à la lutte.

La construction du poème lui donne la force d'une démonstration : l'anaphore et la structure d'ensemble du poème :

- L'anaphore omniprésente (11 vers) et développe : a) Ce contre quoi il faut ce battre (oppression)

b) Les valeurs humaines qui justifient le combat (v1 : humanité, « front » = sagesse ; v3-10 : union et fraternité ; v11-12 : « fruits de la vie »

- Structure d'ensemble : Strophes 1 et 4 : raisons du combat. 5 e strophe : elle lance l'appel à la lutte, l'appel à la résistance, poème classique et moderne : Strophes organisées qui forment une véritable incantation, dans une forme moins classique avec des vers libres.

Un poème engagé écrit en 1943 et allusions au contexte historique : l'engagement du poète, un poème écrit dans un certain contexte et la mise en valeur de ceux qui résistent :

- Le rôle de l'énonciation : Strophe 1 : pronom « je » semble renvoyer à la sphère intime du poète, le poème prend ensuite une portée universelle « nos, nous » : le poète s'engage et parle au nom de tous

- Un contexte historique en arrière-plan. V7-8 : allusion à l'occupation et la police. « Plaintes qui font rire » : sinisme de la police qui arrête. V8 : peur et dénonciation. V 13-14 : « prison, déportés », v 16 : « massacrés » « L'ombre » du vers 17 fait penser à la mort.

- Hommage à tous ceux qui luttent : les résistants « hommes, femmes », « camarades »

L'appel final dans l'urgence du moment :

- v18 : impératif catégorique d'ordre : verbe « falloir » : appel à la lutte active à laquelle s'associent les allitérations des vers 18-19 « fer, faire » : rime à l'intérieur du vers et jeu sur l'homonymie. Le verbe « drainer » et le « fer » évoquent la violence de cette lutte en opposition aux « innocents » qui représentent la justice.

- Le dernier mot du poème évoque la victoire « triompher », redoublé par l'adverbe « partout ».

Conclusion :

Il s'agit de vers qui chantent la peur mais aussi l'espoir (structure du poème) avec une grande musicalité (effets de sonorités). Surtout un vibrant appel au réveil des hommes et à la victoire, comment il le dit dans son poème le plus connu : « Liberté » paru en 1942 : « Et par le pouvoir d'un mot/ Je recommence ma vie/ Je suis né pour te connaître/ Pour te nommer Liberté »