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La vie bourgeoise au XVIIIème siècle

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mode, le style Rocaille

2) les nouveaux goûts de la bourgeoisie

3) La bourgeoisie : une élite sociale.

1) Le travail : un moteur d’enrichissement

2) L’accès au monde noble.

Introduction

Le dossier documentaire que nous étudions de compose de deux documents, dont un extrait des Souvenirs d’Elisabeth Vigée-Lebrun, dans lequel elle raconte ses souvenirs d’enfance. Ce texte a été rédigé par Elisabeth Vigée-Lebrun (Paris, 16 avril 1755 – 1842) avec l’aide de ses nièces Caroline Rivière et Eugénie Lefranc entre 1834 – 35. Elle est issue d’une famille bourgeoise de Paris, son père, Louis Vigée était peintre portraitiste à l’Académie St Luc de Paris et sa mère, Jeanne Massin était coiffeuse. Elisabeth Vigée-Lebrun se rend célèbre par les très nombreux portraits de la famille royale et de la reine Marie Antoinette, qu’elle réalise entre 1774 et 1789. Sous la Révolution française, elle est contrainte de s’exiler en Italie et ne reviendra à Paris qu’en 1801 où elle mourra en 1842. Ce peintre laissa environ 600 portraits et près de 200 paysages.

Le second document est un tableau de François Boucher (Paris 1703 - 1770) intitulé Le Déjeuner, peint en 1739, cette huile sur toile de 66 x 88cm est conservée au Musée du Louvre à Paris. François Boucher est un peintre français du XVIIIème siècle typique du style rococo (ou rocaille). Il gagne le prix de Rome en 1720 et dès son retour en France en 1731, il obtient de nombreux succès de société, ainsi que le soutien de Mme de Pompadour, favorite de Louis XV. Il devient ainsi le peintre à la mode ; admis à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture en 1734, Boucher succède à Carl Vanloo comme 1er peintre du Roi Louis XVI en 1765.

En 1789, la France est le pays le plus peuplé d’Europe avec 28 millions d’habitants. La France d’Ancien Régime s’organise autour d’une société répartie en trois ordres : le clergé qui constitue 0.5% de la population, la noblesse regroupe 1.5% des français et le Tiers Etat composé de 98% de la population. Le développement du commerce et l’essor de l’industrie au cours du XVIIIème siècle, ont introduit de nouveaux facteurs de différenciation sociale comme l’activité professionnelle, le talent ou la richesse. Dans la seconde moitié du XVIIIeme siècle, le Roi doit faire face à des dépenses de plus en plus importantes, il anoblit ainsi certains grands négociants, savants ou artistes (François Boucher par exemple). La noblesse n’est donc plus un facteur « biologique » puisque le mérite personnel est mis au service de l’utilité publique.

Comme on l’a vu plus haut, le Tiers Etat compose de 98% de la population et regroupe de nombreuses conditions sociales diverses. Les citadins représentent 16 % de la population totale dont l’élite est composée par la bourgeoisie, qui assoie sa position sociale sur le talent et l’argent. Au sommet de cette bourgeoisie se trouve une élite intellectuelle de grands financiers (Necker) et de grands négociants tirant leur richesse du commerce maritime (Bordeaux, Nantes, Rouen, Marseille).

Cette grande bourgeoisie mène un train de vie proche de celui de la noblesse, à une époque où la distance entre les gens de cour et la bourgeoisie tend de plus en plus à se réduire. La bourgeoisie, en pleine ascension financière, impose son pouvoir par la réalité de son poids économique, mais reste exclue des conseils de gouvernement. Cette frustration politique s’explique facilement par le décalage existant entre le réel poids économique de la bourgeoisie et son appartenance au Tiers Etat, qui ne dispose d’aucun accès aux fonctions politiques de l’Ancien Régime.

Nous pouvons donc nous demander en quoi la bourgeoisie constitue-t-elle réellement une élite pour le Tiers Etat ?

Dans un premier temps, nous dresserons le portrait d’une famille bourgeoise ; dans un second temps, nous étudierons le cadre de vie de cette bourgeoisie montante et enfin, dans un troisième temps, nous analyserons quels sont les facteurs d’enrichissement de cette catégorie sociale.

I) Portrait d’une famille bourgeoise

1) L’intimité : une nouvelle conception de la famille

Le XVIIIème siècle est marqué par une bourgeoisie urbaine et éclairée qui fréquente les salons et académies, elle poursuit un processus de « civilisation des mœurs » qui transforme l’ensemble des manières de vivre. L’intimité, la douceur de vivre, le confort et le luxe s’installent dans les demeures cossues où la vie familiale à prend une teinte subtile. Le Déjeuner de Boucher illustre clairement l’évolution des nouvelles idées familiales bourgeoises et surtout des notables citadins.

Sous l’Ancien Régime, il existe cinq types de familles,

- Type 1 : les célibataires ou veufs sans enfant

- Type 2 : plusieurs individus parents par le sang ou non ne comportant pas de couple marié

- Type 3 : le couple marié avec ou sans enfants

- Type 4 : le couple marié et les individus apparentés au couple

- Type 5 : deux couples co-habitants

Les familles de type 3 compte généralement 4 à 5 personnes parfois moins en ville. Ces familles côtoient dans une certaine promiscuité les domestiques, artisans et solitaires vivant sous le même toit. Ce type de famille représente le modèle idéal de la famille d’Ancien Régime.

Les valeurs bourgeoises et l’essor de l’intimité dans les foyers, remettent en valeur l’amour au sein du couple et sa place centrale dans la famille. L’enfant devient également un important centre d’attention pour les parents, sentiment nouveau inventés par les bourgeois du XVIIème siècle. L’enfant est entouré par tous les soins et la protection de la famille. Le tableau représente en réalité le peintre entouré de sa famille, sa femme Maire –Jeanne assise sur la droite, l’enfant de droite serait sa fille née en 1735, l’enfant de gauche son fils né en 1736 ; la jeune femme de gauche pourrait être la sœur du peintre ou une nourrice.

Les valeurs bourgeoises attribuent également une place particulière aux femmes. En tant que chef de famille, l’homme est responsable devant l’Eglise, la société et l’Etat (fiscalité) de son foyer et dirige les affaires publiques de la famille. La femme, elle, règne sur un univers clos et serein que constitue le foyer. Cette place particulière attribuée aux femmes sera confortée par les salons littéraires. Le Déjeuner de Boucher situe la femme dans un univers sagement familial, la mère de famille est ici représentée jeune, élégante et jolie. Ses vêtements amples soulignent les rondeurs afin d’exalter le rôle maternel. Les bras nus, les joues fardées de rouge et les deux mouches tendent à souligner la blancheur du teint.

Dans cette scène familiale et intime, Boucher insiste sur le rôle social de la femme, elle souhaite plaire à son mari (fard sur les joues, mouches) sans oublier ses capacités de mère. La femme doit donc rester attirante, sans négliger ses devoirs d’épouse et de mère. Elle tient donc une place exceptionnelle dans la cellule familiale puisque c’est par elle que sont transmises les valeurs et connaissances jusqu’à la seconde enfance des enfants (vers l’age de 6 ans) [cf. Elisabeth Vigée Lebrun, l.16. « la maison maternelle » ; l.20 « sa sagesse était austère » ; l.24 à 26 » ma mère était très pieuse[…] nous n’en manquions aucun, pas même les prières du soir »]

2) place et éducation des enfants

Comme nous venons de la voir, la famille bourgeoise d’Ancien Régime évolue dans sa conception et son idéologie. L’intimité entre dans les foyers et les familles se recentrent autour des enfants.

Cette évolution se traduit dans les mœurs par une baisse volontaire de la fécondité des couples dans la seconde moitié du XVIIème siècle. Les couples n’espacent pas les naissances mais décident de ne plus avoir d’enfants à un moment de leur vie.

Les enfants tiennent donc une place particulière dans les familles qui en réduisent le nombre pour mieux s’en occuper. Tous les soins, la protection est l’amour des parents pour leur progéniture est perceptible dans Le Déjeuner de Boucher, l’enfant de droite porte autour de la tête un bourrelet de protection, destiné à prévenir les accidents, preuve de l’attention particulière des parents pour leurs enfants. Cette affection parentale est également perceptible dans les Souvenirs d’Elisabeth Vigée Lebrun [cf. 12 « ce qui me charmait sous tout rapport » ; l. 15 « aux jouissances que j’avais dans la maison maternelle » ; il me laissait barbouiller toute la journée avec ses crayons »] qui montre la réelle affection qui lie les membres de cette famille.

Les grands bourgeois font généralement appel à une nourrice à domicile pour s’occuper des enfants en bas âge qui, garçon comme fille, portent une robe [cf. Tableau de Boucher, la jeune femme en bleu sur la gauche]. Ils font appel à une nourrice qui éduque les jeunes

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