Poeme
Compte Rendu : Poeme. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirese si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passéNi les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Guillaume Apollinaire, Alcools,...
Saisir l’instant
Saisir l’instant tel une fleur
Qu’on insère entre deux feuillets
Et rien n’existe avant après
Dans la suite infinie des heures.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant. S’y réfugier.
Et s’en repaître. En rêver.
À cette épave s’accrocher.
Le mettre à l’éternel présent.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant. Construire un monde.
Se répéter que lui seul compte
Et que le reste est complément.
S’en nourrir inlassablement.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant tel un bouquet
Et de sa fraîcheur s’imprégner.
Et de ses couleurs se gaver.
Ah ! combien riche alors j’étais !
Saisir l’instant.
Saisir l’instant à peine né
Et le bercer comme un enfant.
A quel moment ai-je cessé ?
Pourquoi ne puis-je… ?
Esther Granek, Je cours après mon ombre, 1981
Fata temporum
A l’écheveau des jours, il attache la nuit,
En ourlant le matin d’un galon de lumière,
Puis coule lentement le long des cimetières
Vers un soir dont il éteint la flamme, à son huis.
Aiguisé à ses griffes, son silence enfouit
Tous les secrets chassés, à grands coups d’étrivières,
De la bouche des rois aux lèvres des meunières,
Dont il ronge la peau aux margelles des puits.
Son or sonne le glas et se fond au néant
Des gouffres d’univers où se gonfle le feu
Des étoiles à naître et de leurs parements,
Et si son règne dure depuis l’éternité,
C’est qu’il nourrit sa chair de la soif de nos yeux,
Car le Temps est un ogre au visage de fée.
Francis Etienne Sicard, 2010
La Montre
Deux fois je regarde ma montre,
Et deux fois à mes yeux distraits
L’aiguille au même endroit se montre ;
Il est une heure… une heure après.
La figure de la pendule
En rit dans le salon voisin,
Et le timbre d’argent module
Deux coups vibrant comme un tocsin.
Le cadran solaire me raille
En m’indiquant, de son long doigt,
Le chemin que sur la muraille
A fait son ombre qui s’accroît.
Le clocher avec ironie
Dit le vrai chiffre et le beffroi,
Reprenant la note finie,
A l’air de se moquer de moi.
Tiens ! la petite bête est morte.
Je n’ai pas mis hier encor,
Tant ma rêverie était forte,
Au trou de rubis la clef d’or !
Et je ne vois plus, dans sa boîte,
Le fin ressort du balancier
Aller, venir, à gauche, à droite,
Ainsi qu’un papillon d’acier.
C’est bien de moi ! Quand je chevauche
L’Hippogriffe, au pays du Bleu,
Mon corps sans âme se débauche,
Et s’en va comme il plaît à Dieu !
L’éternité poursuit son cercle
Autour de ce cadran muet,
Et le temps, l’oreille au couvercle,
Cherche ce coeur qui remuait ;
Ce coeur que l’enfant croit en vie,
Et dont chaque pulsation
Dans notre poitrine est suivie
D’une égale vibration,
Il ne bat plus, mais son grand frère
Toujours palpite à mon côté.
- Celui que rien ne peut distraire,
Quand je dormais, l’a remonté !
Théophile Gautier, milieu XIXeme siecle
Le temps léger s’enfuit sans m’en apercevoir
Le temps leger s'enfuit ſans m'en apperceuoir,
Quand celle à qui ie ſuis mes angoiſſes conſole:
Il n'eſt vieil, ny boiteux, c'eſt vn enfant qui vole,
Au moins quand quelque bien vient mon mal deceuoir.
A peine ay-ie loiſir ſeulement de la voir,
Et de rauir mon ame en ſa douce parole,
Que la nuict à grands pas ſe haſte & me la volle,
M'oſtant toute clairté, toute ame & tout pouuoir.
Biẽheureus quatre iours, mais quatre heures ſoudaines
Que n'auez vous duré pour le bien de mes paines,
Et pourquoy voſtre cours s'eſt il tant auancé?
Plus la joye eſt extreme & plus elle eſt fuitiue:
Mais i'en
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