Biographie De Beaumarchais (Bernard Mirgain)

savonnette à vilain ») qui consiste à signer les lettres du roi et qui procure la noblesse au premier degré. En 1763, il achète la charge de lieutenant général des chasses de la Varenne du Louvre. Il s'installe rue de Condé à Paris, avec son père et ses deux sœurs, Julie et Tonton. Il rencontre Pauline le Breton, une jeune créole de 17 ans. Beaumarchais, âgé alors de 31 ans, est chargé d'aller à Madrid afin d'obtenir de l'Espagne la concession de la Louisiane et la fourniture d'esclaves noirs aux colonies, ce qui lui permet par la suite de régler des affaires familiales assez scabreuses (affaire Clavijo). Il rompt en 1765 avec Pauline... On connaît sa célèbre phrase : « Toute femme vaut un hommage, bien peu sont dignes d'un regret ». Il épousera ensuite une poitrinaire, Geneviève Madeleine Wattebled (en 1768) qui lui donna un garçon (prénommé Augustin, comme il se doit) et 8 mois plus tard, une fille, Aimable-Eugénie. En 1770, il perd successivement sa fille, sa deuxième femme et son fils. Contrairement aux ragots colportés par ses ennemis, Beaumarchais n'a tiré aucun bénéfice du décès de ses deux premières femmes. Suit alors un interminable procès après le décès de Duverney contre le comte de La Blache... et le 3 janvier 1773, le Théâtre-Français reçoit « le Barbier de Séville ou la Précaution inutile ». Deux semaines après, on arrête les représentations, Beaumarchais est en prison... Il sera envoyé à la prison du Fort-l'Evêque , en exécution d'une lettre de cachet signée par Louis XV pour une autre affaire. Plus tard, les Comédiens-Français tenteront à nouveau de mettre à l'affiche « Le Barbier de Séville ». Le gouvernement décide l'interdiction de la pièce. Les « Mémoires contre Goëzman » qui retracent les épisodes de son procès rendent cet auteur rebelle très célèbre, avant même la représentation de « Figaro ou la Folle journée ». A la lumière des nombreuses algarades qui ont opposé Beaumarchais à la noblesse de robe, on comprend mieux la revendication constante de la liberté dans ses pièces : « ou vous n'écrirez rien qui plaise, ou les sots vous dénigreront », lâche Figaro dans la scène 15 de l'acte III. Et il se rebiffe encore dans l'acte V , scène III : « sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ; et qu'il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits ». Le dramaturge n'a de cesse de s'en prendre à la société d'Ancien Régime. Dans son célèbre monologue, Figaro lance son cri de révolte à la face de toute l'aristocratie : « vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus ». Beaumarchais aimait la vie, les femmes : « en amour, trop n'est pas même assez » écrit-il dans le Figaro. Le personnage de Marceline apparaît dans la pièce « Figaro » comme le porte-parole de l'émancipation féminine en déplorant le machisme du « nigaud sexe masculin ».

Comme son personnage Figaro, Pierre Augustin Caron de Beaumarchais a mené une vie de bâton de chaise, il a aimé la vie « par folles