Montrez Que Ionesco, Dans Rhinocéros, Traite Du Dangereux Phénomène De Massification, Par Le Biais De l'Absurde, Tant Dans Le Contenu Que Dans La Forme De La Pièce.
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La situation de parole, ou forme, de la pièce « Rhinocéros » expose les dangers de la massification avec le discours des personnages et le langage. Les situations répétées en écho, procédé du discours, illustre la massification. Ce procédé, principalement dans les répliques des personnages face à l’arrivée des rhinocéros, démontre un raisonnement commun. Les personnages semblent réagir uniformément, tel un troupeau : Jean : « Oh! Un rhinocéros! » / La serveuse : « Oh! Un rhinocéros! » / L’épicier : « Oh! Un rhinocéros! » (p.41-42) Les répliques répétées perdent ainsi leur contenu, deviennent insignifiantes et démontrent que les personnages ont une identité peu importante, voire même interchangeable. Le langage, plus précisément la tonalité de la pièce, au départ comique, prend une tournure tragique à l’acte II. La tonalité tragique met au premier plan la victimisation d’un être aux prises avec des forces qui le dépassent, le personnage de Béranger fait face, seul, à la « rhinocérite » : « À qui se fier, mon Dieu, à qui se fier! Le Logicien est rhinocéros! » (p.132). Béranger est déserté par ses semblables, laissé à lui-même. L’auteur met en évidence la dangerosité des rhinocéros et des personnages qui sont en « transformation ». Celle de Jean ne présente rien de comique, au contraire de celles des autres personnages présentées plus tôt dans la pièce. Il se met à raisonner comme un animal et devient violent. Ses propos changent et semblent régresser à l’état primitif : « Démolissons tout cela La civilisation humaine, on s’en portera mieux! »(p.105) Ce personnage, décrit par Béranger comme un « garçon si humain, grand défenseur de l’humanisme » (p.115) abandonne son jugement et ses valeurs pour rejoindre les rhinocéros. Ionesco démontre que même le plus humain des personnages n’est pas à l’abri des effets néfastes de la massification.
Eugène Ionesco, dans la pièce « Rhinocéros », dénonce les dangers de la massification. Ayant un ressentiment pour les idéologies, il se sent lui-même seul parmi les « rhinocéros » lors de son passage en Roumanie dans les années 40. Par le biais de l’absurde, autant dans le contenu que dans la forme de la pièce, l’auteur traite de ce phénomène. Le théâtre de l’absurde n’a d’absurde que son nom dans les causes qu’il dénonce. Comme l’a si bien dit l’écrivain britannique Martin Esslin : « Le théâtre de l’absurde a renoncé à argumenter de l’absurdité de la condition humaine, il la montre simplement dans l’existence. » Les
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