DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Lecon Sur Les Hommes De La Renaissances

Mémoire : Lecon Sur Les Hommes De La Renaissances. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 9

Ils sont chrétiens, mais mettent l'accent sur l'étude de l'homme. C'est ainsi que Pic de la Mirandole, dans un texte célèbre, écrit que «le Grand Architecte» a dit à Adam : «tu n'est limité par aucune barrière... Je t'ai installé au milieu du monde afin que de là, tu examines plus commodément tout ce qui existe. Je ne t'ai fait ni céleste, ni terrestre, ni mortel, ni immortel, afin que maître de toi-même tu te composes la fortune que tu auras préférée...» C'est l'individu qui choisit son destin, il n'est pas condamné par le péché originel.

L'humanisme est ainsi une doctrine fondamentalement optimiste, elle croit que l'homme peut s'améliorer. Pour cette raison, l'éducation est au centre des préoccupations des hommes du temps. La connaissance doit permettre aux hommes d'accomplir leurs possibilités, mais elle doit aller de pair avec la morale car «science sans conscience n'est que ruine de l'âme», comme François Rabelais le fait dire à son héros Gargantua. Une fois éduqué, l'homme peut lire par lui-même la Bible et la comprendre, alors que jusque là l'Église était la seule à pouvoir interpréter ce texte.

3) toucher un grand public : les langues vernaculaires et l'imprimerie

Afin de permettre au plus grand nombre d'avoir accès au savoir, les humanistes n'hésitent pas à écrire ou enseigner en langue vernaculaire, c'est-à-dire dans la langue que parlent le peuple au quotidien, par opposition au latin qui n'était compris que des savants.

Ainsi, Jacques Lefèvre d'Étaple réalise une traduction française du Nouveau Testament en 1523 et recommande sa lecture par les fidèles, ce qui provoque la colère de beaucoup d'hommes d'Église, qui l'accusent de favoriser l'erreur en permettant aux simples gens de se faire leur propre opinion, sans être guidés par l'Église.

Toucher un large public est devenu possible grâce à l'invention de l'imprimerie, et plus exactement à l'invention des caractères mobiles, par Johann Gutenberg, vers 1450.

Dans les décennies qui suivent, l'imprimerie se diffuse, depuis Mayence vers toute la vallée du Rhin et la Bavière, le nord de l'Italie (avec un foyer à Rome), les régions parisienne et lyonnaise, ainsi que le centre de l'Espagne. Des grands éditeurs-imprimeurs comme Alde Manuce à Venise ou Christophe Plantin à Anvers diffusent les œuvres des humanistes en direction d'un public beaucoup plus large qu'avant, car l'imprimé coûte beaucoup moins cher que le livre copié à la main.

II] La Renaissance

1) une nouvelle perspective artistique inspirée de l'Antiquité

Depuis le XIXe siècle, il est devenu courant de désigner les XVe et XVIe siècles sous le terme de «Renaissance». En effet, les humanistes ainsi que les artistes de cette époque rejettent le Moyen Âge comme une époque obscure et privée du sens de la beauté et prennent pour modèle l'Antiquité.

Ils s'appliquent à faire renaître les principes antiques, qu'ils connaissent d'une part par les traités théoriques, comme celui de l'auteur latin Vitruve, auteur d'un traité d'architecture redécouvert au XVe siècle, et d'autre part par les statues et monuments, dont ces artistes vont faire des relevés et des reproductions. L'allemand Albrecht Dürer (mort en 1528), est ainsi très marqué par ses séjours en Italie.

Pour eux, les artistes antiques ont su représenter le beau et l'idéal en respectant des proportions précises, aussi bien pour les frontons des temples que pour les corps humains. Tout en continuant à représenter de nombreux sujets religieux, ils accordent une place plus importante qu'auparavant aux thèmes païens ou tout simplement laïcs (portraits...).

Mais la grande innovation de l'époque est la découverte progressive de la perspective, qui permet de créer chez le spectateur d'un tableau l'impression de profondeur. Mise au point au début du XVe siècle à Florence par des peintres comme Masaccio, elle est théorisée par Léon Batista Alberti dans son traité Sur la peinture en 1435.

Pour représenter un paysage en perspective, le peintre doit avoir des bonnes connaissances en géométrie : cette polyvalence de l'artiste est une des caractéristiques de la Renaissance.

2) la diffusion de la Renaissance

La Renaissance est née en Italie où elle a bénéficié de l'émiettement politique : plus il y a d'États et de princes, plus l'artiste a de chance de trouver un protecteur désireux d'avoir un monument ou un tableau plus spectaculaire que son voisin.

Les souverains sont donc des mécènes comme Laurent le Magnifique à Florence, mais l'Église n'est pas en reste : à Rome et ailleurs, les ecclésiastiques commandent de nombreuses œuvres, comme les fresques du plafond de la chapelle Sixtine réalisées par Michel-Ange. Les artistes n'hésitent pas à circuler de ville en ville, de souverain en souverain, pour obtenir des commandes intéressantes, comme par exemple Léonard de Vinci, qui n'est pas très heureux dans ses choix.

Ailleurs, de grands souverains comme l'empereur Charles-Quint, protecteur du peintre Titien dans la première moitié du XVIe siècle, ou François Ier, qui fait venir Léonard de Vinci en France, sont également des mécènes importants. Les guerres qu'ils mènent en Italie les mettent en contact avec les artistes et les réalisations de la Renaissance.

Plus au nord, en Flandres, région enrichie par le commerce, la Renaissance prend des caractères particuliers, en particulier dans le contexte de la Réforme religieuse : les peintres accordent en particulier un grand intérêt aux détails de la vie quotidienne.

Léonard de Vinci, le génie paradoxal (1452-1519)

Aussi surprenant que cela nous paraisse aujourd'hui, ce n'est pas comme peintre que Léonard est en son temps célèbre, mais comme organisateur de fêtes. Là, il déploie tout son génie d'inventeur pour développer des machines et mettre en place des spectacles comme personne n'en avait jamais vu.

Par son génie, Léonard de Vinci symbolise la Renaissance italienne. Pourtant, il n'a pas reçu de formation poussée et connaît mal les œuvres antiques. Le nombre de tableaux qui lui sont attribués avec certitude se compte sur les doigts des deux mains. Il a projeté de rédiger 120 traités sur les sujets les plus divers, sans jamais en écrire un seul.

Sa personnalité est aussi troublante que son génie. Prodigue avec ses amants, il tient la comptabilité de ses dépenses avec la précision d'un usurier. En somme, il reste et restera toujours un mystère... [en savoir plus]

3) le statut de l'artiste

Au Moyen Âge, il n'existait pas de différence fondamentale entre l'artiste et l'artisan, tous deux étaient socialement peu considérés.

À la Renaissance, les artistes souhaitent obtenir une reconnaissance de leur talent. Ils soulignent qu'ils ont dorénavant une formation théorique poussée et qu'on ne peut donc plus les réduire à leur statut de travailleur manuel. Les plus importants d'entre eux profitent des rivalités entre les grands pour obtenir des pensions, titres et décorations.

L'exemple le plus abouti en est le peintre vénitien Titien qui, en tant que peintre attitré de l'empereur Charles Quint, reçoit les titres de comte palatin et de chevalier de l'éperon d'or et lui permet de les transmettre à ses enfants. Ce faisant, il le place au même rang que les anciennes familles aristocratiques et en fait un symbole du nouveau statut de l'artiste.

Pour autant, il ne faudrait pas croire que tous les artistes sont aussi bien traités : la plupart doivent se contenter de commandes très étroitement encadrées et mal payées.

III] La Réforme

1) les évolutions du christianisme

La fin du Moyen Âge est marquée, en particulier depuis la très grave épidémie de peste à la fin du XIVe siècle, par un renouveau des interrogations sur la mort et sur le Salut. Les nombreuses danses macabres, qui représentent toutes les catégories sociales unies dans la mort, témoignent de ces préoccupations.

La question est dès lors de savoir si les réponses traditionnellement apportées par l'Église permettent réellement de faire son Salut.

Certaines de ses pratiques sont de plus en plus contestées, comme la vente des indulgences, c'est à dire le fait pour un chrétien de payer pour raccourcir le temps qu'il (ou qu'un autre individu) passera au purgatoire, avant d'aller au paradis. L'Église a vendu beaucoup de ces indulgences pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome et elles sont de plus en plus critiquées par beaucoup. Le pape et le haut clergé sont régulièrement dénoncés pour leur

...

Télécharger au format  txt (14 Kb)   pdf (124.5 Kb)   docx (11.8 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com