Un Homme Cinema
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Le grand progrès technique du Cinéma au 20e siècle fut la sonorisation. Associer le son à l’image a procuré au cinéma une capacité à créer de l’illusion sans précédent. De ces techniques de son au cinéma sont d’ailleurs nées la sonorisation de spectacle et ... la Haute-Fidélité. Il peut être intéressant de s’en souvenir. Il ne s’agit que d’illusionnisme, d’ailleurs, et non de réalisme : L’impressionnant grondement des puissants vaisseaux spatiaux a toujours fait vibrer les audiences, d’Alien au 5é élément (Ah, les crissements de pneus des taxis volants !), etc....
Il suffit de savoir que le son est une vibration de l’air pour comprendre que, si puissant soit-il, dans l’espace un vaisseau spatial n’émet aucun son.
Mais s’il était strictement réaliste, le cinéma ne serait plus un spectacle, et serait peut-être même moins crédible.
D’autres effets et les dialogues doivent, par contre, pour conserver leur crédibilité être absolument réalistes : Si aucun d’entre nous n’a entendu de vaisseau spatial ni de détonation nucléaire (ou si peu d’entre nous), chacun a entendu une voix humaine, la pluie tomber, une voiture démarrer, etc...
Là, la créativité de l’ingénieur du son est entièrement focalisée sur le réalisme et non sur l’illusionnisme. La base de ce réalisme est la cohérence des perceptions. Le Cinéma, pour l’instant, se limite à coordonner les deux sens dominants dans notre perception : La vue et l’ouïe.
De ce point de vue, la mise en parfaite cohérence et la synchronisation de ces sens, est un puissant moteur d’illusion.
"Bon public" que ceux qui s’enfuirent à la vue d’une locomotive silencieuse en noir et blanc.
La création de l’illusion, celle qui permet au spectateur d’entrer dans l’action, d’oublier fugitivement qu’il est au cinéma, demande à la fois des moyens techniques et du savoir-faire qui sont essentiellement focalisés sur la mise en cohérence du son et de l’image, la clé de la crédibilité du spectacle.
II/ Le Cinéma dans les salles publiques :
Les salles publiques ont suivi des évolutions par paliers. Très grandes au début du 20e siècle, elles ont été sonorisées dans les années 30. La source sonore, monophonique, était avant tout destinée aux dialogues. Logiquement, elle était donc placée au centre de l’écran, derrière celui-ci pour ne pas être visible.
Pour laisser passer le son, on perfora l’écran d’une multitude de petits trous, invisibles à la distance où se trouvaient les spectateurs.
Dans ces années, le son était la technique innovante au Cinéma, et il concentrait toutes les énergies. Quelques années après est arrivée la couleur, qui a inversé la tendance : Les améliorations de l’image étaient devenues la priorité, et le son, toujours monophonique, cessa d’évoluer. C’est à cette époque que les proportions des écrans se sont élargies avec les formats 16/9 puis cinémascope.
Progressivement, les techniques du son au cinéma ont été distancées par celles des sonorisations de spectacle vivant et par la haute-fidélité domestique.
La création cinématographique évoluait vers ce que l’on appelle le "cinéma d’auteur", plus intellectuel et se contentant de peu d’effets. Les salles devenaient de plus en plus petites, "intimistes", et la notion de spectacle devenait secondaire.
Des films comme Alien furent parmi les premiers à inverser cette tendance, avec une innovation importante : L’utilisation du tandem éclairage/son pour créer non plus des ambiances (façon Hitchcock), mais directement des émotions (façon aujourd’hui).
Les films-spectacle étaient de retour, mais la technique de son était restée en rade depuis les années 50. D’ailleurs, la plupart des cinémas dans le monde étaient équipées soit d’une unique enceinte Altec "Voix du théâtre", soit d’une nième copie de celle-ci.
Qu’importe, la société Dolby s’attela à la tâche et créa un concept de son stéréophonique pour le cinéma, toujours avec une voie centrale : Le réalisme des dialogues passe par là.
Les équipements n’ont suivi que lentement. Après Stars Wars les salles ont commencé à s’équiper en stéréo, mais à un coût minimum.
Parallèlement, l’intérêt du subwoofer (le terme date d’ailleurs de cet évènement) ont été découverts avec Tremblement de Terre.
Quelques années auparavant, Stanley Kubrick avait créé l’évènement en exigeant de visiter toutes les salles devant diffuser son film Orange Mécanique, pour vérifier les conditions de diffusion avant de donner son accord. Meilleur business-man, Georges Lucas reprit l’idée quelques années après, cette fois en imposant des spécifications extrêmement précises permettant d’obtenir un label, THX.
Le cahier des charges, extrêmement détaillé, allait jusqu’aux plans des enceintes et caractéristiques des composants les constituant. Quant au filtre (actif), il était fourni par Lucas films en location.
Le son était redevenu un élément dominant du cinéma-spectacle, et tandis que la technique rattrapait le niveau des sonorisations de concerts, la création s’adonnait aux joies des effets spéciaux.
La maîtrise quasi-simultanée de l’encodage numérique du son sur les supports optiques des films et du traitement numérique de l’image (Jurassic park) a apporté des outils qui semblent encore aujourd’hui théoriquement sans limites aux créateurs de films.
Si on ne perçoit pas encore tout à fait les conséquences autres qu’économiques de la diffusion numérique de films (doit-on dire de films, puisqu’il s’agit désormais de vidéo ?), on peut parier que l’évolution est loin d’être finie.
III/ L’adaptation à l’environnement domestique se fait :
A côté de ces évolutions impressionnantes du cinéma, on ne peut que rester affligé devant la dérisoire appellation "Home Cinéma" d’un téléviseur (oui, bien sûr, il est 16/9, 100 Hz, écran plat, compatible progressif,...) entouré de deux enceintes colonnes Hi-fi espacées de 3m, surmonté d’une petite boîte en plastique répondant à l’appellation de voie centrale, deux haut-parleurs de la taille d’un paquet de cigarettes dissimulés derrière le canapé ayant reçu le pompeux nom de surround.
Très fier, l’heureux propriétaire vous fait illico une démonstration en connectant la 1, à l’heure du JT, puis enclenche un mode DSP particulièrement réussi qui donne l’impression que PPDA a été enregistré dans une cathédrale. Génial, Non ?
Cette caricature, hélas en est à peine une. Je ne reproche à personne l’idée de vouloir spatialiser le son d’un téléviseur, mais s’il vous plaît, retirez le mot CINEMA de tout çà !
Dans le concept Home Cinéma, il y a Cinéma -ou il y avait avant que le marketing des fabricants de téléviseurs ne s’approprient l’appellation, ce qui implique à mon humble avis que l’on se sente chez soi comme au cinéma.
Ou bien ai-je tout faux ?
Suivons, pur exercice de style, cette hypothèse extrêmement audacieuse que le Home Cinéma devrait avoir quelque chose à voir avec le cinéma dans un contexte domestique...
Prenons maintenant le cas d’installations Home cinéma pouvant prétendre reproduire à domicile les sensations du cinéma, donc fonctionnant nécessairement avec un projecteur vidéo et un "grand" écran. Faisons l’inventaire des points communs et des différences entre les deux :
La réalité du Home Cinéma aujourd’hui est que le son et l’image sont traités comme des entités différentes, accrochées à leur histoire : Le son , c’est la Hi-fi, l’image, c’est la vidéo (VHS sur le téléviseur, caméscope, etc...) Pour des raisons culturelles ou autres, les techniques impliquées (La vidéo et l’audio) dans le Home Cinéma occultent totalement la finalité du concept : le cinéma à la maison.
Je ne serais pas surpris qu’une proposition d’installation présentée par un bon vendeur, conçue sur l’idée d’une première salle optimisée pour l’image, et d’une deuxième salle optimisée pour le son, trouve preneur...
Cela dit, si vous trouvez l’idée séduisante... Zappez la suite de cet article !
1)Les coupables :
-Les journalistes :
Les journalistes sont coupables d’influencer l’opinion de leurs lecteurs par des écrits ou des opinions qui ne sont pas toujours fondés, vérifiés, impartiaux.
Moi, par exemple, j’écris ces lignes avec une idée bien précise sur la façon dont un Home Cinéma doit fonctionner. Suis-je donc un journaliste impartial ? Certainement pas.
La seule chose que je peux vous dire, c’est que je ne juge un système Home Cinéma digne de cette appellation que lorsqu’il est capable de donner à son utilisateur des sensations équivalentes à celles ressenties au cinéma, mais dans un environnement domestique. Il est possible que je mette la barre vraiment très haut, non ?
-Les revendeurs
Les revendeurs sont coupables de vendre ce que leur demandent leurs clients. C’est absolument
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