Citoyenneté et démocratie à Athènes
Compte Rendu : Citoyenneté et démocratie à Athènes. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirescaution montre que la démocratie athénienne doit toujours résister aux pressions et qu'elle s'adapte aux différentes menaces qui se présentent.
2) Un nombre très restreint de citoyens
Le statut de citoyen était réservé à une minorité, puisque les femmes, les mineurs, les esclaves et les métèques, c'est à dire les étrangers, en étaient exclus. Au total, il y avait un peu plus de 40 000 citoyens sur plus de 400 000 habitants !
En raison des avantages qui allaient de pair avec le fait d'être citoyen, les Athéniens se sont toujours efforcés de limiter le nombre de gens qui pouvaient le devenir. En 451, Périclès, le grand dirigeant athénien, fait voter une loi exigeant d'être né d'un père citoyen athénien et d'une mère fille de citoyen, mariés, pour devenir citoyen athénien : jusque là il suffisait d'un père citoyen, mais le nombre de citoyens augmentait trop vite. Cette mesure montre aussi que les femmes, bien qu'elles ne soient pas citoyennes de plein droit, font néanmoins partie de la communauté civique.
3) les institutions athéniennes
Le fondement de la démocratie athénienne est l'idée que tous les citoyens sont égaux devant la loi et qu'ils doivent participer à la vie politique. Toutes les institutions athéniennes sont conçues en fonction de ce principe.
L'application concrète de ce principe est l'assemblée de l'Ekklesia, qui rassemble en théorie tous les citoyens, mais en pratique environ 6000 - ce qui représente déjà une foule considérable ! Chacun a le droit de s'exprimer, et dispose pour cela du même temps que les autres, mesuré par la clepsydre.
L'assemblée a plusieurs fonctions très importantes : elle vote les lois. Elle décide aussi de la paix et de la guerre, reçoit les ambassadeurs des autres cités... Enfin, elle élit les stratèges (voir plus bas) et plusieurs fonctionnaires, et contrôles les juges. Elle peut aussi exiler pour dix ans un citoyen qui constitue une menace pour la démocratie : c'est l'ostracisme.
Ostracisme
Voici un bulletin de vote façon athénienne, dénommé ostrakon (d'après un mot qui désigne une huître, car les premiers bulletins de cette sorte n'étaient rien d'autre que des coquilles d'huître).
Il s'agit ici d'un morceau de terre cuite sur lequel on inscrit le nom des citoyens et magistrats qu'on se propose d'exclure de la cité. Cette mesure d'exclusion a donné le mot ostracisme.
Le bulletin ci-contre porte le nom de Thémistocle, grand général exilé en 482 sous la pression de la cité rivale de Sparte.
L'Ekklesia est aidée par la Boulé, ou conseil, composé de 500 membres, 50 par tribu, qui sont tirés au sort : le tirage au sort est en effet considéré comme le principe démocratique par excellence, car il n'y a aucune triche, aucune corruption possible. Le conseil doit préparer les lois pour l'Ekklesia, et surveille les comptes publics. Il contrôle également certains magistrats.
Les dix stratèges sont élus chaque année. Ils doivent mener la guerre, gérer les impôts, dirigent la police, et peuvent avoir un rôle politique important, en demandant par exemple la convocation extraordinaire de l'assemblée. Les stratèges sont les hommes politiques les plus importants d'Athènes : le grand Périclès est ainsi réélu quinze fois de suite. Il existe également des magistrats (c'est à dire des hommes, tirés au sort, chargés de certaines attributions, qui n'ont souvent rien à voir avec la justice), et des tribunaux.
Les deux plus importants sont l'Aréopage, où siègent d'anciens magistrats importants, qui juge des crimes contre les citoyens, et l'Héliée, tribunal populaire, où sont tirés au sort chaque année 6000 jurés (des nouveaux tirages au sort viennent ensuite limiter le nombre de jurés pour chaque séance, mais ils sont tout de même plusieurs centaines). L'Héliée a un très grand rôle politique, d'autant que ses décisions sont sans appel.
II] Les citoyens dans la cité
1) le service militaire
Comme toutes les cités grecques, Athènes a connu de nombreuses guerres, et elle attendait que ses citoyens la défendent. Entre 18 et 20 ans, d'abord, le futur citoyen doit accomplir l'éphébie, une sorte de service militaire, puisqu'il s'entraîne au maniement des armes dans des camps en dehors de la ville, avant d'être affectés à des tâches comme la surveillance des frontières. Il est impossible de devenir citoyen si on n'a pas accompli l'éphébie.
Mais le service militaire ne se limitait pas à cette période. Athènes attendait de ses citoyens qu'ils la défendent en cas d'attaque, en participant au combat. À l'origine, la guerre est terrestre uniquement : les soldats combattent en unités qu'on appelle des phalanges, les uns au contact des autres. Ce mode de combat nécessite une bonne coordination, car si certains prennent peur, tout le groupe (on parle de phalange) est en danger.
De plus, comme les citoyens paient leur équipement, les plus pauvres ne participent pas au combat. Ce sont les phalanges athéniennes qui remportent la victoire de Marathon contre les troupes perses, bien supérieures en nombre, en 490 avant JC.
Le premier marathonien
Pour annoncer cette victoire inattendue à la ville, un soldat court jusqu'à Athènes et meurt d'épuisement à l'arrivée : c'est en son honneur qu'a été créé le marathon, lors des premiers Jeux Olympiques de l'ère moderne, à Athènes en 1896.
Lorsque les Perses reprennent la guerre (on parle alors de seconde guerre médique), les Athéniens décident de construire une marine de guerre. Les citoyens les plus pauvres deviennent alors des rameurs durant la guerre. En 480, cette flotte remporte une nouvelle grande victoire, à Salamine, grâce au grand chef militaire qu'est Thémistocle.
Ces deux grandes victoires donnent un très grand prestige à Athènes et à son régime, et lui permettent de dominer les autres cités grecques.
2) les cérémonies religieuses
Tout est fait à Athènes pour renforcer le sentiment d'appartenance collective des citoyens, depuis les dèmes jusqu'à l'éphébie. La vie religieuse participe également à ce phénomène. Selon la légende, Athènes aurait été fondée par la déesse Athéna, à laquelle les habitants rendent donc un culte. Ils lui construisent ainsi un ensemble de monuments sur l'Acropole, dont le temple du Parthénon est le plus important. Ils organisent des grandes fêtes en son honneur, les Panathénées.
Les autres cérémonies religieuses importantes, qui mobilisent également toute la cité, sont les pièces de théâtre : elles prennent place dans le cadre de cérémonies en l'honneur de Dyonisos, dieu du vin, de l'ivresse et des arts, sous la forme d'un concours. Chaque auteur doit présenter quatre pièces, trois tragédies et une comédie, qui sont représentées durant une journée complète. Ces pièces sont un moyen pour la cité de se mettre en scène, et sont donc très surveillées par les autorités.
L'historien Hérodote raconte que Phrynichos, un auteur dont les pièces ont aujourd'hui disparu, choisit pour sujet de sa pièce la révolte de la cité grecque de Milet, en Asie Mineure, contre les Perses, qui avaient été écrasée dans le sang en 494 av. J.-C. Les Athéniens, traumatisés par l'événement et honteux de n'avoir pas apporté une aide conséquence à Milet, qui de plus était une colonie d'Athènes, fondent en larmes en voyant la pièce, et condamnent l'auteur à une énorme amende de 1000 drachmes, interdisent la représentation de sa pièce et toute nouvelle pièce sur le sujet.
Plus tard, au IVe siècle, le grand auteur comique Aristophane se sert de la comédie pour mettre en scène les problèmes de la démocratie athénienne.
III] Une démocratie fragile
Pourtant, les tensions n'ont jamais disparu à Athènes. De nombreuses cités grecques avaient des régimes oligarchiques et pouvaient appuyer ceux qui désiraient restreindre le pouvoir du peuple. De plus, le régime démocratique a connu des évolutions qui ont mis à mal la démocratie.
1) riches contre pauvres
Les plus riches personnages doivent financer des liturgies, c'est à dire payer par exemple les cérémonies religieuses, le gymnase, ou financer l'équipement d'une trière, un navire de guerre très coûteux.
Il ne s'agit pas d'un impôt, mais d'une contribution à l'origine volontaire, en réalité réglée par les magistrats, qui apporte un grand prestige à ceux qui la font. La cité
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