Icebergs

tés par » ce qui les rend vivantes.

Le 3eme paragraphe propose trois mises en apposition suivies d’une proposition dont le sens est accentué par l’asyndète.

A une nouvelle caractérisation géographique dont la personnification, marquée par la métonymie (« dos du Nord Atlantique »), est justifiée par la configuration physique, s’ajoute une nouvelle référence à la solennité et à la majesté de cet espace « augustes Bouddhas » dont la dimension mystique est développée par l’expression « mers incontemplées » le pluriel et l’épithète évoque à nouveau cette idée d’un au-delà mystique, où les notions d’éternité « Mort sans issu » (l’idée était déjà indirectement suggérée par le participe passé à valeur adjectival « gelés »), et de durée « dure des siècles » sont associés à celle du « silence » que l’idée de « cri éperdu » rend angoissant.

Le caractère effrayant des icebergs est cependant atténué par l’image positive des « phares scintillants » à la fois lumière et refuge, protection.

4ème paragraphe Le paragraphe s’ouvre sur une phrase qui reprend en les alternant les sifflantes et les labiales du mot « iceberg » pour souligner un peu plus l’hommage rendu à cette nature hostile affranchie de toute contrainte.

Le respect est appuyé par l’emploi de la majuscule qui personnifie « Solitaires », mais le mot peut aussi assimiler les icebergs à des moines, filant ainsi la métaphore de la religion.

Quoi qu’il en soit c’est l’idée de détachement qui prédomine : isolement et liberté avec l’ultime reprise de la préposition : « sans besoin »

D’autant qu’en rétablissant l’ordre de la syntaxe, en supprimant l’inversion, on obtient « icebergs, distants des pays bouchés.» donc = loin des pays bouchés (bornés, limités), donc "libres". L’absence de « vermine » suppose la pureté.

Le caractère « distant »des icebergs prépare cependant un rapprochement surprenant. La fin du dernier paragraphe apporte une explication à cet hommage.

En effet à la clôture du poème, Michaux privilégie le rythme binaire qui traduit l’équilibre et l’harmonie, les images sont plus douces, d’une teneur exotique, « îles » et « sources ». Ce dernier terme suggère un retour aux origines,

le terme « parents » est repris pour préparer la double exclamation finale qui souligne, grâce à l’adverbe et au chiasme, le lien étroit , la force de l’affection, dû au sentiment de filiation ressentie par le poète.

Ainsi les icebergs renvoient le poète aux « sources » de lui-même, aux « lointains intérieurs ».