La Représentation
Mémoire : La Représentation. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresns sociales et/ou individuelles qui portent la trace d’un vécu. Ce vécu c’est la matérialisation de situations historiques, sociales particulières.
Le monde est ma représentation, donc, parce que, comme créateur, j’appartiens à un univers social et historique. Mais cette représentation peut être reçue par d’autres personnes parce qu’elle reçoit un écho chez d’autres personnes permettant à cette œuvre de rencontrer un public.
Biographie d'Arthur Schopenhauer : 1788-1860
Philosophe allemand issu d'une riche famille de banquiers. Arthur Schopenhauer vit en célibataire, sans responsabilité sociale, enclin à la mélancolie et au cynisme. Sa philosophie, très tôt élaborée, s’exprime dans son ouvrage majeur "Le Monde comme volonté et représentation" (1819) qui ne connaîtra le succès que bien plus tard, après une réédition.
Sa pensée est qualifiée « pessimisme athée ». On peut tenter de la résumer ainsi :
La représentation du monde, que l'homme ne connaît qu'à travers les phénomènes, s'opère à travers un voile d'illusion procuré par nos sensations, tandis que le noumène, la "chose en soi" est inaccessible à notre connaissance .
Pour lui, la volonté, appelée "vouloir-vivre", irrésistible, aveugle et privée de raison, est l'essence de la vie.
La conscience ne fait que projeter dans le monde des idées ce que la volonté exprime. Le "vouloir-vivre" est le principe moteur de la vie en créant un besoin inassouvi de nouveaux désirs. Leurs satisfactions n'apportent qu'un apaisement passager vite remplacé par une suite sans fin de nouveaux désirs et donc de nouvelles souffrances. Cette succession de buts, qui ne peuvent satisfaire la force vitale qu'est la volonté, constitue le destin tragique de l'homme, condamné au malheur et à la souffrance.
Pour éteindre cette volonté, Arthur Schopenhauer propose l'abolition des désirs avec l'art qui permet l'évasion de la vie, la morale pour se délivrer de l'égoïsme et l'ascétisme inspiré du bouddhisme.
Vivant en solitaire, avec sa chienne Atma, Arthur Schopenhauer subit une longue traversée du désert sans pouvoir faire reconnaître sa pensée. Il accède cependant à la renommée à la fin de sa vie grâce à quelques disciples et à des ouvrages sous forme d'aphorismes (Parerga et Paralipomena) qui facilitèrent la diffusion de sa doctrine. Son influence est perceptible chez Nietzsche, Wagner ou Thomas Mann.
Friedrich Nietzsche
Friedrich Wilhelm Nietzsche est un philosophe allemand né le 15 octobre 1844 à Röcken, Prusse, près de Leipzig, et mort le 25 août 1900 à Weimar (Allemagne).
Dans son ouvrage « Par delà le bien et le mal », il écrit : " J'ai peu à peu découvert ce que toute grande philosophie a été jusqu'à ce jour : la confession de son auteur et une sorte de Mémoires involontaires. Chez le philosophe, il n'y a absolument rien d'impersonnel et sa morale notamment témoigne de façon nette et décisive qui il est ". Ce ne sont bien entendu pas les évènements en eux-mêmes qui intéressent Nietzsche mais l'événement en tant qu'il exprime une attitude théorique et pratique. Il n'y a pas pour Nietzsche de philosophie, il n'y a que des philosophes dont la vie cependant n'intéresse le penser philosophique que dans la mesure où elle acquiert signification universelle, dans la mesure où la vie de l'individu a valeur pour la communauté. Du reste, l'œuvre de Nietzsche est inséparable de l'histoire occidentale et il faut s'en souvenir pour le comprendre. C'est dans cet esprit qu'il nous faut donc brièvement rappeler les éléments de sa biographie.
Nietzsche est né à Röchen, près de Leipzig en 1844.
-Il serait un descendant de l'aristocratie polonaise par son père. Sa mère était allemande. Nietzsche se réclame de l'aristocratie (par le sang il se sent hors des limites nationalistes) mais en même temps il s'en méfie : " Le sang est le plus mauvais témoin de la vérité " écrira-t-il dans Ainsi parlait Zarathoustra.
-Son père était pasteur luthérien et sa mère issue aussi d'une famille de pasteurs. Le père meurt prématurément en 1849. Nietzsche a cinq ans. Il vivra toute son enfance dans un univers exclusivement féminin avec sa mère, sa sœur Élisabeth et ses deux tantes.
-En 1859, Nietzsche devient boursier à la célèbre école de Pforta en Thuringe, école célèbre pour sa tradition humaniste et luthérienne. La discipline y est monacale. Les études y sont classiques et insistent sur l'apprentissage de la discipline de soi. Nietzsche lit les auteurs grecs: Sophocle, Eschyle, Platon. La culture grecque et latine l'influencera profondément et il s'y référera sans cesse dans son œuvre, même en la critiquant. Il étudie aussi l'hébreu et l'anglais. Il se passionne pour la littérature allemande et l'histoire mais ne mord guère aux mathématiques. Nietzsche sera marqué toute sa vie par son manque de formation scientifique qu'il regrettera.
-En 1864, il rentre à l'université de Bonn pour suivre des cours de philologie (latin et grec ancien) et de théologie. En 1865, il entre à l'université de Leipzig où il se consacre à la philologie, seul domaine qui l'intéresse quoiqu'il en sente de plus en plus les limites. C'est là qu'il reçoit sa vocation philosophique à travers la lecture enthousiaste de Schopenhauer. Cette lecture est pour lui un choc. Schopenhauer influencera beaucoup sa pensée. Dans cette mouvance, lui aussi lit le monde comme volonté et comme représentation. Selon Schopenhauer, la réalité véritable de l'homme, sous les apparences, c'est la volonté (et non plus l'esprit, l'intelligence, la raison), force aveugle qui pousse tous les êtres vers des buts dont ils ne perçoivent pas le sens et qui, une fois atteints, laissent la place à d'autres, indéfiniment ; en d'autres termes, la réalité profonde de tous les phénomènes c'est le désir (instincts, pulsions) dont l'homme est animé inconsciemment. Vivre c'est vouloir, désirer.
Mais cette volonté sans but, sans signification, fait de l'homme un jouet inconscient de ce qui le meut. Il faut donc s'efforcer de renoncer au désir, de nier la volonté. Nietzsche gardera l'idée du désir, de la volonté qui fait vivre mais, plus tard, il se détachera de Schopenhauer en affirmant que l'homme doit affirmer ses désirs sans nier la volonté, l'instinct, la vie.
Nietzsche lit aussi Lange (un kantien) puis Kant dont il retiendra la critique de la métaphysique dont les prétentions scientifiques lui semblent définitivement dépassées. La théologie lui apparaît aussi comme une illusion grossière. Il ne se détache pas de la philologie mais il veut lui donner une base philosophique.
À Leipzig, Nietzsche noue plusieurs amitiés qui vont marquer son existence et notamment celle de Richard Wagner qui lui apparaît comme l'Eschyle des temps modernes, le héraut d'une renaissance de la tragédie.
Nietzsche est brillant, très brillant, ce qui lui vaut d'être nommé en 1869, à 25 ans, alors qu'il n'a pas fini sa thèse, sur une simple recommandation de Ritsch (professeur de grec), professeur de philologie classique à l'Université de Bâle. Il occupera cette chaire de langue et de littérature grecques plus de 10 ans. Il rend de nombreuses visites à Wagner et à sa femme Cosima. Il leur lira en 1871 le manuscrit de « La naissance de la tragédie ». Sa publication en 1872 lui vaudra les réactions hostiles des milieux universitaires mais lui vaut les éloges enthousiastes de Wagner.
Engagé volontaire comme ambulancier et infirmier pendant la première guerre franco-allemande, dont les atrocités le bouleversent, il tombe gravement malade de diphtérie et de dysenterie. Vers 1873, il ressent les premières manifestations de maux de tête et de troubles oculaires, dont il ne cessera de souffrir : la maladie va devenir consubstantielle à sa doctrine.
De 1873 à 1876, Nietzsche publie les « Considérations Intempestives » qui soulignent l'intérêt que porte Nietzsche aux problèmes de la culture et de l'histoire, en même temps qu'elles resserrent ses liens avec Wagner. Sa maladie et le développement de sa pensée vont le plonger dans un isolement de plus en plus grand. En 1875, il rencontre le musicien Peter Gast avec lequel il poursuivra l'amitié la plus continue et échangera la correspondante la plus importante. Gast est le seul ami auquel Nietzsche se soit confié de façon parfaitement sincère, même s'il ne se fait aucune illusion sur ses talents de musicien. Mais aucune des amitiés de Nietzsche n'aura été heureuse.
Nietzsche publie « Humain trop humain ». Il a conscience alors d'amorcer un changement décisif avec la critique de Schopenhauer. Toute la métaphysique est ébranlée. Une des conséquences est la rupture avec Wagner. En 1876, Nietzsche assiste aux premières représentations wagnériennes de Bayreuth. Il est déçu par la pompe nationaliste et la résurgence visible des thèmes chrétiens les plus décadents. La rupture avec
...