La Dynamique De Stratification

revenu qui le permette), soit d'un héritage transmis entre générations. Ainsi, il est compréhensible qu'avec un niveau élevé de revenu, cela permet de se constituer un patrimoine qui engendre enfin un nouveau flux de revenus issus de la détention de ce patrimoine (loyers, intérêts, dividendes, plus-value).

Enfin, nous pouvons évoquer le fonctionnement du système de redistribution qui permet, sous certaines conditions (impôts progressifs, minima sociaux) de réduire les inégalités de revenus disponibles (qui correspond à l'égalité suivante : revenus primaires + revenus de transfert (prestations sociales, revenus d'assistance) - prélèvements obligatoires (impôts + cotisations sociales).

2. Inégalités sociales

Ces inégalités peuvent être de différents ordres.

Inégalités Homme / Femmes

On peut retenir les inégalités hommes/femmes qui conduisent généralement ces dernières à un moindre accès à des postes hiérarchiquement élevés dans les entreprises ou encore à subir des discriminations d'ordre salarial ou encore d'accès à des fonctions politiques au plus haut niveau.

Inégalités culturelles

On peut aussi évoquer les inégalités en matière de détention de capital culturel qui se traduisent par des inégalités scolaires (voir analyse de Bourdieu).

Inégalités face au logement

Ces inégalités reposent aussi sur des inégalités face au logement, en effet, un enfant qui a la possibilité d'avoir une chambre individuelle pour travailler, aura plus de chances de réussir à l'école.

Ainsi, on comprend la logique cumulative des inégalités car à partir d'inégalités économiques, cela débouche sur une cumulation d'inégalités d'ordre social qui entretiennent alors les inégalités économiques, car une moindre réussite scolaire (qui peut être liée aux facteurs ci-dessus) peut entraîner un accès plus difficile aux emplois les plus valorisées socialement, plus stables et mieux rémunérés. Or si les inégalités cumulent entre elles, cela peut aboutir à une situation de reproduction sociale, c'est-à-dire que les positions sociales ne s'acquièrent plus mais sont héritées.

II. Evolution et ransformation des inégalités

1. Tedance séculaire à la réduction des inégalités

Théorie de Simon Kuznets

D'après la théorie élaborée par Simon Kuznets basée sur l'étude longue des données de croissance, de développement et d'inégalités, la croissance économique et le phénomène de développement qui l'accompagne entraîne d'abord une augmentation des inégalités puis une réduction de ces dernières.

En effet, en phase de décollage de développement (take-off), un pays verra s'accroître les inégalités de richesse mais, sur le long terme, le développement va s'accompagner d'une réduction des inégalités.

L'exemple des inégalités en France

Au regard de l'histoire économique du 20ème siècle en France, on peut constater que les inégalités de revenu se sont réduites en tendance jusque dans les années 70. Cette évolution de longue période peut s'expliquer par la mise en œuvre des mécanismes de l'Etat-Providence et par l'application du mode de régulation fordiste de la croissance (emploi stable, partage équilibrées des gains de productivité).

Processus de moyennisation

Enfin, certains auteurs évoquent le processus de moyennisation qui s'explique par le rapprochement des niveaux de vie ainsi que des modes de vie ou comportements. Ce processus semble montrer que le raisonnement en termes de classes sociales distinctes ne reflète plus toute la réalité de la stratification sociale.

2. Renouvellement et accroissement des inégalités

Dès les années 80, la persistance d'une situation de l'emploi caractérisée par un haut niveau de chômage et une certaine précarisation des statuts d'emploi accompagnée d'un nouveau partage relatif de la valeur ajoutée au profit du capital conduisent à voir de nouvelles inégalités apparaître.

Les travailleurs pauvres

En effet, le statut salarial typique apparaît plus friables, les emplois atypiques (CDD, intérim, temps partiel subi) se développent et laissent apparaître de nouvelles formes de pauvreté (les travailleurs pauvres) tandis que la catégorie des « exclus » se fait jour et que subsiste toujours une catégorie de salariés très qualifiés qui bénéficient d'un statut stable.

Inégalités inter-générationnelles

De plus, des inégalités inter-générationelles apparaissent, la génération des baby-boomers est arrivée sur le marché du travail dans un contexte favorable et ont su profiter de l'expansion de l'époque caractérisée par la croissance des Trente Glorieuses tandis que les générations qui ont suivi ont du faire face à un marché de l'emploi beaucoup