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Unité Et Diversité De L'Ue

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4ème siècle, ont contribué à la diffusion des idées et d’un savoir commun. Les idéaux démocratiques et nationaux purent ainsi, en 1830 et en 1848, déferler quasi-simultanément sur Prague, Bucarest, Budapest et Berlin.

Ce que nous nommons l’exception culturelle traduit ce besoin de vivre au quotidien avec d’autres perspectives que simplement matérielles ; c’est une notion bien partagée chez les peuples des nouveaux Etats membres de l’Union. Les Hongrois figurent au troisième rang pour le nombre de livres lus en Europe, le cinéma tchèque est puissant au point que les grandes firmes d’Hollywod lui confie une partie de leurs réalisations.

L’art a tracé les frontières de l’Europe, mieux encore que les armées et les traités. On reconnaît une oeuvre européenne rien qu’à son intuition, à sa touche. Ce n’est pas un hasard.

Vasily Vasilyevich Kandinsky

(1866-1944)

Grâce aux grands mécènes, de Laurent le Magnifique à Catherine de Russie, les artistes européens ont pris l’habitude de l’errance créatrice. Ils ne l’ont jamais perdue. Pensons à Marina Tsvétaïéva, à Boris Pasternak ou Rainer Maria Rilke, à « l’Ecole de Paris » de Chagall, Modigliani et Brancusi, au « Bauhaus » berlinois de Kandinsky, Paul Klee et Laszlo Moholy-Nagy. Ils ont tissé le paletot de la culture européenne.

La musique du Hongrois Béla Bartok, du Polonais Rubinstein, du Roumain Enesco, appartient bien au patrimoine européen, comme la littérature du Tchèque Capek. Nous allons redécouvrir désormais plus facilement combien, d’un point de vue culturel, cet élargissement de l’Europe était naturel.

Chacun des nouveaux membres de l’Union peut revendiquer son apport à la création culturelle européenne, au développement des sciences et du savoir sur notre continent. Depuis le 1er mai, nous comptons quatorze prix Nobel de plus dans l’Union !

Dans les profondeurs de l’inconscient populaire, dans l’attachement linguistique ou la revendication d’une identité culturelle, comme dans les laboratoires scientifiques, on sait partout ce que signifie la culture de l’Europe : elle est riche de sa diversité parce qu’elle trouve sa force dans des racines communes qu’on peut retrouver chez les 25 membres de l’Union. A l’échelle du monde, elle appartient à la même famille. La frontière orientale de l’Europe, celle de l’Europe à 25, c’est bien celle au-delà de laquelle on ne trouve plus d’églises gothiques.

Cette unité explique en partie pourquoi les peuples des 10 nouveaux ont souhaité si naturellement rejoindre l’Union. Ils appartiennent à l’Europe depuis toujours.

La démocratie et l’Etat de droit ont été établis avec une rapidité exceptionnelle et leur respect a fait l’objet, depuis l’indépendance de ces pays, d’une politique volontaire et réussie. La réalité de la reconversion de leurs économies depuis 1991 est spectaculaire.

Grâce à « l’antichambre démocratique » efficace qu’a représenté le Conseil de l’Europe, cette organisation de l’Europe du droit qui rassemble aujourd’hui 45 pays, ils ont mis en oeuvre, dès l’adoption de leurs nouvelles constitutions, les principes universels de la démocratie et des droits de l’homme, ainsi que leurs déclinaisons européennes. Ainsi, par exemple, la question des minorités, qui a tant de fois déstabilisé le centre de l’Europe, a-t-elle été réglée sans drames. Nos nouveaux partenaires ont été exemplaires. La liberté retrouvée, ils ont tenu des élections libres partout. Des formations politiques modérées ont gouverné. Toutes se sont réclamées de la démocratie, y compris les successeurs des anciens communistes.

Nous n’avons donc rien à redire à la manière dont a été conduite la transition en Europe centrale. Et si l’Union y a veillé, c’est d’abord aux dirigeants et aux peuples de ces pays, qu’il faut rendre un hommage appuyé. Ils ont prouvé là leur authentique appartenance européenne. Qui d’entre nous aurait pu imaginer une telle évolution, il y a quinze ans encore ?

Les négociations d’adhésion ont traduit cette formidable mutation. En l’espace de quelques mois, les nouveaux adhérents ont accepté et intégré dans leur droit toutes les règles de « l’acquis communautaire », c’est-à-dire quelques quatre vingt mille pages de journal officiel. Parfois le travail n’était pas simple. J’ai, par exemple, rencontré à Riga, des traducteurs embarrassés de l’Office de terminologie qui s’interrogeaient sur la traduction difficile de la directive sur la protection des espèces aquatiques : comment introduire, dans la langue lettone, le nom bien méditerranéen du Mérou ?

L’adhésion, vous le savez, était conditionnée au respect des critères fixés à Copenhague le 22 juin 1993 par les Chefs d’Etat et de gouvernement des Quinze. Il s’agit de trois principes :

disposer d’institutions stables garantissant la démocratie,

disposer d’une économie de marché viable,

disposer d’institutions susceptibles d’assumer les obligations de l’adhésion à l’Union.

Pour la première fois, l’Union s’est livrée à la vérification du respect des conditions posées et de leur introduction dans le droit positif. Des négociations ardues furent menées, avec des délégations de la Commission envoyées sur place, pour s’assurer de l’adoption des 31 chapitres de l’acquis communautaire.

Le calendrier s’est ainsi accéléré.

De la signature des premiers accords d’association en 1991 jusqu’en décembre 2002, à Copenhague, les négociations ont été menées bon train. Le 16 avril 2003, à Athènes, les traités sont signés solennellement.

Les pays candidats organisent, durant l’année 2003 des référendums sur l’adhésion qui est partout plébiscitée, parfois à plus de 92 % comme en Slovaquie. L’adhésion est plus que souhaitée ! Malgré les doutes des observateurs, les craintes des politiques, les contraintes de l’Union et la fausse impression que nous laisse le scrutin du 13 juin, les peuples d’Europe centrale ont ovationné l’Europe et l’ont rejointe avec enthousiasme.

Il faut dire que l’économie européenne avait déjà commencé à retrouver son unité.

Le développement des échanges a dopé la croissance : 3,7 % en moyenne en 2003 chez les Dix pendant qu’elle n’était que de 0,8 chez les Quinze. Stimulées par la consommation et par les investissements étrangers, dont le stock s’élève à 140 milliards d’Euro, les économies d’Europe centrale se sont redressées. Elles ont, d’ailleurs, beaucoup apporté aux Quinze. La France, qui compte plus de 2 000 entreprises employant 300 000 personnes dans cette région, exporte ainsi chaque année vers les Dix environ 20 milliards d’Euro et son solde commercial est excédentaire de 2 milliards. L’Europe centrale n’est pas un Eldorado, mais bien une chance pour les pays de l’Union. La demande interne explose, la désinflation est engagée, les déficits budgétaires se sont réduits. Les trois pays baltes et la Slovénie respectent déjà les critères de Maastricht et l’Estonie enregistre un excédent budgétaire. Ils sont déterminés à assumer toutes leurs obligations européennes et, par exemple, à adopter l’Euro. On parle de 2010.

Les dix nouveaux membres de l’Union partagent désormais juridiquement nos valeurs et nos règles. Leurs économies ont retrouvé la croissance. Ils participent de cette unité retrouvée de l’Europe. Dans ses qualités comme dans ses défauts.

Parmi les éléments préoccupants figure ainsi la démographie.

La population de l’Europe vieillit ; notre démographie est en déclin. A 25, cette inquiétude devient interpellation.

Selon l’ONU, les 455 millions d’habitants de l’Union à 25 ne seront plus que 397 en 2050. C’est-à-dire que nous aurons « perdu » en quarante six ans l’équivalent de 80 % de la population nouvelle que nous venons d’accueillir.

Le vieillissement de l’Europe en est le corollaire immédiat.

L’âge moyen de la population de l’Union sera de 49 ans contre 36 aux Etats-Unis. Je crois que parler de « jeune Europe » au regard de la situation démographique des nouveaux adhérents relève de l’humour noir...

Voilà un défi urgent à relever pour la nouvelle Union. Il exige une vraie politique démographique au niveau européen et certainement une politique d’immigration commune et créative.

Les nouveaux membres de l’Union nous ressemblent par beaucoup d’aspects. Au centre géographique de l’Europe, ils appartiennent à son cœur culturel et totalement à son histoire mouvementée. Nous aurions tort de les juger trop rapidement sur leur situation présente et de mettre l’accent sur nos différences. Cette Europe à vingt cinq n’est que provisoirement hétérogène, même si elle doit encore surmonter les conséquences de l’expérience communiste, c’est-à-dire du totalitarisme qui a frappé une partie de son territoire. En fait, elle n’est que diverse.

Diversité de l’Europe à vingt-cinq

A l’aube de la globalisation, nos différences ne sont souvent que des nuances. Mais entre les Quinze et les Dix subsistent des écarts réels.

Huit de ces dix nouveaux membres

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