La Trinité De Masaccio

ARETE. Dont le sens est un memento mori (rappeler la condition humaine): « J’étais ce que vous êtes ; vous serez ce que je suis ».

Analyse [

La structure en gradin appuie la représentation architecturale et chacun des personnages, suivant son importance, du haut vers le bas, est placé sur cette pyramide symbolique : tombe, sol terrestre avec personnages, et Paradis avec Dieu, et son fils entre les deux mondes rendant et son caractère humain et son caractère divin.

Il rappelle le chemin spirituel obligé depuis le péché (Adam) : la prière (des donateurs), l'intercession des saints (et de Marie) et enfin l'accès au Dieu trinitaire, à travers le sacrifice du Christ.

Il s'agirait également de la représentation du Golgotha3, entre squelette d'Adam et Christ en Croix.

Le souci et la rigueur des détails architectoniques révèlent, outre l'intérêt de Masaccio pour le genre, l'influence, voire probablement l'intervention de l'architecte Filippo Brunelleschi par leurs précisions : colonnes et chapiteaux d'ordre ionique au niveau de la voûte, pilastres et chapiteaux d'ordre corinthien sur les flancs, tout ceci rappelant la chapelle Barbadori à Santa Felicita réalisée par Brunelleschi.

Tous les principes humanistes de la Renaissance s'expriment ici car tous les personnages ont la même taille, rejetant les principes du Moyen Âge et de la peinture byzantine qui représentaient, par une taille différente, l'importance symbolique des personnages.

Le thème essentiel de la représentation est la scene architecturale ou coincide de facon frappante l’horizon, le plan sur lequel repose les figures monumentales est séparé par une marche sans incidence sur l’ensemble de la construction de la perspective.

Au pied de la croix, sur le même plan, à gauche figure la Vierge Marie en bleu qui par sa main invite le fidèle, et à droite saint Jean en rouge.

Ce plan la constitue la charniere entre la perspective de la partie superieure et celle du tombeau, représenté au contraire en vue plongeante.

La figure dominante de dieu le père habituellement placé dans l’infini, s’inscrit ici dansun espace défini dominant la cruxifiction qui se trouve ainsi rapproché avec la monumentalité sclupturale du christ de la vierge et de saint jean. Ces deux dernières figures, qui viennent s’ajouter à l’iconographie traditionnelle de la Trinité participent pleinement aux dogmes dont elles sont les témoins et les interprètes, comme le montre le geste naturel de la vierge invitant le spectateur à regarder. Les deux images sculpturales des donateurs plus bas à l’exterieur participe à traduire la coexistence entre histoire sacrée et histoire contemporaine, entre dogmes et salut .

Le Thème de la cruxifiction et le culte de la croix , sont évoqués par la présence révélatrice du squelette. C’est un message moral clairement adressé aux spectateurs explicite par l’inscription : résumé en perspective de la fragilité du temps présent et de la précarité de la condition humaine en général .

Le fait que le squelette ne soit pas enfermé dans le sarcophage est une signification qui répond aux dogmes de la résurrection des corps et l’évocation de l’attente du jour fatidique du jugement dernier.