César Birotteau
Mémoires Gratuits : César Birotteau. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresture d'anévrisme, et c'est sur la mort de cet homme que se termine le roman.
Le calendrier de Birotteau ne colle pas à la réalité. Mais il est profondément réaliste, car il ne fait que dramatiser les événements. CE qui nous renvoie donc à la problématique suivante : quelle est l’importance du calendrier dans cette œuvre ?
Par définition, ce calendrier n'est pas vériste. En effet, en règle générale, un calendrier reflète les dates et les événements de manière véridique. Non seulement le calendrier de Birotteau ne reflète pas les dates de manière véridique, mais il semblerait même que Balzac ait créé un calendrier propre à la fiction, pouvant à tout loisir être modifié selon les exigences de celle-ci.
On peut notamment s'en apercevoir le 25 décembre soit le jour de Noël, mais qui n'est guère mentionné comme tel dans le livre. Ce jour-là, les fournisseurs de Birotteau demandent à être payés, ce qui ne devrait pas être possible, car Noël est un jour férié.
La première échéance est le trente quand le trente et un est un jour férié, un dimanche dans ce cas là. Balzac a là aussi modifié le calendrier pour des raisons évidentes. En effet, l'impact dramatique est beaucoup plus fort chez le lecteur, car même s'il sait intimement que Birotteau fera faillite, il se préoccupe de voir l'échéance se raccourcir.
Après avoir subi le premier assaut de ses fournisseurs, et avoir appris que Roguin avait pris la fuite, Birotteau est victime d'un accident vasculaire cérébral, où sa raison est en danger pendant trois jours. Après s'être rétabli, il décide d'expliquer la situation à l'oncle Pillerault, mais attend deux jours avant de le voir.
En additionnant les trois jours de maladie avec les deux jours d'hésitation, on arrive donc à un total de cinq jours depuis le 25 décembre. Mais le sixième jour, il rend visite à François Keller, qui le renvoie à son frère Adolphe, à qui Birotteau rend deux fois visite, en vain.
Adolphe Keller lui propose de revenir le vendredi suivant (p. 270), autrement dit le vendredi 29 décembre. Il faut d'abord comprendre que ledit vendredi n’est pas le lendemain, ni le surlendemain. Conclusion est telle qu'au moins dix jours se sont écoulés entre le 25 décembre et le 29 décembre.
En janvier, Birotteau essaie d'obtenir un rendez-vous avec Nucingen, qu'il verra le 12, mais le banquier le renvoie à du Tillet, que Birotteau verra le lendemain, soit le 13 janvier de notre calendrier. Mais Birotteau rentre chez lui en disant : Demain le treize! (p.301), ce qui nous porte à croire qu’il y a un 12 janvier, puis ce qu’on pourrait appeler un 12 janvier bis. Même si le 12 janvier se répète. Il faut bien comprendre que ce sont deux journées distinctes, n’ayant comme ressemblance que la date.
Les raisons d'un tel non-respect d'un calendrier vériste pourraient être, premièrement, comme écrit précédemment, une raison pratique, modifier le calendrier selon la fiction. Les exemples cités plus haut confirment cette hypothèse.
La deuxième raison, sans doute également la plus importante, est que Balzac a voulut insister sur les échéances, relativement proches, ainsi que sur les obstacles ralentissant les démarches de César. Ces deux facteurs, brillamment manipulés par Balzac, montrent la course pathétique de César contre le temps.
L'échéance est très proche, le délai n'est que de cinq jours. Birotteau est malade, puis hésite, puis doit finalement attendre pour pouvoir rencontrer les frères Keller.
Même phénomène durant la première quinzaine de janvier; Birotteau est sans arrêt renvoyé comme un boomerang, d'une personne à l'autre. Il prend rendez-vous avec Nucingen, qui lui dit de voir du Tillet, et au final, aucun des deux ne peut faire quelque chose pour lui,
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