Ikolski
Rapports de Stage : Ikolski. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresles petits espaces. La seule manière de remédier à sa peur est de s’échapper de la réalité à travers les récits de son grand-père. Son comportement d’enfant se répercute sur sa vie adulte, elle cherche toujours à vivre dans un autre monde. C’est pourquoi, en s’inspirant des contes de son grand-père, elle décide de vivre une double vie dans un monde virtuel, qui consiste à devenir pirate informatique la nuit, en le camouflant par un emploi de jour en tant que poissonnière. Elle cherche à mettre le côté « hors la loi » en avant plan afin de se dissocier de la majorité des gens; elle mène deux vies. Tous ses actes de poissonnière servent à camoufler sa vie de pirate. Elle est aussi complètement différente, le visage qu’elle montre le jour lui sert de diversion pour celui de la nuit.
Elle envoie voler ses vêtements de travail sur le tas de linge sale et enfile une salopette noire, un t-shirt noir et un tricot noir aux mailles échevelées. Sous le lit elle déniche une paire de bottes militaires noires, une lampe de poche noire, une paire de gants de travail noirs, et le vénérable sac du grand-père Doucet – bleu marine.[2]
La répétition du noir est utilisée comme figure de style afin de démontrer que le noir la fait disparaître dans la nuit ce qui l’éloigne de la réalité. Lorsqu’elle prend le rôle d’un pirate, elle s’efface du monde réel et honnête. Ses actes lui font perdre toute forme d’identité et de contact avec la réalité. Elle sacrifie sa vie à fuir, ce qui la condamne à une profonde solitude.
Ensuite, Noah part à la conquête d’une réalité, il se considère hors de celle-ci, puisqu’il n’est pas en mesure de s’associer à la majorité. Le nomadisme, qui lui est imposé par sa mère, l’empêche d’avoir des points d’ancrage dans la réalité. Il considère son enfance irréelle du fait qu’il n’est pas comme les autres jeunes. Les valeurs de Noah se rapprochent davantage de celles de la majorité des gens, plutôt que de celles véhiculées par sa mère.
Il ne partageait pas le Glorieux Imaginaire Routier Nord-Américain. De son point de vue, la route n’était rien qu’un étroit nulle-part, bordé à bâbord et à tribord par le monde réel – endroit fascinant, inaccessible et inimaginable. La route n’avait surtout rien à voir avec l’Aventure, la Liberté ou l’Absence de Devoirs d’Algèbre.[3]
L’hyperbole ironique du « Glorieux Imaginaire » représente les valeurs idéalisées de la mère, alors que Noah se moque de cette vision. Il enchaîne en disant que « […] la route n’était rien qu’un étroit nulle-part […] » ce qui est une métaphore créant une image de non réelle. L’identité que Noah voudrait avoir est celle que tous les autres jeunes vivent (avoir une famille, un domicile fixe, aller à l’école…). Une fois à l’âge adulte, il s’ancre dans quelque chose qui lui semble réel en réalisant tous les fantasmes qu’il avait lorsqu’il était jeune. Le changement qui se produit dans sa vie est possible grâce à la rencontre de Maelo et du professeur Saint-Laurent. Ces deux personnages représentent la figure paternelle que Noah a tant souhaité avoir lorsqu’il était enfant et n’a jamais pu avoir. « Pour Maelo, un immigrant peut être égaré, confus, réticent, épuisé, exploité, peut refuser de s’adapter, sombrer dans la déprime, croupir dans la nostalgie – mais jamais il ne doit s’abaisser à être orphelin. »[4] Selon Maelo, il n’y a rien de pire qu’être orphelin, ce qui l’incite à adopter symboliquement Noah. Il évite à ce dernier de vivre la sensation et les conséquences négatives d’être un immigrant, celles-ci étant décrites avec une gradation. Ces événements le poussent, plus tard, à jouer le rôle d’un père présent pour son fils. De cette façon, il ne répète pas les mêmes erreurs que sa mère. Il évite ainsi à son fils de subir ce qu’il a vécu, l’instabilité d’un monde irréel selon lui.
En conclusion, le roman Nikolski propose deux comportements psychologiques différents. Certains tentent de fuir la réalité et leurs problèmes de manière constante, alors que d’autres pensent uniquement à réintégrer le monde réel. C’est le cas de Joyce et de Noah qui vivent ces situations. Puisque Joyce ne finit
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